Le verbe survivre peut signifier « demeurer en vie après un évènement funeste » : Il a survécu à la guerre, à l’incendie de sa maison, à sa maladie. Il peut aussi indiquer que l’on continue à vivre après le décès de quelque personne, le plus souvent de son entourage et, là encore, ce verbe se construit avec la préposition à (notons que l’on peut employer survivre de manière absolue, comme dans Peut-on survivre dans de telles conditions ? ; Ils sont trop faibles, ils ne survivront pas…) : Selon l’ordre de la nature les enfants doivent survivre à leur père ; Il a survécu à nombre de ses amis. Jusqu’au début du xixe siècle cependant cette forme avec la préposition à était en concurrence avec une autre, plus rare, où le verbe était construit directement. On lisait dans la première édition de notre Dictionnaire : « Il gouverne quelquefois l’accusatif. Il a survécu son fils, sa femme. » Mais on constate que cette forme ne se rencontrait pas au passif. On bannira donc le tour incorrect Il est survécu par son père, qui n’est pas la passivation d’une forme disparue, mais un anglicisme employé pour décalquer maladroitement l’anglais He is survived by his father.