Né à Recey-sur-Ource (Bourgogne), le 2 mai 1802.
Célèbre prédicateur dominicain, il fut le premier religieux élu à l'Académie. Catholique libéral, il fut rédacteur à l'Avenir de Lamennais et fit rétablir les Dominicains en France : il eut des procès de presse, fut blâmé par Rome, député de la Constituante en 1848.
Il fut élu à l'Académie par 21 voix le 2 février 1860 en remplacement du comte de Tocqueville. L'Académie donna à cette élection un caractère de blâme au sujet de la campagne d'Italie de l'année précédente ; elle excita la colère de Sainte-Beuve et de ses amis. Le Père Lacordaire fut reçu le 24 janvier 1861 par Guizot, il y eut le jour de cette réception, 6000 demandes de places pour 1500. L'Impératrice y assistait ; la rencontre du calviniste et du moine était fréquente, et Guizot la fit ressortir dans son discours en rappelant que trois siècles plus tôt, c'eût été devant le bûcher que le dominicain et le huguenot se fussent rencontrés ; Guizot avait été un des plus ardents promoteurs de cette candidature. Lacordaire ne siégea à l'Académie qu'une fois.
« Il est assurément le prédicateur de nos jours qui, aux yeux de ceux qui observent et admirent plus encore qu'ils ne croient, se montre à la plus grande hauteur de talent. » (Sainte-Beuve, I).
Mort le 21 novembre 1861.