Né à Bayonne, le 8 septembre 1749.
Avocat, journaliste, philosophe, il fut l'ami de Suard, Buffon, d'Alembert, Condillac, et trois fois lauréat de l'Académie pour le prix d'éloquence, la première fois avec un éloge de Suger, la seconde fois avec un éloge de Montausier. Il estima que La Harpe avait mal lu ce dernier, et pour la troisième fois, il obtint de lire lui-même son éloge de Fontenelle, il fut le premier à qui cette faveur fut accordée ; on a comparé ses Éloges à ceux de Thomas, Chamfort et La Harpe.
Nommé par le Directoire à la troisième classe de l'Institut le 20 novembre 1795 ; démissionna le 6 décembre ; élu le 10 décembre puis nommé par le Directoire le 14 décembre dans la deuxième classe, Académie des Sciences morales et politiques.
Député aux États généraux et plus tard aux Cinq-Cents il fut ministre de la Justice en 1792 et de l'Intérieur en 1793 ; c'est dans la première de ces deux fonctions qu'il lut à Louis XVI son arrêt. Emprisonné sous la Terreur, il fut libéré le 9 thermidor. Ambassadeur sous le Directoire, membre du Conseil des Anciens, l'Empire le fit sénateur et comte.
Le Directoire le nomma membre de l'Institut en 1795, mais il refusa de faire partie de la section de grammaire et fut appelé dans la deuxième classe, section d'analyse des sensations et des idées. L'organisation de 1803 l'appela dans la deuxième classe où le fauteuil du duc de Duras lui fut attribué. Il reçut Parny qu'il affecta de considérer comme un philosophe. Exclu et proscrit par l'ordonnance de 1816, on donna son fauteuil au cardinal de Bausset. En 1829, on lui proposa de rentrer à l'Académie, mais il refusa en disant : « Quoi qu'on ait pu faire, je suis et serai de l'Académie française jusqu'à mon dernier soupir ; comme ministre de l'Intérieur, j'ai rassemblé les débris du Dictionnaire de l'Académie ; depuis j'en ai discuté les articles avec elle... »
Orateur distingué, Garat fut professeur d'histoire au Lycée et de philosophie à l’École normale ; il fut nommé membre de l'Académie des Sciences morales et politiques à sa reconstitution, le 26 octobre 1832. À l'Académie française, il fut de ceux qui montrèrent une certaine indépendance vis-à-vis du gouvernement impérial. Il a laissé des Mémoires.
Mort le 29 décembre 1833.