Le mot pompier désigne soit une personne chargée d’éteindre un incendie, soit une personne qui, dans un atelier de confection, est chargée de faire des retouches. Quelle est l’origine de ce deuxième sens et quel est son lien avec le premier ?
Marie-Josèphe G. (Villefranche-sur-Saône)
L’Académie répond :
Ces deux formes homonymes ne sont pas liées par le sens ; elles ont la particularité de dériver de deux formes pompe, elles aussi homonymes, mais de sens très différents. Quand le nom pompier désigne un soldat du feu, il est tiré de pompe, un emprunt du néerlandais pompe, de même sens, qui désigne une machine destinée à déplacer, à élever des fluides, soit en les aspirant, soit en les refoulant. Cette pompe a, entre autres fonctions, celle de fournir l’eau employée pour combattre les incendies.
Quand le nom pompier désigne une personne chargée d’effectuer des retouches, il est dérivé de pompe, qui a d’abord eu le sens de « faste, caractère de magnificence et de somptuosité que l’on donne à un évènement ». Dans ce cas pompe est emprunté, par l’intermédiaire du latin pompa, « procession, cortège, apparat », du grec pompê, « escorte, procession », lui-même dérivé de pempein, « envoyer, conduire, accompagner ». Comme les retoucheurs formaient un groupe nombreux dans les ateliers, on a donné à ce groupe le nom de pompe puis, à chacun de ces retoucheurs, celui de pompier.