Dire, ne pas dire

Recherche

« Ça veut bien dire ce que ça veut dire » pour « Ça dit bien ce que ça veut dire »

Le 5 mai 2022

Emplois fautifs

Pour signaler l’efficacité d’un propos, d’un geste, et pour montrer qu’ils traduisent correctement l’intention ou la pensée de leur auteur, on utilise parfois l’expression ça dit bien ce que ça veut dire, qui permet de souligner l’adéquation entre la parole ou le geste et le sens qu’on leur attribue. Mais cette formule n’a plus guère de sens et n’est plus qu’une vaine répétition si l’on remplace « ça dit bien » par un autre « ça veut bien dire ». On dira donc « ça dit bien ce que ça veut dire » et non « ça veut bien dire ce que ça veut dire », comme on l’entend trop souvent.

on dit

on ne dit pas

Une telle réponse, ça dit bien ce que ça veut dire

Cette attitude, ça dit bien ce que ça veut dire

Une telle réponse, ça veut bien dire ce que ça veut dire

Cette attitude, ça veut bien dire ce que ça veut dire

« Tendon d’Achille » pour « Talon d’Achille »

Le 5 mai 2022

Emplois fautifs

La mythologie nous apprend que Thétis voulut rendre son fils Achille invincible en le plongeant dans les eaux du Styx. Elle l’immergea en le tenant par le talon, mais, ce faisant, elle empêchait les eaux du fleuve de protéger cette partie du pied. Achille mourut donc à Troie après que Pâris l’eut touché d’une flèche au talon. Dès lors on se servit de l’expression « talon d’Achille » pour désigner ce qui fait la faiblesse d’une personne. Mais il importe de ne pas confondre cette locution avec une autre qui lui est liée, le « tendon d’Achille », qui appartient, elle, au vocabulaire de l’anatomie et désigne un tendon épais reliant le calcanéum aux muscles du mollet.

on dit

on ne dit pas

Sa trop grande émotivité est son talon d’Achille

Ce sprinteur a été victime d’une rupture du tendon d’Achille

Sa trop grande émotivité est son tendon d’Achille

Ce sprinteur a été victime d’une rupture du talon d’Achille

D’habitude il vient toujours…

Le 7 avril 2022

Emplois fautifs

La locution adverbiale d’habitude signifie « le plus souvent, de manière courante, généralement » ; elle suppose qu’il peut y avoir des écarts par rapport à un ordinaire établi. On ne peut donc en user avec l’adverbe « toujours » qui, lui, interdit ce type d’écart. On ne dira donc pas D’habitude il vient toujours en voiture. Il est cependant loisible d’employer « d’habitude » pour modaliser des phrases dans lesquelles on trouve toujours, comme dans Il vient toujours le lundi, d’habitude en fin de matinée ou Elle prend toujours son café avec du sucre, d’habitude trois morceaux.

« Exit » prononcé comme « Excite »

Le 7 avril 2022

Emplois fautifs

Le mot exit, qui est d’abord une indication scénique indiquant la sortie d’un personnage et qui s’emploie par extension pour évoquer le départ d’une personne (Exit le chef de service), se prononce « egzit ». Le graphème x transcrit les phonèmes [k] et [s], mais quand ils se trouvent en position intervocalique, ces phonèmes se sonorisent en [g] et [z], comme dans exemple ou exister. Il convient donc de se souvenir que si les mots exit et exciter sont proches, ils ne se prononcent pas de la même manière, le « c » d’exciter empêchant la sonorisation du [k] et [s].

« Résolverons » pour « Résoudrons »

Le 7 avril 2022

Emplois fautifs

Les verbes dont l’indicatif présent se termine en -vons à la première personne du pluriel et en -verons au futur, sont des verbes du premier groupe, en -ver : nous trouvons, nous trouverons ; nous levons, nous lèverons. Mais si le verbe résoudre fait bien résolvons au présent, il n’appartient pas au premier groupe et ne fait donc pas résolverons au futur, comme on l’entend trop souvent, mais résoudrons.

