Dire, ne pas dire

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Débuter / démarrer

Le 5 janvier 2012

Emplois fautifs

Le verbe Débuter ne peut avoir de complément d’objet direct. On dira Il débute, il débute dans la carrière, à la radio, comme chef d’orchestre, et non Il débute sa carrière de chef d’orchestre. On dit Il commence sa journée, il engage une procédure, il ouvre la séance, et non Il débute sa journée, il débute une procédure, il débute la séance.

Il en va de même pour le verbe Démarrer, dans ses significations usuelles. La voiture démarre, le moteur démarre, on les fait démarrer. On ne dira pas On démarre la voiture. L’émission peut démarrer, le journaliste commence l’émission. On ne dira pas Démarrer l’émission.

Toutefois, dans son sens premier, Démarrer, signifiant « détacher une embarcation amarrée », admet un complément. On démarre un navire, on en largue les amarres.



Second / Deuxième

Le 5 janvier 2012

Emplois fautifs

On peut, par souci de précision et d’élégance, réserver l’emploi de second aux énoncés où l’on ne considère que deux éléments, et n’employer deuxième que lorsque l’énumération va au-delà de deux. Cette distinction n’est pas obligatoire.

On veillera toutefois à employer l’adjectif second, plus ancien que deuxième, dans un certain nombre de locutions et d’expressions où il doit être préféré : seconde main, seconde nature, etc., et dans des emplois substantivés : le second du navire.



Onze heures passées de dix minutes

Le 5 janvier 2012

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Cette manière d’indiquer l’heure est une affectation très en usage à la radio. On dira Il est onze heures et dix minutes ou, plus simplement, il est onze heures dix.

Travail de deuil

Le 5 janvier 2012

Extensions de sens abusives

Cette expression forgée par Freud doit rester à l’usage des spécialistes. On l’entend trop souvent employée, par un effet de mode, dans des situations où elle n’a pas de nécessité ni de justification.

S’acagnarder / cagnard

Le 5 janvier 2012

Expressions, Bonheurs & surprises

Le verbe, formé sur l’adjectif ancien Cagnard, signifiant « qui n’aime pas bouger, paresseux », est devenu rare dans son emploi transitif mais reste vivant à la forme pronominale. S’acagnarder, c’est rester oisif, paresser. On s’acagnarde volontiers auprès du feu, dans un confortable fauteuil.

Brunot L., Dax

Le 5 janvier 2012

Courrier des internautes

Je découvre ce site, désormais dans mes favoris.

« To save » signifie le plus souvent « garder, conserver » et, en langue soutenue seulement, « sauver », au sens latin du terme (d’un danger...), sens français aussi, je crois. Donc « sauver la date » est une traduction aussi ridiculement que grossièrement fautive, que M. de Broglie est bien délicat de qualifier seulement d’hyperbolique – retraduit en anglais, cela donnerait « rescue the day ».

Brunot L., Dax

F. D., Olivet

Le 5 janvier 2012

Courrier des internautes

Quelle bonne idée ! Terrifié par le désastre linguistique que les médias et certaines « élites » s’emploient à entretenir, je me demandais qui allait prendre le problème en main. Voilà qui est fait.

F. D., Olivet

François D.

Le 5 janvier 2012

Courrier des internautes

[…] Les académiciens étaient d’excellents élèves de terminale en 1950, et ont été formés dans les meilleurs lycées par des professeurs agrégés nés en 1900, dont ils reproduisent avec dévotion les enseignements. Il y a un moment où il faut se rendre à l’évidence : la rigidité absurde de l’Académie sur des points indéfendables ne la rend plus audible sur les points qui méritent d’être défendus (et qui sont, évidemment, beaucoup plus nombreux). Le repli de l’Académie sur les spécialistes français, et non francophones, est à l’opposé du mode de travail de l’Académie espagnole avec les académies latino-américaines : les meilleurs spécialistes de l’usage du français sont maintenant belges !

La censure qui règne sur les courriels du site « Dire, ne pas dire » empêche de poser ces questions et de provoquer quelques sursauts salutaires ! Ne publier que des points de vue qui soutiennent l’immobilisme en matière de norme de la langue est une position réactionnaire. On devrait pouvoir, aussi, avancer l’opinion que l’hypercorrection élitiste tue le bon usage de l’honnête homme.

François D.

L’Académie répond

La neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française, en accueillant des termes venus du Canada, de la Belgique, de Suisse, d’Afrique, montre une ouverture systématique au vocabulaire de la francophonie.

Que dire de la présence au sein de l’Académie française, naguère d’Henri Troyat, Julien Green, Marguerite Yourcenar, Léopold Sédar Senghor et, aujourd’hui, de Félicien Marceau, d’Hector Bianciotti, de François Cheng, d’Assia Djebar, d’Amin Maalouf, entre autres ?

Jérôme D., Luxembourg

Le 5 janvier 2012

Courrier des internautes

Merci pour votre belle initiative.

Il y a une autre tendance « branchée » et un peu ridicule depuis quelques années […] qui consiste à utiliser un numéro pour désigner son département.

Ainsi, on découvre avec effroi que les gens travaillent dans le 9-3, ou habitent le 85.

Il me semble pourtant que l’on ne réside pas dans un numéro mais sur un territoire doté d’un nom, porteur d’histoire et de géographie.

Jérôme D., Luxembourg

Accident-Voyageur(s)

Le 1 décembre 2011

Emplois fautifs

Cette formule, utilisée par les sociétés de transport, est un exemple du mauvais emploi qui est trop souvent fait de la construction en apposition. Le français, pour marquer la relation d’un terme à un autre, use de prépositions. Cet accident est-il survenu à un voyageur ou du fait d’un voyageur ?

L’effet d’indécision ainsi créé, et parfois voulu, est contraire à l’esprit et aux règles de la langue.



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