Né à Paris, le 7 mars 1860.
Après de brillantes études au lycée Condorcet, René Doumic fut reçu premier de sa promotion à l’École Normale Supérieure en 1879, puis premier à l’agrégation de lettres.
Nommé professeur de rhétorique au collège Stanislas, il y enseigna de 1883 à 1897, assumant par ailleurs un cours de littérature à l’Alliance française.
Sa charge de professeur ne l’empêcha pas de poursuivre parallèlement une carrière dans le journalisme. Il collabora comme critique littéraire à de nombreux journaux, Le Journal des Débats, Le Gaulois, La Revue bleue, Le Correspondant, Lectures pour tous, La Revue des deux mondes enfin, dont il devint le directeur en 1916, à la mort de Francis Charmes. Jusqu’en 1937, il allait assumer ses fonctions à la tête de la revue avec une autorité incontestable, défendant, selon son goût, une conception rigoureuse et classique de la littérature française à laquelle il consacra de nombreux ouvrages, parmi lesquels on peut citer : Éléments d’histoire littéraire, Portraits d’écrivains, De Scribe à Ibsen, Écrivains d’aujourd’hui, Études sur la littérature française, Le rôle social de l’Écrivain, Essais sur le théâtre contemporain, Les hommes et les idées du XIXe siècle.
L’ampleur de ses travaux et leur érudition faisaient de René Doumic un candidat idéal pour l’Académie française. Après un premier échec en 1907, il fut élu au fauteuil de Gaston Boissier, le 1er avril 1909, par 16 voix contre 15 à Denys Cochin. Son autorité, sa rigueur, un certain conformisme aussi lui avaient attiré de solides ennemis. Léon Daudet, dont le talent était souvent nourri de méchanceté outrée brossa du nouvel académicien, dans ses Souvenirs littéraires, un portrait féroce où il écrivait : « A qui demandera comment ce néant de Doumic a fait figure d’homme de lettres et de critique, comment il a obtenu une collaboration de vingt ans à La Revue des deux mondes et un fauteuil à l’Académie, je répliquerai : par la platitude. » Tel était le ton de l’époque.
René Doumic fut reçu à l’Académie le 7 avril 1910, par Jules Lemaître qui remplaçait Émile Faguet, souffrant. Il devait, à son tour, recevoir Henri Bergson, en 1914, et Robert de Flers, en 1921.
En 1923, René Doumic devenait secrétaire perpétuel de l’Académie française. Le sérieux et l’efficacité avec lesquels il s’acquitta de sa tâche furent et restent cités en exemple.
Comme Henri de Régnier, qui devait le suivre, quelques années plus tard, sous la Coupole, René Doumic était le gendre du poète Heredia dont il avait épousé la fille aînée.
Mort le 2 décembre 1937.