1 000 ans ! Encore un quart de siècle et ce sera l’âge du nom semaine. Il a pour lui d’entrer dans le titre d’un roman de Jules Verne, Cinq Semaines en ballon, et d’Aragon, La Semaine sainte. La semaine des quatre jeudis fut naguère l’inaccessible Graal de générations d’écoliers. La semaine de quarante heures fut l’une des revendications majeures du Front populaire, suivie, bien plus tard, par la semaine de trente-cinq heures. Autant d’expressions qui ont donné à ce terme une assise temporelle, culturelle et historique qui devrait lui assurer une forme de pérennité. Le voici pourtant menacé. On parle depuis quelques années déjà de la fashion week, qui pourrait sans doute être remplacée, en pays francophone, par une « semaine de la mode », et voici qu’arrive maintenant l’étonnante France music week. Gageons qu’une « semaine de la musique » aurait été aussi compréhensible et sans doute préférable puisque, au nombre des temps forts de cette semaine, figurent des « sessions de création sur la thématique de la francophonie à la Cité internationale de la langue française ». Notons de surcroît qu’il existe déjà une semaine de la poésie, une semaine de la critique au festival de Cannes, et enfin une semaine de la langue française et de la francophonie qu’il serait bien malséant d’angliciser…