Origines
La Commission du Dictionnaire a été instituée par le décret impérial de pluviôse an XIII, c’est-à-dire au début de l’année 1805. Elle comptait à l’origine cinq membres : Jean-Baptiste-Antoine Suard, alors Secrétaire perpétuel, l’abbé André Morellet, un des rédacteurs de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, l’abbé Roch-Ambroise Cucurron Sicard, qui, après l’abbé de L’Épée, se consacra à l’éducation des sourds-muets, le marquis Stanislas de Boufflers, libertin et auteur de poésies fugitives, et Antoine-Vincent Arnault, ami et biographe de Napoléon.
Au cours des temps, elle compta notamment parmi ses membres Charles-Augustin Sainte-Beuve, Émile Littré, Ernest Renan, José Maria de Heredia, Paul Valéry ou encore Jules Romains.
Fonction et organisation
La Commission du Dictionnaire avait à l’origine pour fonction de préparer le travail des Académiciens réunis en séance plénière, assurant une première lecture des textes, qui étaient ensuite retravaillés par la Compagnie en deuxième lecture. Pour remédier à la lenteur de l’élaboration de la neuvième édition du Dictionnaire, elle s’adjoignit des collaborateurs à partir de 1973. Ceux-ci constituèrent peu à peu le Service du Dictionnaire, qui déchargea la Commission de certaines tâches, telles que les recherches lexicographiques et documentaires ou la rédaction de projets d’articles.
Depuis l’an 2000, la Commission, qui se réunit le jeudi matin, examine une partie du Dictionnaire, tandis que l’ensemble des Académiciens, pendant la séance plénière du jeudi après-midi, en étudie une autre. Si la séance de l’après-midi, qui dure généralement une heure et demie, ne se limite pas à la rédaction du Dictionnaire, la réunion du matin lui est en revanche principalement consacrée pendant trois heures. La Commission du Dictionnaire étudie aussi les travaux des commissions de terminologie et de néologie, ainsi que la rubrique « Dire, Ne pas dire », et elle peut être amenée à se prononcer sur diverses questions qui lui sont présentées par le public.
Pour composer le Dictionnaire, la Commission procède de la manière suivante : le Service du Dictionnaire lui remet le texte préparé à partir de la huitième édition ; la Commission étudie ce texte en première lecture ; une nouvelle version est alors établie par le Service du Dictionnaire et fait l’objet d’un passage en deuxième lecture ; le texte est ensuite révisé par les correcteurs en vue d’une publication en fascicules au Journal officiel, pour laquelle la Commission a reçu délégation de l’Académie ; les fascicules réunis en volume sont ensuite coédités par la Librairie Arthème Fayard et l’Imprimerie nationale (les trois premiers ont paru en 1992, 2000 et 2011, le quatrième et dernier est en préparation). Au cours de toutes ces étapes, les membres de l’Académie sont guidés par le souci constant du bon usage et du mot juste.