Le 2 février 2012
Extensions de sens abusives
Ces deux termes, que l’on peut rapprocher du verbe Dénier, ne doivent pas être employés l’un pour l’autre.
Déni est un terme de la langue juridique, surtout connu par la locution Déni de justice. Il y a déni de justice quand est refusé ce qui est dû, ce qui est juste. On ne parlera donc pas de Déni de réalité ou de Déni de vérité, alors qu’on veut dire « Négation de la réalité » ou « Négation de la vérité ».
Dénégation désigne le refus d’accepter, d’admettre, de reconnaître, d’avouer ce qui est. On fait un signe de dénégation, on soupçonne quelqu’un malgré ses dénégations.
L’expression Être dans le déni, employé pour dire tout simplement « Nier avec constance » est fautive. La dénégation n’étant ni un état d’esprit, ni un sentiment, on évitera de même Être dans la dénégation.
Le 2 février 2012
Extensions de sens abusives
L’habitude fautive s’est répandue de dire J’hallucine pour signifier tout simplement que l’on est très étonné ou, pour employer des expressions consacrées, que « l’on n’en croit pas ses yeux ou ses oreilles », que « l’on croit rêver ».
Le verbe halluciner, d’un emploi peu courant, a nécessairement pour sujet un terme désignant une substance aux effets hallucinogènes. La mescaline hallucine ceux qui en font usage (on dira plus couramment qu’elle provoque des hallucinations ou est hallucinogène).
Le 5 janvier 2012
Extensions de sens abusives
Ce mot s’emploie toujours au pluriel. Désignant d’abord le fait d’aller à l’aventure, il s’utilise aujourd’hui, péjorativement, à propos de manières d’agir, de procéder. Il ne doit pas être pris, par euphémisme ou par prétention, dans le sens d’Erreur dont, malgré une origine commune, il est tout à fait distinct.
Le 5 janvier 2012
Extensions de sens abusives
Cette expression forgée par Freud doit rester à l’usage des spécialistes. On l’entend trop souvent employée, par un effet de mode, dans des situations où elle n’a pas de nécessité ni de justification.
Le 1 décembre 2011
Extensions de sens abusives
Au rang des tics de langage figure l’emploi substantivé des participes passés, par lequel on pense créer des notions nouvelles. Il en va ainsi lorsqu’on parle de son vécu et de son ressenti.
Le 1 décembre 2011
Extensions de sens abusives
Ces deux termes sont indistinctement employés, sans lien avec leur signification réelle, par la langue commerciale et administrative pour baptiser des lieux d’accueil, des magasins, des bureaux, etc.
Le 3 novembre 2011
Extensions de sens abusives
Ce verbe appartient au vocabulaire des finances et de l’économie. On apure les comptes d’une société, on en établit l’exactitude après vérification. On apure une créance, une dette. On évitera de l’étendre à des emplois figurés, où il peut par ailleurs se confondre avec le verbe Épurer.
Le 3 novembre 2011
Extensions de sens abusives
Empruntés au vocabulaire technique et scientifique, le verbe Cliver et ses dérivés peuvent avoir un emploi figuré. On parle ainsi du clivage entre la majorité et l'opposition ou d'une opinion qui se clive.
Cependant, il convient de ne pas abuser de cette image, en l'employant au hasard, au lieu de Diviser et Division, Séparer et Séparation, Partager et Partage, etc.
On évitera ainsi de parler d'un héritage politique clivé ou clivant, du clivage social, du clivage numérique, d'un clivage entre les avis, entre les valeurs. On se gardera particulièrement de la juxtaposition, qui ne peut remplacer le juste usage des prépositions, comme dans le clivage Nord / Sud, ou le clivage hommes / femmes.
Le 6 octobre 2011
Extensions de sens abusives
Gérer signifie « administrer, veiller à la bonne marche de ce que l'on possède ou qui vous est confié ». On gère des biens, un établissement, un domaine et, par extension, un budget, des affaires.
Employer le verbe gérer lorsqu'on évoque des faits de la vie personnelle, des émotions, des sentiments, c'est étendre abusivement un terme qu'il faut réserver à ce qui est matériel.
On dit
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On ne dit pas
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Affronter un divorce
Faire face à un échec
Vivre avec ses doutes
S’occuper de ses enfants
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Gérer un divorce
Gérer un échec
Gérer ses doutes
Gérer ses enfants
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Le 6 octobre 2011
Extensions de sens abusives
Quelque part s'emploie pour parler d'un lieu indéfini, qu'on ne peut ou ne veut nommer. Il est caché quelque part, nous voudrions bien savoir où.
La mode s'est répandue d'utiliser cette locution pour exprimer le vague de sa pensée.
Je pense, quelque part, que... Quelque part, on peut dire...
Si l'on veut faire état de sa réserve ou de sa perplexité, on dispose des expressions d'une certaine manière, en quelque façon, en quelque sorte, etc.
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