Discours de réception du marquis de Pastoret

Le 24 août 1820

Claude-Emmanuel de PASTORET

M. le marquis de Pastoret, ayant été élu par l’Académie française à la place vacante par la mort de M. le comte de Volney, y est venu prendre séance le jeudi 24 août 1820, et a prononcé le discours qui suit :

    

Messieurs,

Un usage presque aussi ancien que l’Académie française, un usage antérieur même au règne de Louis XIV, a voulu que vos nouveaux confrères vous offrissent publiquement le témoignage de leur reconnaissance. On ne pouvait leur imposer un devoir plus doux à remplir. Eh ! qui ne se trouverait heureux d’être associé à des hommes dont les écrits et les travaux répandent une nouvelle gloire sur cette littérature française, noble héritage que les siècles recueillent, et dont la transmission même accroît les richesses ? Vos règlements ont encore voulu que l’éloge de l’académicien que vous perdez fût confié à celui que vous appelez à le remplacer. D’autres seraient souvent plus dignes, et dans cette occasion en particulier, de rendre ici cet hommage solennel ; mais un écrivain sent mieux encore tout le prix de vos suffrages, quand il doit d’abord, par un travail nécessaire, comparer ses faibles efforts aux succès qu’a mérités son prédécesseur.

Ce sentiment, Messieurs, ne m’a jamais abandonné en relisant les ouvrages de M. le comte de Volney.

Le Voyage d’Égypte et de Syrie fut un des premiers, et n’est pas resté le moins célèbre.

M. de Volney, c’est lui-même qui nous le dit, venait de recueillir, assez jeune encore, une petite succession. Devenu maître d’une somme d’argent dans un âge où ne manquent pas autour de soi les moyens d’en faire un honorable usage, il espère être plus utile à lui-même et plus utile aux autres, en allant recueillir, sur des rivages étrangers, des lumières nouvelles. Mais quels pays choisira-t-il ? ce ne seront pas les plus rapprochés de nous : ceux qui présentent le plus d’obstacles satisferont le mieux son ardeur et son courage.

Il est une terre à jamais célèbre par ses monuments, ses sciences et ses lois. Ses monuments ont, depuis trente siècles, bravé la guerre et défié le temps : ses lumières y appelèrent Homère et Lycurgue, Solon et Pythagore, Eudoxe et Thalès, Anaxagore et Platon, disciples illustres qui ont mérité de devenir les précepteurs du monde : ses lois, étudiées et méditées par de grands législateurs, souvent dignes d’être adoptées par eux, ont passé la plupart d’Athènes à Rome, de Rome à tous les peuples de l’Europe, Que cette vieille gloire trouve un voyageur animé, comme M. de Volney, de ce vif désir de s’instruire, la plus noble des passions humaines, il en recevra des impressions qui peuvent être des leçons utiles à tous :,ce sont de grandes leçons encore que la décadence des peuples, les ravages de l’ignorance, les malheurs de la barbarie.

M. de Volney s’occupe surtout de l’Égypte actuelle, d’un commerce exclusivement fait au profit des autres peuples, d’une agriculture qui peut à peine payer les tributs imposés par quelques tyrans. C’est sur son état physique et sur son état politique qu’il étend principalement ses observations, présentées avec une vérité que d’autres écrivains n’eurent pas toujours, et qu’attestèrent unanimement ces Français qui allèrent, quinze ans après, interroger l’Égypte, et qui ont donné à l’Europe un des plus mémorables ouvrages que la patience et-le talent puissent offrir aux amis des lettres.

