Jean MISTLER Élu en 1966 au fauteuil 14

N°632
Homme politique

Biographie

Né à Sorèze (Tarn), le 1er septembre 1897.

D’ascendance alsacienne par son père (dont la famille avait choisi la France en 1871) et languedocienne par sa mère, fils d’un musicien et d’une pianiste, Jean Mistler fait ses premières études à l’École de Sorèze, puis au lycée de Carcassonne, avant de faire au lycée Henri IV ses classes préparatoires.

Mobilisé en 1915, il termina la guerre comme sous-lieutenant, entra ensuite à l’École normale supérieure et obtint en 1920 son agrégation de Lettres.

Après un séjour en Hongrie où il occupa les fonctions d’attaché culturel à la légation de France et de chargé de cours de littérature française à l’université de Budapest, il rentra en France en 1925, pour succéder à Paul Morand, comme chef de section littéraire et artistique du ministère des Affaires étrangères

Il entamait parallèlement sa carrière d’écrivain, publiant un roman, Châteaux en Bavière (1925), et une monographie consacrée à Mme de Staël et Maurice O’Donnell(1926).

Engagé dans la vie politique à la fin des années 20, il occupa le siège de député de l’Aude de 1928 à 1940. Appelé à plusieurs reprises à des fonctions ministérielles, il fut successivement sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts (1932), ministre des PTT — poste pour lequel son nom reste associé à l’organisation du réseau d’État de la Radiodiffusion et la création de l’orchestre national —, ministre du Commerce. De 1936 à 1940, il fut à l’Assemblée président de la commission des Affaires étrangères.

C’est dans le domaine des lettres qu’il choisit d’exercer, après la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles responsabilités. Codirecteur des Éditions du Rocher de 1944 à 1947, il fut également directeur général, puis président de la Maison du Livre français, de 1947 à 1960. Critique littéraire de L’Aurore, il dirigea enfin de 1964 à 1969, le département de littérature générale de la Librairie Hachette.

Il sut préserver du temps pour se consacrer à son œuvre de romancier (La Maison du docteur Clifton, La Symphonie inachevée, Dictées de la nuit, Le Vampire, La Femme nue et le veau d’or, Les Orgues de Saint-Sauveur, Aimés des dieux, La Route des étangs, Bon poids, Faubourg Antoine, Le Jeune Homme qui rôde, etc.), et de critique littéraire, tout particulièrement intéressé par le romantisme allemand (Hugo et Wagner face à leur destin, édition critique du Journal intime de Benjamin Constant, Lettres à un ami, Benjamin Constant et Mme de Staël, Hoffmann le fantastique, A Bayreuth avec Richard Wagner, La Librairie Hachette de 1826 à nos jours, Gaspard Hauser, un drame de la personnalité, Vermeer, etc.).

Jean Mistler fut élu à l’Académie française le 2 juin 1966 au fauteuil de Robert d’Harcourt, par 20 voix contre 7 à Henry de Monfreid. C’est Marcel Brion qui le reçut sous la Coupole, le 13 avril 1967.

Jean Mistler était élu secrétaire perpétuel de l’Académie française le 15 novembre 1973. Le 19 septembre 1985, il devenait secrétaire perpétuel honoraire.

Mort le 11 novembre 1988.

Signature de Jean Mistler

Œuvres

1925 Châteaux en Bavière (Calmann-Lévy)

1926 Madame de Staël et Maurice 0’Donnell (1805-1817), d’après des lettres inédites (Calmann-Lévy)

1927 La vie d’Hoffmann (Gallimard)

1929 Ethelka (Calmann-Lévy)

1929 Triomphe de Paris (Éditions d’art Jrody)

1931 Vienne (Hachette)

1932 La maison du Docteur Clifton (Émile Paul)

1938 Problèmes de politique extérieure, conférences par MM. Mistler, Tirard, Reynaud, Hubert, Mousset, Rivaud et Osusky (Alcan)

1943 Dictées de la nuit, III. de D. Galanis (Corrêa)

1943 Roger Chastel (Sequana)

1944 Chamfort, Maximes et anecdotes, introduction et notes

1944 Le Vampire, extrait des Mémoires du Chevalier de Villevert, ill. de burins orgin. par Albert Decaris

1945 La Femme nue et le Veau d’or

1946 Benjamin Constant, Journal intime, suivi d’Adolphe et du Cahier rouge, introduction et notes

1947 Gobineau, la Renaissance, scènes historiques, établissement du texte, introduction et notes

1947 Gobineau, Les Pléiades, établissement du texte, introduction et notes

1948 Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, établissement du texte, introduction et notes

