D'acc

Le 7 juin 2012

Jean-Loup DABADIE

Bloc-notes de juin 2012

 

« Bob, c’est Phil ! Bon anniv !!! Je t’appelle dans ton appart’ sur ton fixe, je n’ai plus ton 06 ! Et dis-moi, quelle est ton actu depuis les States ? Toujours dans la com ? On ne t’a pas vu à Saint-Trop’, ni cet hiver à Courch’ ! Ah, au fait, j’ai une exclu pour toi ! Pat se marie ! Sans déc ! … Une bourge, style beauf … Dress code : smok ! Tu recevras la doc. Voyons-nous, blagap ! Non, à midi je vais rue de Valois pour une déco. Tu as un moment c’t’ap ? Je te phone et je passe te prendre après ma répète. Ou demain mat au petit déj ? À 8 heures, t’es cap ? Cool. »

Notre langue française est si jolie. Ses mots sont des fruits qu’il ne faut pas déguiser. Pourquoi en abréger le goût ?

Nos aînés, eux, n’abusaient pas de l’apocope (apocope : chute d’une ou de plusieurs syllabes à la fin d’un mot). Ils avaient plutôt un penchant pour l’aphérèse (aphérèse : suppression d’un ou de plusieurs phonèmes au début d’un mot) : « En montant dans le bus, sur qui je tombe ? Le pitaine ! »

Quoi qu’il en soit, ne mettons pas le langage en short. D’acc ?

 

Jean-Loup Dabadie
de l’Académie française