D’Égypte, M. de Volney passa en Syrie. En arrivant dans les deux régions, il avait senti se développer avec beaucoup de force tout ce que fait naître d’obstacles l’ignorance du langage, et cette nécessité de se confier sans cesse à des interprètes placés entre celui qui demande et celui qui répond. On peut pardonner une semblable négligence à ces voyageurs qui, avant de partir, écrivent déjà le voyage qu’ils projettent encore. D’autres soins occupèrent M. de Volney. Persuadé qu’il ne rapporterait en Europe que des connaissances imparfaites s’il ne savait la langue du pays dont il voulait connaître les mœurs, il comprime les mouvements, sans cesse renaissants, d’une impérieuse curiosité. Il va s’enfermer chez les Druses, dans un couvent arabe, y passe huit mois, apprenant, sans distraction et sans relâche, une langue devenue pour lui un moyen de mieux savoir et de mieux juger. Le voilà, ce jeune homme, parti de l’Europe, tourmenté du besoin de s’instruire, joignant l’impatience de sa nation à l’impatience de son âge ; le voilà, avec des hommes qu’il ne comprend pas, au milieu de livres qu’il ne fait encore qu’espérer de connaître. Autour de lui, sont des peuples qu’il est venu, d’une terre lointaine, visiter et observer ; des mœurs sont là, des formes de gouvernement, des coutumes, un culte nouveau pour lui ; et ce sont des mots, des constructions, des accents qu’il étudie, dans la solitude d’un monastère. Il mesure jour par jour, heure par heure, le travail qu’il a fait, le travail qui lui reste encore. Heureuse étude ! tout, par elle, se dévoilera bientôt à ses yeux. Ses guides seront dans lui-même. Déjà il interroge, il écoute, il se rend compte ; le temps de l’épreuve est achevé ; il descend du monastère témoin de sa patience courageuse : il peut, enfin, parcourir librement la Syrie ; il la parcourt dans toute son étendue, pendant une année. Appréciateur habile de ce qu’il voit, de ce qu’il entend, de ce qu’il compare, Il voyage, il écrit, il rapporte à l’Europe un tableau fidèle de ce pays si peu connu encore ; la France a un bon ouvrage de plus.

En visitant la Syrie, M. de Volney n’avait souvent retrouvé que dans des débris la gloire des successeurs d’Alexandre. Des ports comblés, des temples écroulés, des campagnes désertes, y rappelaient, seuls, que là furent jadis des royaumes florissants et un peuple célèbre. Des esclaves et des ruines ont principalement frappé ses regards. Ces impressions mêmes préparaient et devaient produire un autre ouvrage de M. de Volney : les Ruines furent comme l’expression écrite de ces méditations douloureuses que lui inspira l’état physique, civil et politique, des régions qu’il venait de parcourir. Aussi, nous ramène-t-il à l’état primitif de l’homme, à sa condition nécessaire dans l’ordre général de l’univers : il recherche l’origine des sociétés civiles et les causes de leur formation, remonte jusqu’aux principes de l’élévation des peuples et de leur abaissement, développe les obstacles qui peuvent s’opposer à l’amélioration de l’espèce humaine ; et, passant des associations politiques à la naissance et à l’examen des différents cultes religieux, leur attribue des caractères auxquels les sectateurs de ces cultes ne les reconnaîtraient pas toujours. L’auteur fit imprimer, à la suite de cet ouvrage, un traité sur la loi naturelle, et il entend par ces mots, comme l’annonce sa définition même, l’ordre régulier et constant des faits par lesquels Dieu régit l’univers.

Un autre ouvrage avait été publié par M. de Volney quelques années auparavant. Les connaissances positives qu’il avait recueillies en habitant de vastes contrées qui, après avoir été des empires indépendants, étaient devenues des provinces sujettes, le servirent encore dans ses considérations sur la guerre des Russes et des Turcs ; ouvrage favorable tout entier à ce peuple que Pierre le Grand fit passer de l’obscurité politique à une gloire, toujours justifiée et sauvent accrue par ses successeurs.

