Devons-nous écrire petitdéjeuner ou petit-déjeuner ? Les dictionnaires l’écrivent avec un trait d’union, mais Queneau soude petit et déjeuner. Peut-on considérer cette graphie comme recevable ?
Grace B. (Liban)
L’Académie répond :
Pour la neuvième édition de son Dictionnaire, l’Académie française a choisi la forme petit déjeuner, en deux mots et sans trait d’union ; nous vous la recommandons, mais il est aussi possible d’écrire petit-déjeuner avec un trait d’union. En revanche, nous vous déconseillons la soudure des deux éléments car elle n’est jamais pratiquée quand le premier élément de composition est l’adjectif petit (ou son antonyme grand) : un petit-fils, un petit-beurre (la grand-mère, la grand-voile).
Queneau est un remarquable écrivain mais son goût pour les jeux de mots et les créations linguistiques fait qu’il n’est pas toujours possible de le prendre comme caution pour valider telle ou telle forme. Ne lui devons-nous pas, à côté de « petitdéjeuner », et entre beaucoup d’autres, « cornède bif » pour corned-beef, « écriveron » pour écrivain (« c’est en écrivant qu’on devient écriveron »), mais aussi des variations sur des termes argotiques comme « phalzar » pour falzar, sans oublier, bien sûr, les fameux « Doukipudonktan » et « Skeutadittaleur » de la première page de Zazie dans le métro.