Œdipe, œcuménique, œsophage

Le 7 avril 2022

Emplois fautifs

Les mots français tirés de formes grecques commençant par -oi ont soit une initiale en é-, comme économie, soit une initiale en œ-, comme Œdipe, œcuménique ou œsophage. Dans tous ces mots, la première syllabe, qu’elle s’écrive é ou œ, se prononce de la même manière, avec un é fermé. On doit donc dire Édipe, écuménique ou ésophage. On se souviendra d’ailleurs que dans les deux premières éditions de son Dictionnaire, l’Académie française écrivait œconomie et non économie et que des linguistes ont proposé que l’on écrive édème, et non œdème pour que la prononciation et l’orthographe concordent. Cette remarque ne vaut bien sûr pas pour les mots en œ- issus de mots latins commençant par un o-, comme « œuf » (ovum), « œil » (oculus), ou « œuvre » (opus).

Commissairiat

Le 3 mars 2022

Emplois fautifs

Il existe en français une vingtaine de noms en -ariat, dérivés de noms en -aire, qui indiquent un état, une fonction. On trouve ainsi les couples notaire/notariat, volontaire/volontariat, secrétaire/secrétariat. L’usage a suivi la même règle pour former le dérivé de commissaire, « commissariat », qui désigne l’emploi, la qualité de commissaire, l’ensemble des services dépendant d’un commissaire (ou d’un haut-commissaire) ou, enfin, le lieu où sont installés les services dépendant d’un commissaire. Dans tous les cas, c’est commissariat qu’il faut dire et non, comme on commence à l’entendre, commissairiat.

« Cinquante et une mille doses » pour « Cinquante et un mille doses »

Le 3 mars 2022

Emplois fautifs

Un est le seul adjectif numéral cardinal à varier en genre : deux hommes, un homme ; deux femmes, une femme. Il conserve cette variabilité quand il est directement suivi du nom qu’il détermine : vingt et une filles, cent une dalmatiennes, les mille et une nuits. Mais dans l’adjectif numéral cardinal cinquante et un mille (doses), un ne se rapporte pas à doses mais à mille, qui est invariable en genre : On dira donc ce centre a reçu cinquante et un mille doses de vaccin et non ce centre a reçu cinquante et une mille doses de vaccin.

« De facto » prononcé « Deux facto »

Le 3 mars 2022

Emplois fautifs

Le français a intégré dans son vocabulaire un certain nombre de locutions latines comme a priori, et cetera, ex abrupto, grosso modo, in vitro ou proprio motu. Leur prononciation ne pose en général pas de problème. Il en allait jusque-là de même avec celles dans lesquelles entre la préposition latine de. Mais on commence à entendre prononcer de facto « deux facto » comme s’il s’agissait de la préposition française « de », que l’on trouve, par exemple, dans la locution « de fait ». Rappelons donc que cette préposition se prononce « dé » et que c’est « dé facto » que l’on doit dire. Cette remarque vaut aussi bien sûr pour de cujus, de jure, de profundis, de visu, et c’est encore « dé » que l’on doit dire dans delirium (tremens) ou desiderata.

« Favorie » pour « Favorite »

Le 3 mars 2022

Emplois fautifs

Les participes passés et adjectifs terminés par un -i ont leur féminin en -ie : abrutie, bouffie, chérie, dégourdie, jolie, etc. Il y a cependant une exception, le féminin de favori est favorite. Sans doute est-ce par analogie avec le féminin des autres formes en -i que l’on entend de plus en plus aujourd’hui le féminin favorie, qui n’en est pas moins fautif. L’erreur inverse, qui consiste à substituer, parfois en manière de plaisanterie, des formes en -ite aux formes en -ie, s’explique par un même phénomène d’analogie et doit, elle aussi, être évitée.

on dit

on ne dit pas

C’est ma chanson favorite

Une pomme pourrie

C’est ma chanson favorie

Une pomme pourrite

Pages