Effectuer au sens de faire
L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions. On le vérifie aussi dans l’usage de la langue. Nous avons tous appris à l’école que le verbe faire était un verbe fourre-tout dont il fallait se méfier comme de la peste. Notre Dictionnaire appuie cette recommandation ; on y lit en effet ceci : « Faire est employé avec excès à propos de toute activité. Il convient, chaque fois qu’on le peut, de préférer au verbe faire le verbe approprié à l’action. Ainsi, on préfèrera Construire une maison à Faire une maison, Peindre un portrait à Faire un portrait, On s’habitue à tout à On se fait à tout ». Remarques pleines de bon sens mais il convient de nuancer quelque peu ces propos en rappelant que le verbe faire entre dans un grand nombre de locutions figées, où il serait dommage et inélégant de le remplacer. Il arrive trop fréquemment que, par crainte d’employer faire, c’est effectuer qui devient, à mauvais escient, un verbe universel. Effectuer s’emploie pour parler d’une opération d’une certaine complexité ou qui peut présenter certaines difficultés : on effectue, par exemple, une manœuvre ou un calcul mathématique. Mais lorsqu’il s’agit d’actions ordinaires, on préfèrera le verbe faire. On dira donc faire un voyage, ses courses et non effectuer un voyage, ses courses, et, plutôt que de dire effectuer des travaux de jardinage, on dira faire du jardinage.
on dit
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on ne dit pas
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Faire des progrès
Faire du repassage
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Effectuer des progrès
Effectuer du repassage
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