Discours sur les prix de vertu 1833

Le 9 août 1833

Victor-Joseph-Étienne de JOUY

Discours de M. de JOUY

Directeur de l’Académie française

Lu en séance le 9 août 1833

 

 

Le retour d’une solennité qui a pour objet de décerner des récompenses publiques aux actions les plus vertueuses, doit ramener annuellement l’éloge du fondateur de cette sublime institution : ne craignons pas d’affirmer que les générations successives qui sont destinées à l’entendre, ne s’en lasseront jamais, en songeant qu’un pareil éloge, indépendant du talent de l’orateur, reposera tout entier sur des faits auxquels le plus simple récit prêtera toujours le charme de l’éloquence.

Non, Messieurs, on n’entendra jamais le nom de Montyon retentir dans cette enceinte, sans bénir la mémoire d’un homme dont la tombe, comme une source intarissable, épanchera sans cesse un trésor de bienfaits ; seul trésor, comme l’a dit ce bon roi Stanislas, qui s’augmente à mesure qu’on le partage.

S’il est vrai qu’on se réserve en mourant tout ce qu’on a donné pendant sa vie, la mort a laissé M. de Montyon en possession de son immense fortune, et l’Institut peut jouir avec un juste orgueil de l’honneur qu’il lui a légué, d’en être le dispensateur envers la science et la vertu.

N’hésitons pas à le dire, cet héroïsme de bienfaisance, dont M. de Montyon est parmi nous le plus parfait modèle, est l’heureux fruit de l’instinct national, chez le peuple de la terre où les sentiments généreux sont les plus naturels. Nous pouvons nous prévaloir avec d’autant plus de confiance de cette modeste supériorité, qu’elle éveille moins d’ambition et qu’elle ne peut nous faire des jaloux qu’en nous créant des égaux au profit de l’humanité.

Il est à remarquer, Messieurs, que ce sentiment inné de bienfaisance brille parmi nous avec plus d’éclat aux deux extrémités de la chaîne sociale dans les rangs les plus élevés et dans les conditions les plus humbles.

Dans la première classe, combien de noms, chers à l’humanité, ne pourrais-je pas associer aux hommages que nous rendons en ce moment à la mémoire de M. de Montyon, si je ne craignais, en les signalant à la reconnaissance publique, d’affliger les ombres, ou de blesser la modestie vivante de ces hommes de vertu qui ont trouvé, dans le mystère même de leurs bienfaits, la plus noble récompense d’une vie silencieuse, consacrée tout entière au culte et à l’exercice de la bienfaisance ! Si le génie de la charité présidait lui-même à ce concours, n’est-ce pas sous le diadème et sur le degré le plus voisin du trône qu’il irait aujourd’hui même déposer une double couronne ? Mais c’est dans la classe laborieuse et indigente de la société que le fondateur du prix de vertu nous a fait la loi de chercher nos exemples ; et c’est là que nous les avons trouvés en grand nombre.

Ce n’est qu’après avoir comparé avec la plus scrupuleuse attention le mérite et l’authenticité des actions dont elle a eu connaissance, que l’Académie a fixé son choix sur celles de ces actions qui lui ont paru réunir la triple condition d’une utilité plus générale, d’un dévouement plus désintéressé, et, surtout, d’une persévérance plus soutenue dans les efforts pour accomplir un grand acte de charité.

Le plus simple exposé des faits suffira pour justifier nos préférences.

Ce ne sont pas seulement les citoyens les plus considérables d’une ville, c’est la ville entière, ses magistrats en tête, qui s’est chargée de présenter à l’Académie française les titres de la demoiselle Caroline Berteau à l’hommage éclatant qu’elle reçoit aujourd’hui.

Mlle Berteau, âgée maintenant de cinquante-six ans, remplit gratuitement, depuis vingt-neuf ans accomplis, les fonctions de directrice de l’hospice d’Elbeuf.

