Fainéant est un bel exemple de réfection étymologique visant à donner un sens plus clair à un mot. Cet adjectif et nom s’est d’abord écrit feignant, parce que l’on accusait celui qu’on appelait ainsi de faire semblant, de feindre de travailler. Par la suite, on a jugé fainéant, non plus celui qui feignait de travailler, mais celui qui ne faisait rien : on a donc créé un nouveau mot à l’aide de fait, 3e personne du singulier de l’indicatif présent du verbe faire, et du nom néant. On rappellera donc que, de même que l’on ne prononce pas néant, « gnan » ni anéantir, « agnantir », on ne prononcera pas fainéant, fai-gnan. Les formes faignant et feignant sont considérées comme appartenant à un niveau de langue populaire.
on dit, on écrit |
on ne dit pas, on n’écrit pas |
Les rois fainéants Il est fainéant comme une couleuvre |
Les rois faignants Il est faignant, feignant comme une couleuvre |