Il existe en français des mots terminés par le suffixe -atre et d’autres par le suffixe homophone -âtre. Les premiers sont ordinairement des noms désignant des médecins spécialistes, qui tirent leur origine du grec iatros, « médecin ». De ces noms ont été dérivés ceux de leur spécialité en -iatrie : gériatre/gériatrie, pédiatre/pédiatrie. À ces termes, il convient d’ajouter hippiatre, qui désignait naguère un vétérinaire versé dans les soins donnés aux chevaux. Seule la ranatre n’est pas liée à la médecine : c’est un emprunt au latin scientifique ranatra, dérivé de rana, « grenouille », ce mot désignant en effet un insecte aquatique qui, comme la grenouille, vit dans les mares.
En ce qui concerne les formes en -âtre, servant à construire essentiellement des adjectifs, elles ont pour ancêtres des formes en -astre : l’accent circonflexe actuel note un allongement de la voyelle qui compense la chute du s. Ces adjectifs ont le plus souvent une valeur dépréciative : acariâtre, bellâtre, jaunâtre, verdâtre, saumâtre, etc. On retrouve aussi ce suffixe dans les noms albâtre et emplâtre, mais aussi marâtre, également devenu péjoratif bien qu’il ne l’ait pas été en ancien français. On veillera à ne pas confondre ces suffixes afin de conserver à chacun de ces termes l’orthographe convenable.