Non contente de donner les soins les plus assidus à tout ce qui concerne la direction de cet établissement public, c’est elle-même qui soigne les malades, qui panse leurs plaies, qui pourvoit à leurs besoins : aucune exigence ne la rebute, aucun service ne lui répugne ; c’est une mère, dans toute la tendresse du mot, qui veille sur ses enfants.

En 1823, lorsque l’autorité locale jugea utile d’ouvrir un asile à la vieillesse indigente, les commissaires du conseil municipal d’Elbeuf, chargés de présenter un rapport sur une fondation d’un si grand intérêt dans une ville manufacturière, firent valoir, entre autres motifs favorables, l’économie résultant d’une direction gratuite dont Mlle Berteau consentirait encore à se charger : cette espérance n’a point été déçue. Depuis le commencement de 1824, cette providence du pauvre prodigue aux vieillards indigents des deux sexes, admis au nombre de vingt-deux dans l’asile qui leur est ouvert, les soins les plus pénibles et les plus touchants.

Croira-t-on, Messieurs, que Mlle Berteau n’ait vu, dans cette double charge déjà si pesante, remplie avec tant de zèle et d’exactitude, que l’accomplissement d’un simple devoir, et qu’elle soit parvenue, sans fortune, sans appui, sans autres secours que son industrieuse charité et le merveilleux ascendant de sa vertu, à fonder un établissement d’orphelines, qu’elle a si heureusement baptisé du nom de Providence ? La reconnaissance publique, en y associant le nom de Berteau, n’a pas affaibli cette sainte invocation.

L’établissement de la Providence-Berteau compte aujourd’hui cent-cinquante enfants, parmi lesquels cinquante n’ont pas atteint l’âge de huit ans. Rien ne peut donner une idée de l’ordre admirable qu’une seule personne a introduit et maintient dans une maison où la plus sévère économie devient une source d’aisance et de bien-être.

Tontes ces orphelines, formées au travail selon leur âge et leur aptitude, concourent à la prospérité de l’établissement : les unes veillent sur les plus jeunes enfants et leur apprennent à lire et à écrire ; d’autres sont chargées des détails intérieurs ; les plus âgées se consacrent aux malades du dehors, et vont dans la ville soigner le pauvre et le riche avec le même désintéressement, avec le même amour de l’humanité dont leur vénérable institutrice leur donne à chaque instant de sa vie le précepte et l’exemple.

Il est des êtres bienfaisants par nature, qui, après avoir fait plus qu’ils ne peuvent, ne croient pas encore avoir fait tout ce qu’ils doivent : Mlle Berteau est de ce nombre. Quelque disposé que l’on soit à l’admiration de tant de vertu, on a besoin d’avoir sous les yeux des témoignages irrécusables, pour oser ajouter que le zèle et les forces de cette héroïne de charité ne se sont pas épuisés dans les trois établissements qu’elle dirige, et dont elle ne sort que pour chercher ailleurs des malheureux à consoler, des êtres souffrants à secourir.

Dans l’impossibilité de rappeler ici tant d’actes isolés de son inépuisable bienfaisance, nous nous bornerons à en citer quelques-uns.

En 1821, une femme étrangère à la ville meurt à l’hospice d’Elbeuf ; elle laisse un fils, Jacques Vicomte, âgé de sept ans : l’enfant s’attache au cercueil de sa mère ; il l’appelle à grands cris ; il ne veut point s’en séparer : l’orphelin est sans appui, sans ressource, sans asile ; Mlle Berteau lui tiendra lieu de tout : elle l’adopte, l’élève et lui sert de mère jusqu’à l’âge de dix-neuf ans.

Pierre Violette, âgé de neuf ans, épileptique, est en outre atteint de deux maladies dégoûtantes ; personne n’ose approcher de l’enfant couvert de plaies hideuses ; la crainte de la contagion éloigne les secours ; Mlle Berteau se charge de cet infortuné, le panse, le soigne, le rend à la vie, et met le comble à ses bienfaits en le gardant à sa charge pendant six années consécutives.

