Né à Saint-Omer, le 7 février 1842.
Avocat de formation, il abandonna la magistrature en 1877 pour entamer une carrière politique. Député du Pas-de-Calais, il devint l’un des chefs du parti républicain modéré. Sa nomination au poste de Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Freycinet en 1890 marqua le début d’une longue carrière ministérielle. Détenant de nouveau le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement Loubet (1892-1893), il accéda en janvier 1893 à la présidence du Conseil, en se réservant le Ministère de l’Intérieur. À ces différents postes, il fut le principal artisan de l’alliance franco-russe, mais le scandale de Panama le contraignit à démissionner. De nouveau président du Conseil en 1895, il devint sénateur en 1909.
Pendant la Première guerre mondiale, il exerça encore successivement les fonctions de ministre des Finances dans les cabinets Viviani et Briand (d’août 1914 à mars 1917), de président du Conseil et de ministre des Affaires étrangères (de mars à septembre 1917), et de ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Painlevé (de septembre à novembre 1917). Alexandre Ribot a laissé un témoignage de cette longue expérience gouvernementale dans un volume de mémoires, intitulé Souvenirs de ma vie politique.
C’est le 25 janvier 1906 qu’il fut élu à l’Académie française en remplacement du duc d’Audiffret-Pasquier, par 25 voix contre 5 à son concurrent Dorchain, et il fut reçu le 20 décembre 1906 par Paul Deschanel. En 1919, il reçut à son tour Jules Cambon ; il devait également recevoir Georges Goyau, mais ce fut Joseph Bédier qui lut son discours, car il mourut quelques jours avant la cérémonie le 14 janvier 1923.