Dire, ne pas dire

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Significatif pour Important

Le 1 décembre 2016

Emplois fautifs

Significatif pour Important

L’adjectif significatif s’emploie pour qualifier ce qui a une signification claire et précise ce qui exprime nettement la pensée, l’intention de quelqu’un. On parle donc, par exemple, d’un geste significatif ou d’un lapsus significatif : un infléchissement significatif de la courbe du chômage. Mais on évitera d’affaiblir le sens de ce terme et de l’employer en lieu et place d’important, comme on l’entend souvent : ainsi lorsqu’on parle d’une croissance, d’une augmentation significative, on ne souligne pas son ampleur, mais le fait qu’elle est le signe, l’indice de quelque autre phénomène.

on dit

on ne dit pas

Une somme importante, un bénéfice important

Un grand intérêt

Une somme significative, un bénéfice significatif

Un intérêt significatif

 

Avoir beaucoup de choses à penser

Le 3 novembre 2016

Emplois fautifs

Avoir beaucoup de choses à penser

Le verbe penser peut avoir un complément direct et signifie alors « concevoir par la pensée » : L’architecte a pensé le bâtiment en fonction des contraintes du terrain. Il peut aussi avoir un complément indirect et signifie alors « prendre pour objet de réflexion », « avoir l’esprit occupé par quelqu’un ou quelque chose », et l’on dira par exemple penser à la vie, à l’amour, aux soucis quotidiens. Il convient de ne pas mélanger ces deux tournures, et si de nombreux points nous encombrent l’esprit, on dira Il y a beaucoup de choses auxquelles je dois penser, et non J’ai beaucoup de choses à penser, à moins, bien sûr, qu’il s’agisse d’objets qu’il faille concevoir par la pensée.

Cette nouvelle s’est avérée fausse

Le 3 novembre 2016

Emplois fautifs

Cette nouvelle s’est avérée fausse

Le verbe avérer signifie « reconnaître ou faire reconnaître pour vrai ». On dira ainsi, par exemple : Les faits sont avérés. Il signifie aussi « se révéler en réalité », et l’on dira alors : Il s’avéra un excellent médecin, l’enquête s’est avérée difficile. Mais on se gardera bien d’employer la forme, trop souvent entendue et qui constitue un non-sens : La nouvelle s’est avérée fausse. De la même manière, on évitera l’inutile redondance d’une forme comme Cette histoire s’est avérée vraie.

Chaque, chacun

Le 3 novembre 2016

Emplois fautifs

Chaque, chacun

L’adjectif indéfini chaque a été tiré du pronom indéfini chacun, dont il est proche par le sens ; tous deux sont des distributifs, mais leur nature fait qu’ils ne se construisent pas de la même manière : chaque, qui est un déterminant, ne peut s’employer sans être suivi d’un nom, alors que chacun, qui est de nature pronominale, s’emploie seul. On veillera donc à ne pas les confondre et l’on dira Chaque volume coûte douze euros ou ces volumes coûtent douze euros chacun. On notera que chacun, contrairement à chaque, est mobile puisque l’on peut aussi dire ces volumes coûtent chacun douze euros.

on dit

on ne dit pas

Ils ont gagné une partie chacun

En boxe, les reprises durent trois minutes chacune

Ils ont gagné une partie chaque

En boxe, les reprises durent trois minutes chaque

 

Descendre en flèches

Le 3 novembre 2016

Emplois fautifs

Descendre en flèches

La locution Descendre en flèches est fautive. Elle est le résultat du mélange malheureux de deux autres locutions : en flèche et descendre en flammes. La première a d’abord qualifié un mode d’attelage où les chevaux n’étaient pas de front, mais l’un dernière l’autre. Comme les flèches sont des armes de trait particulièrement rapides, en flèche a ensuite pris le sens de « rapidement » et est entré dans des tournures comme partir, repartir en flèche, monter, remonter en flèche. La seconde locution, descendre en flammes, appartient à l’origine au vocabulaire des combats aériens : descendre un avion en flammes signifiait qu’on l’avait abattu mais aussi que les tirs avaient déclenché un incendie, ce qui laissait peu d’espoir au pilote d’en réchapper. Par extension et de manière figurée, descendre en flammes signifie critiquer vertement une personne, éreinter un ouvrage, un spectacle, etc.