1949 Benjamin Constant et Mme de Staël, Lettres à un ami, Cent onze lettres inédites à Claude Hochet (La Baconnière)

1950 Hoffmann le fantastique (Albin Michel)

1950 La symphonie inachevée

1951 Symphonie inachevée

1960 A Bayreuth avec Richard Wagner (Hachette)

1961 Épinal et l’imagerie populaire, par J. Mistler, F. Blaudez et A. Jacquemin (Hachette)

1963 Le 14 juillet (Hachette)

1964 La librairie Hachette de 1826 à nos jours (Hachette)

1964 Le bout du monde (Grasset)

1967 Les orgues de Saint-Sauveur (Grasset)

1967 Napoléon et l’Empire, 2 vol. in 4° ill. (Hachette)

1968 Les Cahiers du capitaine Coignet, première édition d’après le manuscrit original (Hachette)

1970 Lieutenant Chevalier, Souvenirs des guerres napoléoniennes (Hachette)

1971 Gaspard Hauser (Fayard)

1971 La route des étangs (Grasset)

1972 Aimés des Dieux (Hachette)

1973 Vermeer de Delft (Screpel)

1973 Le naufrage du Monte-Cristo (Grasset)

1974 L’Ami des pauvres (Grasset)

1975 Gare de l’Est (Grasset)

1976 Bon poids (Grasset)

1977 Hugo et Wagner face à leur destin (Grasset)

1980 Wagner et Bayreuth (Hachette)

1981 Sous la coupole (Grasset)

1982 Faubourg Antoine (Grasset)

1984 Le jeune homme qui rôde (Grasset)

Discours et travaux académiques

Discours de réception de Jean Mistler, le 13 avril 1967

Le latin et la culture humaine, le 25 octobre 1968

Réponse au discours de réception de Marcel Arland, le 24 avril 1969

Napoléon et la pensée du XIXe siècle. Célébration du deuxième centenaire de la naissance de Napoléon, le 24 juin 1969

Discours pour le centenaire de la mort de Mérimée, prononcé à Cannes, le 26 septembre 1970

Discours pour l’inauguration de l’exposition André Maurois, à Rouen, le 22 novembre 1971

Discours prononcé à l’occasion du IXe congrès de l’Association Guillaume Budé, au Capitole de Rome, le 13 avril 1973

Discours sur les prix littéraires de l'année 1973, le 20 décembre 1973

Discours sur les prix littéraires de l'année 1974, le 19 décembre 1974

Discours pour la remise de son épée à Robert Aron, le 15 avril 1975

Anticipations et utopies. Discours du Secrétaire perpétuel, le 18 décembre 1975

Voyages et voyageurs d’autrefois. Discours du Secrétaire perpétuel, le 16 décembre 1976

Discours prononcé à la Bibliothèque nationale pour le centenaire de Leconte de Lisle, le 1 septembre 1977

En lisant le “Journal” de Cosima Wagner, le 25 octobre 1977

Un original à l’Académie : l’abbé de Choisy. Discours du Secrétaire perpétuel, le 15 décembre 1977

Il y a cent ans, Taine entrait à l’Académie; Discours du Secrétaire perpétuel, le 14 décembre 1978

Discours pour la remise de son épée à Georges Dumézil, le 16 mai 1979

Discours prononcé au 81e Congrès de chirurgie à Paris, le 24 septembre 1979

Au Cayla, chez Eugénie et Maurice de Guérin. Discours du Secrétaire perpétuel, le 13 décembre 1979

Gobineau et la Grèce. Discours du Secrétaire perpétuel, le 18 décembre 1980

Pour le Centenaire de Valery Larbaud. Discours du Secrétaire perpétuel, le 17 décembre 1981

Discours prononcé lors des obsèques de Pierre Gaxotte, Revigny-sur-Ornain, le 26 novembre 1982

Le centenaire de Jean Giraudoux. Discours du Secrétaire perpétuel, le 16 décembre 1982

Un poète : Paul-Jean Toulet. Discours du Secrétaire perpétuel, le 15 décembre 1983

Guillaume Apollinaire. Discours du Secrétaire perpétuel, le 13 décembre 1984

Mot attribué lors de l’installation

Conciliable :

adj. XVIe siècle. Dérivé de concilier. Qui peut se concilier avec une ou plusieurs choses. Ce sentiment n'est pas conciliable avec tel autre. Ces deux textes me semblent très conciliables. Ces prétentions ne sont pas conciliables. Leurs intérêts sont difficilement conciliables.