François Bachelet de Saint-Aubin, orphelin âgé de neuf ans ; Laguette, âgé de huit ans, les trois enfants de la femme le Cat, sont encore aujourd’hui l’objet de ses soins généreux.

L’éloge de Mlle Berteau n’est pas complet, Messieurs ; c’est surtout pendant l’invasion du choléra, que la charité elle-même a paru se manifester à tous les yeux, sous les traits de cette vertueuse femme. À l’apparition du fléau, elle improvise en quelque sorte, dans l’hospice, une infirmerie spéciale, où cent-cinquante cholériques sont successivement admis : cent neuf en sortent guéris ; trois infirmières succombent : personne ne se présente pour les remplacer. Mlle Berteau, restée presque seule, ne perd point courage elle se multiplie ; elle ne quitte le lit d’un malade que pour courir à un autre. Elle double les jours, car pour elle il n’y a plus de nuits, plus de sommeil ; elle oublie quelquefois de prendre la nourriture nécessaire au soutien d’une vie si précieuse ; mais la charité la fait vivre, et son courage désarme le trépas.

C’est ici qu’un fait remarquable doit être signalé. Le fléau étend ses ravages ; la mort frappe de toutes parts ; aucun quartier de la ville n’est épargné ; l’épidémie meurtrière arrive aux portes de la Providence-Berteau les maisons contiguës comptent des victimes de tous les âges, et, par une sorte de miracle dont il est impossible de ne pas attribuer la cause première aux précautions, aux soins et à l’ordre qui règnent dans cet établissement, les deux cents enfants de Mlle Berteau sont respectées ; pas une seule n’éprouve le plus léger symptôme de l’inexorable fléau. — L’Académie française se croit en ce moment l’organe de M. de Montyon lui-même, en décernant un premier prix de vertu de la valeur de 6000 francs à Mlle Caroline Berteau, directrice de l’hospice d’Elbeuf et fondatrice de l’asile de la Providence.

On ne peut nier, Messieurs, qu’il n’y ait dans la société des conditions ou la pratique des devoirs de l’humanité soit plus difficile, et par cela même plus méritoire que dans les autres telle est sans doute la condition de ces hommes à qui la justice confie la garde des prisons. Forcés par leur position de vivre au milieu de toutes les misères humaines ; exposés à la contagion de tous les vices, au spectacle de toutes les douleurs ; condamnés par état à subir la même peine que leurs malheureux hôtes, les gardiens ne semblent avoir sur les détenus d’autre avantage que l’autorité dont ils sont investis, doit-on s’étonner qu’ils abusent quelquefois d’un privilége où ils trouvent le seul dédommagement du pénible métier qu’ils exercent ? Eh bien, Messieurs, c’est dans cette classe que l’Académie française a trouvé le second exemple de vertu qu’elle vient offrir à l’admiration publique, dans la personne de Suzanne Géral, femme du sieur Guiraud concierge de la maison d’arrêt de la ville de Florac, dans le département de la Lozère. Depuis vingt-six ans, ces deux époux se sont partagé les soins et les devoirs de leur profession. Le mari s’est acquitté des siens par l’ordre qu’il a su maintenir dans cette maison de force, et par une surveillance qui n’a jamais été mise en défaut.

Sa femme, chargée d’une nombreuse famille, sans autre ressource que les faibles appointements de la place de son mari, s’est imposé volontairement la tâche de faire d’une prison le sanctuaire de la bienfaisance. S’il était honorable de l’avoir entreprise, il est admirable de l’avoir exécutée. Prodigue envers les prisonniers de secours et de consolations, cette femme éminemment vertueuse a constamment rempli à leur égard les plus saints devoirs de l’humanité, sans qu’aucun obstacle ait pu la détourner du but qu’elle se proposait d’atteindre.

