Né le 2 août 1941 à Echternach (Grand-duché de Luxembourg), est docteur ès sciences naturelles (Luxembourg, 1963) et docteur ès sciences (Strasbourg, 1969). Chercheur au CNRS. depuis 1964, il est directeur de recherche, classe exceptionnelle, depuis 1990.
Fonctions exercées : directeur du laboratoire de biologie générale, Institut de zoologie (1978-1993) ; président de la Commission de biologie des organismes et biologie du développement du Comité national du CNRS (1983 à 1991) ; membre du Conseil du département des sciences de la vie du CNRS (1983-1991 ; 1995-2001) ; membre de la Commission des réseaux des Centres d’excellence du Canada (1989-1992) ; membre du Conseil supérieur de la recherche et de la technologie au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (1994-1997) ; membre du Steering Committee du Center of Excellence of Insect Science au Japon (1996-2001) ; président de la section de biologie du développement et de la reproduction du Comité national du CNRS (1995 à 2000) ; directeur de l’UPR du CNRS « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » (jusqu’en 2006) ; directeur de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (Institut fédératif du CNRS) à Strasbourg (1994-2006) ; directeur du DEA de biologie cellulaire et moléculaire de l’université Louis Pasteur à Strasbourg (1990-2002) ; membre du Conseil de partenariat avec les entreprises du CNRS (1999-2002) ; co-directeur honoraire de l’Institut sino-français Hoffmann de l’Université médicale de Canton (depuis 2013).
Actuellement directeur de recherche émérite au CNRS, professeur de biologie intégrative à l’Institut d’études avancées de l’université de Strasbourg, chef d’équipe de recherche sur la phylogenèse de la réponse inflammatoire.
ŒUVRE SCIENTIFIQUE
Jules Hoffmann a consacré ses travaux à l’endocrinologie et à l’immunologie des insectes. En montrant la grande conservation des mécanismes de défense innée entre l’insecte et l’homme, ses recherches ont largement contribué au regain de l’intérêt des immunologistes dans ce domaine.
Jules Hoffmann s’est d’abord intéressé au contrôle neuroendocrine du développement et de la reproduction des insectes. Ses recherches, menées à l’interface entre la chimie et la biologie, ont porté sur la voie de biosynthèse et le métabolisme de l’ecdysone, hormone stéroïde contrôlant la mue des insectes. Ces travaux ont conduit à la découverte d’un apport maternel d’ecdysone à l’embryon sous forme de phosphoconjugués et à la compréhension de leur fonction dans les cuticulogenèses embryonnaires.
Par la suite, Jules Hoffmann et ses collaborateurs se sont intéressés aux réponses antimicrobiennes des insectes. Ils ont isolé et caractérisé une centaine de peptides antimicrobiens inductibles chez les insectes blessés et ont analysé, chez la drosophile, le contrôle de l’expression de ces gènes au cours de la réponse immunitaire. Les recherches ont permis l’identification des récepteurs de l’infection, dont le récepteur Toll, et la caractérisation des voies de signalisation intracellulaires qui contrôlent l’expression des gènes effecteurs. L’ensemble de ces recherches a établi la drosophile comme un modèle de l’immunité innée et a contribué de façon significative à des avancées dans la compréhension de la réponse immunitaire innée des mammifères et notamment à la découverte chez l’homme des récepteurs Toll-like (TLR) de la réponse innée. Les travaux du laboratoire sont actuellement étendus aux réactions antivirales de la drosophile et aux défenses antiparasitaires de l’anophèle, vecteur du paludisme.
DISTINCTIONS ET PRIX
Membre de l’Institut grand-ducal des sciences du Luxembourg (1965), membre de l’Académie des sciences Leopoldina (1987), membre de l’Academia Europaea (1993), membre de l’European Molecular Biology Organisation (1995), membre de l’American Academy of Arts and Sciences (2003), membre étranger de l’Académie des sciences de Russie (2006), membre étranger de la National Academy of Sciences (États-Unis) (2008), et membre étranger de l’American Academy of Cancer Research (2018). Étoile d’or de l’ordre du Soleil levant (Japon) (2020).
Prix franco-allemand Alexander von Humboldt (1984), Prix Joannidès de l’Académie des sciences (1992), Prix Antoine Lacassagne du Collège de France (2000), Prix William B. Coley du Cancer Research Institute (2003), Grand Prix de la Fondation pour la Recherche médicale (2004), Prix Robert Koch d’Immunologie (2004), Prix Balzan (2007), Lewis S Rosenstiel Award for Distinguished Work in Basic Medical Research (2010), Keyo Prize for Medicine (2010), Shaw Prize in Life Science and Medicine (2011), Canada International Gairdner Prize for Life Sciences (2011), Prix Nobel de physiologie-médecine (2011), Médaille d’or du CNRS (2011).
Élu correspondant à l’Académie des sciences le 11 mai 1987, puis membre le 26 octobre 1992, section Biologie intégrative, il en fut le président en 2007-2008.
Élu à l’Académie française, le 1er mars 2012, au fauteuil de Mme Jacqueline de Romilly (7e fauteuil), et reçu le 30 mai 2013 par Yves Pouliquen.