M. de Volney fut, bientôt après, nommé commissaire du gouvernement en Corse, pour la direction générale de l’agriculture et du commerce. Tout ce qu’il possédait de lumières, de temps et de fortune, fut consacré à préparer, pour l’avenir, les résultats les plus utiles. Il enseigna par ses exemples, comme il encouragea par son autorité. Il aurait voulu donner à la France, sous le climat de la Corse, des productions nouvelles, et, par là, de nouveaux moyens d’indépendance commerciale, de travail et de fécondité. Ses devoirs, comme membre de la première de nos assemblées nationales, et la marche, déjà si rapide, des événements politiques, ne lui permirent pas de remplir, comme il l’eût fait à d’autres époques, une fonction dont il s’était montré si digne. Il publia néanmoins un précis de l’état de la Corse, précis qui, consacré principalement à donner l’idée du pays, tel qu’il se trouvait alors, renferme aussi quelques vues générales sur la politique de cette contrée.

Cependant, une école nouvelle venait d’être établie en France. Des savants illustres étaient choisis pour y instruire ces élèves dont quelques-uns même, déjà illustres aussi, eussent mérité de s’asseoir au rang des maîtres. M. de Volney fut appelé à la chaire d’histoire. L’importance qu’on doit attribuer aux faits qu’elle nous raconte, les avantages et les inconvénients qui résultent de l’opinion de cette importance, le degré de certitude des récits de l’histoire, l’utilité sociale et pratique que l’on doit se proposer en l’enseignant, tels sont les principaux objets à l’examen desquels il se livre dans les discours ou les leçons qu’il en a publiés.

Échappé à une détention de dix mois dans les cachots de la terreur, triste du passé, soucieux de l’avenir, il conçut alors, il nous le dit lui-même, l’idée d’abandonner la France, et d’aller chercher, pour sa vieillesse, un asile de paix dont l’Europe ne lui offrait plus l’espoir.

Sous le gouvernement le plus doux et le règne d’un de nos meilleurs rois, M. de Volney était venu dans un pays livré à toutes les injustices d’un gouvernement oppresseur, après la domination de la tyrannie et du crime, il se réfugie dans une contrée qui venait de naître à la liberté. Quelle différence d’observations et d’études ! En Amérique, des États déjà forts de leur indépendance, de leur union, de leur industrie ; en Asie, des provinces tour à tour révoltées et soumises, une administration sans cesse affaiblie par les effets perpétuels de la soumission refusée au monarque suprême, et par les terribles moyens de l’obéissance qu’impose aux sujets le dépositaire infidèle de l’autorité du maître qui l’a choisi.

Ce voyage en Amérique devint pour M. de Volney le sujet d’un ouvrage nouveau. Le tableau qu’il s’était d’abord proposé de tracer devait embrasser la société américaine considérée dans les rapports de la civilisation, du commerce, des lois, des mœurs, des finances, du sol, du climat, etc. Le sol et le climat font seuls partie de l’ouvrage qu’une longue maladie empêcha l’auteur de poursuivre, et la partie publiée fait naître le regret qu’un tel ouvrage n’ait pas été achevé

M. de Volney reprit aussi, à la même époque, ses travaux sur l’histoire. Dès sa première jeunesse, en 1781, il avait soumis à une célèbre académie, organe et dépositaire fidèle des lumières et des monuments que l’antiquité nous a transmis, un essai sur la chronologie des temps anciens. Ce fut de ces temps encore qu’il essaya d’affaiblir l’obscurité par un ouvrage plus étendu. L’histoire, but de ses recherches, n’est pas celle des peuples dont les écrits instruisent notre enfance et charment notre vieillesse ; M. de Volney remonte à une époque plus reculée que l’existence de Rome, que la gloire des Grecs. Babylone, l’Assyrie, les Mèdes, la Phénicie, et surtout la Judée, sont les principaux sujets de ses discussions ; et c’est en cherchant à renouer le fil rompu des temps, qu’il essaye de nous offrir des résultats propres à retrouver quelques faits ignorés, à en expliquer qui nous paraissent mal connus.

L’histoire des anciens peuples de l’Asie se rattachait à son premier voyage comme à ses premiers travaux. L’étude des langues orientales, des langues en général, fortifiée et dirigée par des connaissances successivement acquises, avait conduit M. de Volney au désir et à l’espérance de les ramener à des formes qui offrissent un nouveau moyen de communication entre les peuples, un nouveau moyen de civilisation pour tous. Cette idée, née d’un esprit élevé, devint l’idée dominante de sa vie littéraire.

