La locution trop de joue le rôle d’un déterminant indéfini et introduit un nom au singulier ou au pluriel, et le verbe qui suit ce groupe est tantôt au singulier, tantôt au pluriel. Il est au singulier quand le nom introduit par trop de est un nom singulier, en général non comptable (certains grammairiens disent aussi « massif »). Le poète et chansonnier Charles-François Panard (1689-1765) a mis en scène nombre de ces trop dans une pièce intitulée Vers d’un philosophe aimable, où l’on trouve cette leçon de tempérance, rousseauiste avant l’heure et parfaite illustration de la mediocritas aurea chère à Horace ou, plus encore, du mêden agan, « rien de trop », qui est au cœur de la sagesse grecque : ... « Il résulte de ce langage / Qu’il ne faut jamais rien de trop : / Que de sens renferme ce mot : / Qu’il est judicieux et sage: / Trop de repos nous engourdit, / Trop de fracas nous étourdit, / Trop de froideur est indolence, / Trop d’activité, turbulence ; / Trop d’amour trouble la raison, / Trop d’amour est un poison… »
Quand le nom qui suit trop de est un pluriel, le verbe se met généralement au pluriel : Trop d’élèves sont arrivés en retard, trop de soucis l’ont usé prématurément. On peut cependant trouver le singulier si l’on ne considère plus chacun des éléments séparément, mais si l’on envisage l’ensemble qu’il forme comme le complément d’un verbe sous-entendu. On distinguera ainsi Trop de séries télévisées sont de médiocre qualité, c’est-à-dire « un nombre important de séries télévisées sont de médiocre qualité », de Trop de séries télévisées nuit au travail scolaire des adolescents, que l’on pourrait gloser par « Regarder trop de séries télévisées nuit… » ou « Un excès de séries télévisées nuit… ».