Jean RACINE Élu en 1672 au fauteuil 13

N°87
Auteur dramatique

Biographie

Né à la Ferté-Milon, le 21 décembre 1639.

Trésorier de France, secrétaire du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre. Commença ses études au collège de la ville de Beauvais, les poursuivit à Port-Royal (1655-1658) et fit sa philosophie au collège d’Harcourt à Paris. Il fut nommé à l’Académie française, en remplacement de La Mothe le Vayer, le 5 décembre 1672, et reçu le 12 janvier 1673, le même jour que Gallois et Fléchier. C’était la première réception publique ; soit que le discours de Fléchier, qui parla avant Racine et eut du succès, fût meilleur, soit que la timidité de Racine ne lui permît pas de faire valoir le sien, il fut accueilli froidement, et Racine ne voulut jamais le faire imprimer. Ami de Boileau et de Molière, il fut l’un des chefs des anciens et combattit les modernes par ses épigrammes. Il fut historiographe du roi et désigné avec Boileau en 1677 pour écrire l’histoire de Louis XIV ; leurs manuscrits, confiés à Valincour, brûlèrent dans un incendie en 1726 ; il appartint à l’Académie des Inscriptions. Promoteur de la candidature du duc de Maine, il la vit désapprouver par Louis XIV.

Racine fut l’un des six premiers académiciens admis aux spectacles de la Cour. Il reçut l’abbé Colbert, Thomas Corneille et Bergeret. Dangeau raconte qu’il prononça un beau discours pour la réception de ces deux derniers, le 2 janvier 1685 ; il dut le répéter à la Cour le 5 mars devant le roi, et le 20 mars devant Mme la Dauphine. Il essaya, avec Boileau et La Fontaine d’obtenir la soumission de Furetière. À la mort de Corneille, Racine disputa à l’abbé de Lavau l’honneur de payer les frais du service religieux, Corneille étant mort dans la nuit où l’un cessait d’être directeur et où l’autre le devenait ; l’Académie, prise pour juge de ce noble différend, donna gain de cause à Lavau.

Racine fréquenta le salon de Ninon de Lenclos. Après une longue brouille, il se réconcilia avec Messieurs de Port-Royal, et demanda à être enterré à Port-Royal. Lorsque le maréchal de Villars crut faire un honneur à l’Académie en lui offrant son portrait, Valincour envoya ceux de Racine et de Boileau.

Racine a laissé des poésies diverses, onze tragédies : Andromaque, Britannicus, Iphigénie, Phèdre, Athalie, etc... une comédie, Les Plaideurs.

Parmi les nombreux écrivains qui ont consacré des études à Racine, il faut mentionner celle que Sainte-Beuve a écrite dans ses Portraits littéraires.

Mort le 22 avril 1699.

Signature de Jean Racine