L’étymologie du mot « pédophile » s’oppose radicalement à l’acception qu’on lui attribue généralement. Ne serait-il pas plus correct d’utiliser le néologisme « pédoclaste » que propose Mme Véronique Margron dans un article paru dans le journal La Croix en 2007 ?
Le terme pédophile subsisterait pour qualifier les personnes qui ont des attirances sexuelles pour des mineurs, sans en faire l’ami des enfants. Alors que pédoclaste qualifierait celui ou celle qui, par ses actes sur la personne d’un enfant, provoque de graves dégâts, souvent irréparables.
Jacques J., Albi
L’Académie répond
Il arrive parfois que le sens d’un mot ne soit pas la somme des sens de ses composés, surtout quand ceux-ci viennent d’une autre langue. En grec, philos signifie « ami, qui aime », mais le suffixe -phile n’a pas toujours ce sens ; il n’est que de songer à des mots comme zoophile ou nécrophile.
Il est d’autres cas, certes plus légers, où les mots ne sont pas réductibles à leur étymologie. Aujourd’hui les piscines ont peu à voir avec les poissons, et les caméléons ne sont pas des « lions à terre ».