Il en va de nos manières de nous exprimer comme des couleurs ou des formes de nos vêtements, des coupes de cheveux ou de nos habitudes alimentaires : elles n’échappent pas aux phénomènes de mode. Depuis quelque temps déjà, les noms en -isation connaissent une vogue certaine, ce suffixe semblant lester le nom qu’il vient compléter d’un poids de sérieux bienvenu. C’est sans doute la raison qui explique la bonne santé d’un mot récemment apparu, bétonnisation, qui désigne l’action de bétonner et le résultat de cette action. Deux sens qu’avait pourtant déjà le mot bétonnage. Quand, à partir des années 1970, on a critiqué le bétonnage des côtes, ce qui était dénoncé n’était pas différent de ce qui l’est aujourd’hui quand on évoque la bétonnisation des terres agricoles. Ce nom, même s’il est plus long, n’ajoute rien à ce que dit bétonnage, il est donc préférable de s’en passer.