Dire, ne pas dire

Le prieur et le prieur

Le 4 novembre 2021

Extensions de sens abusives

Les monastères et les couvents sont des lieux habités par des moines ou des moniales qui consacrent leur temps au travail, intellectuel et manuel, et à la prière. Les journées de ceux qui y vivent sont en effet scandées par des appels à prier, seuls ou ensemble. Mais il ne faut pas oublier que si ces communautés ont à leur tête un prieur, ce n’est pas au nom prière ni au verbe prier qu’il faut rattacher ce titre. Ce mot est en effet issu du latin prior, « le plus en avant, le premier de deux », puis « supérieur », comparatif d’un adjectif qui n’a pas de positif et dont le superlatif est primus, « premier ». Le prieur est donc le chef spirituel et temporel de ces institutions. On se souviendra d’ailleurs que quand prieur a ce sens de « supérieur », il a pour féminin prieure, tandis que quand il signifie, beaucoup plus rarement, « personne qui prie », c’est « prieuse » qui en est le féminin.