Là ne se borne pas l’éloge de la dame Guiraud. La ville de Florac manque d’hôpital, et depuis seize ans la prison sert d’asile aux malades indigents : cette circonstance n’a fait que multiplier pour elle les occasions d’épancher les trésors de son inépuisable bonté. Ce fut surtout en 1818 que cet ange des prisons (comme on l’a surnommée dans la ville) s’abandonna, sans réserve, à cet instinct charitable qui la dirige dans toutes les actions de sa vie.

Un détenu, sorti des prisons de Milhau, est amené dans la maison d’arrêt de Florac ; il était atteint d’un typhus chronique. La contagion se communique rapidement : quatorze prisonniers sont frappés à la fois ; tout le monde fuit ; personne n’ose approcher de cette maison empestée. Suzanne, restée seule, partage pendant deux mois son temps et ses secours entre les quatorze malades et son mari, que le typhus avait atteint. De ses six enfants, quatre sont en bas âge et réclament les soins journaliers de sa tendresse maternelle. Elle suffit à tout, elle est partout, et trouve le moyen de remplir à la fois ses devoirs d’épouse, de mère et de satisfaire à tous les vœux de l’humanité. Il est prouvé, Messieurs, que, pendant plus de deux mois qu’a duré la contagion, Suzanne Guiraud n’a pas une seule fois reposé sur un lit.

À une époque plus récente, lorsqu’à la suite de la campagne d’Espagne on fit évacuer les hôpitaux des départements voisins pour y recevoir les militaires, la maison d’arrêt de Florac se trouva tout à coup encombrée de malheureux, parmi lesquels une fièvre épidémique sévit avec fureur ; seule encore, avec le secours de ses jeunes enfants, elle fit tête à la contagion, et parvint à en arrêter les progrès.

Entreprendre de raconter tous les actes de charité de cette vertueuse femme, serait faire l’histoire entière de sa vie ; il faudrait dire combien de fois elle se dépouilla de ses vêtements pour en couvrir des prisonniers réduits au dénûment le plus absolu, et des pauvres infirmes dont les haillons tombaient en lambeaux ; combien de fois elle leur distribua les aliments préparés pour sa propre nourriture et celle de sa nombreuse famille ; il faudrait la suivre, lorsqu’elle n’avait plus rien à donner, dans les maisons particulières où elle allait mendier, pour ses malheureux pensionnaires, le denier de l’aumône et le pain de la pitié.

L’Académie française décerne un prix de 5000 francs à Suzanne Géral, épouse du sieur Guiraud, concierge de la maison d’arrêt de la ville de Florac.

L’Académie décerne une première médaille de la valeur de 3000 francs au sieur François Morvillez fondeur et sapeur-pompier de la garde nationale d’Amiens. – Avant d’exposer ses titres à hommage public qu’on lui rend, nous devons dire que ce brave homme a reçu du gouvernement, il y a quelques années, une médaille d’argent pour prix de son courage et de son exactitude dans l’exercice de ses fonctions de sapeur-pompier. Les faits que nous allons citer, étrangers à ses devoirs, sont les seuls qui ont dû fixer l’attention de l’Académie.

Depuis 1814 jusqu’au mois de mars dernier, François Morvillez a exposé ses jours pour sauver successivement la vie à huit personnes près de périr dans les eaux de la Somme ou du canal d’Amiens. Je ne citerai qu’un fait. Au mois d’octobre 1832, époque si funeste du choléra, Morvillez, convalescent à peine de la maladie dont il avait été lui-même dangereusement atteint, après avoir été saigné trois fois, malgré un froid très-vif et l’état de faiblesse où il était réduit, sort de son lit à six heures du matin pour se précipiter dans le canal, et en retirer un ouvrier du faubourg Saint-Pierre qui périssait quelques moments plus tard.

