On peut s’amuser des tours et détours des mots au gré des modes. Ainsi la langue parlée par la jeunesse s’empare parfois de mots anciens en leur donnant une nouvelle vitalité.
Par exemple, les adolescents et les spectateurs des stades s’invectivent souvent en se traitant de « Bouffons », terme que le français a emprunté dès le XVIe siècle à l’italien et qui évoque d’abord un personnage de théâtre destiné à susciter le rire, la moquerie.
De même, l’adjectif Grave, venu tout droit du latin gravis, signifiant lourd, pesant, retrouve tout son poids dans des tournures comme « Il est grave », signifiant à peu près « Il ne comprend rien » ou « Il est insupportable ». Employé comme adverbe, il marque l’intensité : « Je t’aime grave », « C’est grave compliqué ». Utilisé absolument, Grave constitue une affirmation enthousiaste : « – C’était bien ? – Grave ! »