Les mots sont la manifestation extérieure de la pensée. La désignation de la pensée par une image qui en retraçât l’objet, a précédé, sans doute, ce qu’on a appelé l’écriture des sons : mais combien celle-ci est plus étonnante encore ! tout ce que l’homme peut concevoir, de quelque manière qu’il le conçoive, est venu se placer sous la combinaison fortuite de vingt-cinq ou trente caractères dont quelques-uns seulement représentaient un son positif, et les autres une modification de ce son. Le langage est, sans doute, la plus haute preuve de la destination des hommes à la société civile : les mots sont créés par les besoins ; bien moins encore, toutefois, par nos besoins proprement dits que par la nécessité de les faire connaître aux autres, pour avoir leur concours et leur appui. Il est peu de mots, néanmoins, dont l’analogie soit certaine et même possible entre ce qu’on veut exprimer et la manière dont on l’exprime. La manifestation de la pensée par des paroles et par des images a même un caractère différent selon la situation morale ou physique des peuples. S’il est des mots qui, sans être pareils, sont communs à toutes les langues, parce qu’ils sont également nécessaires à l’enfant et au vieillard, à l’habitant de l’équateur et à celui des climats glacés, aux peuples sauvages comme aux peuples civilisés, il en est qui naissent ou se reçoivent par les progrès des arts, la nature des occupations, les relations avec d’autres associations d’hommes. Les professions habituelles, les usages transmis, le culte qu’on a adopté, les lieux qu’on habite, ne sont pas aussi sans une grande influence sur la formation ou la direction du langage. Les Égyptiens, nés aux bords du Nil, pleins pour ce fleuve d’un saint respect, donnaient une barque au soleil même, tandis que les Grecs, peuple mobile, ami des jeux et des fêtes, plaçaient dans un char l’astre du jour.

Les sons ne peuvent, sans doute, varier autant que les images. Quelle que soit leur diversité, il est possible cependant de les réduire à un nombre assez déterminé. Il semble qu’égaux partout ils auraient pu recevoir partout un signe égal. Mais les caractères de l’Europe ne sont pas ceux de l’Asie. Quelquefois même en Europe, dans nos diverses langues, un caractère semblable est exprimé par un son différent. M. de Volney ne se dissimulait pas ces obstacles ; mais il espérait que la conformité des sons pourrait finir par faire sentir à tous l’utilité d’une adoption plus difficile à opérer qu’il ne l’est d’indiquer un caractère uniforme. M. de Volney aimait à croire que les commerçants, du moins, pourraient convenir de cette règle commune, ces commerçants qui forment une véritable nation au milieu de tous les peuples du monde.

« La diversité des langues, avait dit, dès le cinquième siècle avant l’ère chrétienne, le savant et pieux auteur de la Cité de Dieu, la diversité des langues est un mur de séparation entre les hommes ; et, tel est l’effet de cette diversité, qu’elle rend nulle l’organisation parfaite qu’ils tiennent de la nature. » Cette phrase de S. Augustin devint l’épigraphe de celui des ouvrages de M. de Volney qui a pour titre : Simplification des langues orientales, ou Méthode nouvelle et facile d’apprendre les langues arabe, persane et turque, avec des caractères européens. Rendre ces langues accessibles en les ramenant à la condition, de celles de l’Europe, fut l’objet de cet ouvrage et de plusieurs autres écrits, dans lesquels l’auteur présenta des développements nouveaux, comme l’hébreu simplifié, le discours sur l’étude philosophique des langues, l’application de l’alphabet européen à celles de l’Asie, un rapport sur les vocabulaires comparés du professeur Pallas. L’idée de ce dernier travail était due à une impératrice dont le nom sera longtemps cher aux amis de la raison et des lettres. Elle voulut qu’on lui dressât un tableau comparé, dans toutes les langues connues, des mots qui expriment les premiers besoins de l’homme et ses premières affections. Le savant à qui elle confia ce travail ne l’a pas achevé. Deux volumes cependant en ont été publiés : ils contiennent les expressions correspondantes aux mots indiqués dans deux cents langues ou d’Europe ou d’Asie. Un ouvrage de ce genre ne pouvait manquer d’inspirer un grand intérêt à M. le comte de Volney. Il conçut le projet de nous le faire connaître. Ses observations l’auraient enrichi. Un prix fut même proposé par lui pour traduire en lettres romaines les vocabulaires comparés du professeur Pallas.