Au nombre des actes de dévouement et de fidélité de plusieurs domestiques envers leurs maîtres malheureux, il en est un d’un intérêt si touchant, que l’Académie a cru devoir le signaler plus particulièrement, en décernant a son auteur une médaille de 1,500 francs.

Clotilde Vochelet, du village d’Aclou dans le département de l’Eure, était depuis vingt ans au service de la dame Hue, à Brionne, lorsque des revers de fortune survenus à ses maîtres la forcèrent, en quittant cette famille, à se séparer du jeune Jean Hue, dont elle avait élevé l’enfance avec les soins de la plus tendre mère.

Deux ans s’étaient à peine écoulés ; Clotilde Vochelet retrouve son jeune maître à Paris, seul, sans parents, sans secours, déjà souffrant de la maladie de poitrine à laquelle il devait succomber, et cherchant dans la carrière des lettres, ou quelques essais l’avaient déjà fait connaître, une ressource éphémère contre l’indigence absolue dont il était menacé.

C’est ici que commence pour la bonne Clotilde une vie d’abnégation et de tendresse, dont les détails, auxquels nous ne pouvons-nous livrer, attestent l’inaltérable dévouement de cette excellente fille pour un jeune homme de lettres qu’elle avait vu naître et qu’elle venait aider à mourir.

Quand le moment fatal arriva, Clotilde, qui avait épuisé toutes ses économies, toutes ses ressources pour prolonger pendant sept ans la vie de ce malheureux jeune homme, consomma son admirable sacrifice en vendant ses vêtements, afin de rendre les derniers devoirs à l’enfant de son cœur. Il est pénible d’ajouter que cette vertueuse créature, en s’arrachant à ce tombeau, à peine vêtue, n’emporta que trois sous pour se rendre dans le village où elle achève sa vie, sans autre ressource que sa quenouille et 20 francs de rente viagère.

Le livret que l’Académie française publie et distribue tous les ans au nombre de dix mille exemplaires, fera connaître les titres de sept autres personnes nommées ci-après, à chacune desquelles l’Académie adjuge, à titre d’encouragement, une médaille de la valeur de 600 francs.

Jeanne Lafond, de Blaye, département de la Gironde.

Catherine Bourland demeurant à Paris.

Véronique Vieille de Besançon.

Jean Pichon, de la commune de Mésange (Loir-et-Cher).

Anne Charin, de Villeneuve, département de l’Ain.

Lucie Camonin, de Nicey, département de la Meuse.

Jacques Rassegaire, de la ville d’Arles.

Tels sont, Messieurs, les actes de vertu auxquels nous décernons aujourd’hui les récompenses publiques dont M. de Montyon a voulu que l’Académie française devînt l’arbitre. Son choix a dû se faire, cette année, entre plus de quatre-vingts demandes qui lui ont été adressées par les autorités administratives.

L’Académie croit devoir répéter que l’immortel fondateur des prix qui viennent d’être décernés ne lui a pas donné le soin de soulager le malheur, de récompenser le courage, d’indemniser la bienfaisance, mais de proclamer, d’encourager la vertu.

Les prix de M. de Montyon sont donc exclusivement réservés à la vertu persévérante dans l’exercice de la charité ; à cette abnégation de soi-même qui se fait un devoir des plus pénibles sacrifices ; en un mot, à cet instinct sublime de l’humanité qui porte des pauvres vertueux à secourir des infortunés plus à plaindre qu’eux-mêmes, et à leur consacrer ce qu’ils auraient encore de force et de courage pour améliorer leur propre condition.

Nous invitons les autorités et les citoyens généreux qui veulent bien nous aider dans nos recherches, à ne point perdre de vue les conditions auxquelles l’Académie est obligée de soumettre son choix, pour exécuter dans toute leur étendue les dernières volontés du meilleur des hommes, qui lui a légué l’inappréciable honneur de doter en son nom la vertu malheureuse.