 

on dit

on ne dit pas

Son dernier livre a été éreinté par la critique

Le jury a descendu en flammes ce candidat

Son dernier livre a été descendu en flèches par la critique
Le jury a descendu en flèches ce candidat

 

Difficultueux

Le 6 octobre 2016

Emplois fautifs

L’adjectif difficultueux est aujourd’hui vieilli quand il sert à qualifier quelqu’un qui fait des difficultés à tout propos et sans raison, et il n’est plus en usage quand il s’applique à des choses que l’on juge compliquées à saisir, à réaliser. Si donc, par volonté d’user d’archaïsmes, on peut encore dire qu’Untel est un homme fort difficultueux ou, par métonymie, que son esprit, son caractère sont difficultueux, on évitera des tours comme Voilà un règlement bien difficultueux pour dire qu’il est mal rédigé et que l’on peine à en saisir le sens.

on dit

on ne dit pas

Un texte difficile à comprendre

Une tâche bien ardue

Un texte difficultueux

Une tâche difficultueuse

 

 

Efficient pour Efficace

Le 6 octobre 2016

Emplois fautifs

Efficient pour Efficace

L’adjectif efficient s’est d’abord employé dans le domaine de la philosophie pour qualifier une cause qui possède en elle-même la force nécessaire pour produire son effet. On peut ainsi dire qu’un sculpteur est la cause efficiente de la statue qu’il taille. Depuis les années 1950, efficient s’est enrichi d’un sens nouveau emprunté à l’anglais, et peut ainsi s’appliquer à ce qui produit un effet par soi-même, à ce qui est réellement agissant : il peut servir par exemple à qualifier une machine ou des moyens mis en œuvre pour telle ou telle action. En revanche, on se gardera de l’employer à propos de personnes, même si l’anglais désigne par la locution efficient workman un travailleur efficace, et qu’un grand prosateur comme le général de Gaulle a pratiqué cette extension de sens dans ses Mémoires de guerre.

on dit

on ne dit pas

Une équipe efficace

Un employé compétent

Une équipe efficiente

Un employé efficient

 

Générer

Le 6 octobre 2016

Emplois fautifs

Comme les chats, le verbe générer semble doué de plusieurs vies. Il apparaît une première fois au tournant du xiie siècle, avec le sens de « régénérer quelqu’un par la vertu du baptême », et remplaçait alors une ancienne forme gendrer. Cette première vie s’achève avec le Moyen Âge. Générer revient au xvie siècle avec le sens d’« engendrer, produire », mais ces derniers termes, bien plus en usage, vont vite l’éliminer. Nouvelle naissance au siècle dernier dans le domaine des mathématiques et de la linguistique, où il est cette fois emprunté de l’anglais to generate. On peut ainsi dire qu’une droite se déplaçant selon un certain axe génère un cône ou qu’une langue, avec un nombre de règles fini, peut générer un nombre infini de phrases. On ne s’acharnera pas contre ce malheureux mot dont la force vitale étonne et on ne condamnera donc pas son emploi dans ces deux domaines spécialisés, mais on rappellera que dans tous les autres cas, on doit préférer à cet anglicisme des formes comme engendrer, faire naître, provoquer, causer, produire, etc.

on dit

on ne dit pas

Cette longue attente fit naître de l’anxiété

Les chutes de neige ont provoqué d’importants retards

Cette longue attente généra de l’anxiété

Les chutes de neige ont généré d’importants retards

 

C’est quoi

Le 1 septembre 2016

Emplois fautifs

On lit, dans le Dictionnaire de l’Académie française, à l’article Quoi : « Aux tournures familières “C’est quoi ?”, “Tu veux quoi ?”, on préfèrera les tournures “Qu’est-ce ?”, “Que veux-tu ?”. » Cela devrait aller sans dire, mais il semble cependant bon de le rappeler. On évitera également de faire de C’est quoi suivi d’un nom une amorce servant à introduire un sujet de débat quelconque ou à amener un interlocuteur à préciser sa position sur tel ou tel point, tic de langage que l’on entend trop souvent dans les médias : C’est quoi la politique ? C’est quoi le sport ? N’est pas Socrate qui veut, et on laissera à ce dernier cette forme de maïeutique.

Excessivement au sens de Très

Le 1 septembre 2016

Emplois fautifs

L’adverbe excessivement est un synonyme de « trop » et s’emploie pour signaler ce qui est fait sans modération, en dépassant la mesure moyenne ou permise. On dira ainsi Il boit excessivement ou Il roule excessivement vite. On l’emploiera donc toujours dans un contexte négatif puisqu’il signale un excès, un défaut : Il est excessivement susceptible, elle est excessivement maniérée. Mais on se gardera bien de l’employer en lieu et place d’adverbes comme très ou tout à fait avec un adjectif de sens positif, évoquant une qualité, sauf si l'on veut faire de cette qualité poussée à l’extrême un défaut. On évitera de même l’emploi de l’adjectif excessif quand c’est extrême ou très grand qui conviendraient.

on dit et on écrit

on ne dit pas, on n’écrit pas

Elle est extrêmement gracieuse

Il m’est tout à fait sympathique

Il a répondu avec une très grande politesse

Elle est excessivement gracieuse

Il m’est excessivement sympathique

Il a répondu avec une excessive politesse

 

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