Dire, ne pas dire

Le chaos provoqué par les cahots l'a mis K.O.

Le 3 octobre 2013

Emplois fautifs

Avant d’être nom commun, Chaos fut nom propre et à l’origine du monde. C’est Hésiode qui, dans la Théogonie, fut le premier à l’évoquer. Le chaos est un état inorganisé et informe du monde et sa forme grecque, Khaos, est un neutre ; ce n’est qu’après lui que viendront des êtres sexués, qui pourront donc être désignés par des noms masculins ou féminins, comme Gaia, « Terre », Ouranos, « Ciel », et Khronos, « Temps ». Khaos désigne tout à la fois le chaos originel, l’espace infini, le gouffre et l’abîme.

Cahot n’est pas d’aussi noble extraction. Ce nom est tiré de cahoter, qui est lui-même, nous apprend le Trésor de la langue française, d’origine obscure, même s’il semble possible de le rattacher au moyen néerlandais hotten, « secouer ». Il est peu de récits de voyage, en particulier du xviie au xixe siècle, où on ne le rencontre. On le trouve ainsi chez Chateaubriand, Hugo, Gautier, mais aussi, plus près de nous, chez Cendrars, Mauriac ou Aragon.

Depuis les dernières années du xixe siècle, enfin, nous devons à la langue anglaise et au marquis de Queensbury, qui établit les règles de la boxe, le K.O., abréviation de knock out, tiré du verbe to knock out, « faire sortir du jeu, éliminer ».

Ce rappel nous aidera à ne pas confondre ces homonymes qui ne sont pas homographes.