Dire, ne pas dire

Adel F. (Montpellier)

Le 8 juillet 2013

Courrier des internautes

Je me demandais pourquoi l’arbre de la pêche ou de l’orange ne sont pas formés comme les autres (oranger alors qu’on dit olivier) ? Existe-t-il une règle de bonne formation ?

Adel F. (Montpellier)

L’Académie répond

Le suffixe de formation des arbres est –ier : olivier, pommier, poirier, etc. C’était aussi le cas pour oranger et pêcher. Oranger apparaît d’abord sous la forme orangier, au xive siècle. On trouve encore cette forme sous la plume de Rabelais, au xvie siècle : des fleurs d’orangiers. Pêcher s’est d’abord écrit peskiers.

Si dans les deux cas le i est tombé, c’est pour une raison phonétique. Ch et g/j sont des consonnes palatales, c’est-à-dire articulées dans la partie dure du palais. I, qui dans ce cas n’est pas une voyelle mais une semi-consonne, est aussi une palatale. L’articulation de deux palatales demande un effort articulatoire plus grand qu’une seule. C’est pourquoi le i est tombé. On a eu la même chose avec, entre autres, les formes mangier→manger, allongier→allonger, arengier→arranger, archier→archer, lechier→lécher, assechier→assécher, etc.