Mais ce n’était pas chez M. de Volney le premier exemple d’un généreux désir de concourir au succès de l’étude des langues. Pour celles de l’Orient, en particulier, il avait conçu l’idée d’un travail vaste et dispendieux autant qu’utile : tous les frais en devaient être faits par lui ; mais l’âge et la santé du savant distingué dont il désirait la coopération, ne permirent pas à ce savant de s’y livrer. Ces sentiments vivaient encore fortement dans M. de Volney au moment où nous étions déjà menacés de le perdre. Ils signalèrent le dernier acte, de sa volonté. Une somme de 24,000 francs a été consacrée à fonder un prix annuel de 1,200 francs propre à développer l’idée de sa prédilection. Mais, plus attaché encore au succès des bonnes études qu’à ses propres pensées, il a permis qu’un horizon plus étendu fût embrassé, si les premiers efforts ne répondaient pas à ses espérances : tout travail éminent sur l’étude philosophique des langues peut obtenir le prix qu’il a fondé. Tel est l’usage que M. de Volney fit toujours de la fortune et de l’influence que pouvaient lui donner les dignités auxquelles il était parvenu : son élévation ne fut marquée que par ses bienfaits.

La modestie et la simplicité de son caractère et de ses mœurs ne l’abandonnèrent pas davantage dans ses hautes fonctions. La supériorité du savoir fut constamment la première pour lui ; et cependant, quoique l’étendue de ses lumières inspirât toujours le désir de l’entendre, plus porté à la réserve et au silence qu’à une vaine ostentation, il attendait qu’on l’interrogeât, et c’est alors qu’il se montrait tout entier. Le faux mérite, l’ignorante vanité, la médiocrité présomptueuse, disparaissent à mesure qu’on veut les saisir ou les toucher ; c’est un brouillard qui, de loin, paraît remplir l’atmosphère, et qui s’évanouît quand on se place au milieu de lui : il n’en est pas ainsi du vrai savoir ; toujours modeste, il donne souvent d’autant plus qu’on semblait moins promettre ; c’est la montagne qui s’agrandit devant le voyageur qui s’approche.

Le prix fondé par M. de Volney eut un autre caractère bien digne d’être remarqué dans cette enceinte. En appelant au jugement du concours, des commissaires choisis dans trois des académies dont l’Institut se compose, il a resserré le lien qui doit unir entre elles toutes les portions de ce corps, la plus illustre des fédérations que les sciences, les lettres et les arts aient jamais pu former pour leur avantage commun et la gloire de la patrie.

Le roi vient de donner son approbation à la fondation faite par M. de Volney. Les inspirations utiles trouveront toujours en lui le plus éclairé comme le plus auguste des protecteurs. Que ne doit pas la France à cette race si féconde en bons rois, en grands rois, en pères du peuple, en pères des lettres, en créateurs et soutiens des libertés publiques ! Quelle est la famille, je ne dis pas parmi les souverains, mais parmi toutes les classes de citoyens, qui, sur trois générations, ait offert au monde deux aussi grands hommes que Henri IV et Louis XIV ! Ah ! que le ciel accorde bientôt un rejeton nouveau à cette race aussi bonne qu’elle est antique ! Cette consolation est due à nos profondes douleurs. Par quel malheur nous l’aurons achetée !