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« Roots » au sens de « Sommaire, rudimentaire »

Le 2 novembre 2023

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Le nom anglais root, « racine » s’emploie parfois au pluriel comme adjectif en français au sens de « rudimentaire ». Ce mot s’est d’abord rencontré dans le domaine musical pour parler d’une musique, en particulier le reggae, qui restait fidèle à ses racines et ne cherchait pas à plaire par l’ajout de fioritures. Par extension, roots a ensuite qualifié des objets assez rudimentaires, strictement utilitaires et sans aucune prétention esthétique. Il a aussi été utilisé pour décrire un mode de vie sans confort, au plus proche de la nature, voire spartiate, comme celui qui fut vanté par Thoreau, dans Walden. Enfin roots s’est aussi employé pour qualifier qui faisait fi de toute convention sociale dans ses rapports à autrui. On pourra alors dire que cette personne est « nature », « brute de décoffrage » ou « rude ». Dans tous les cas vus ci-dessus, le français dispose de termes ou de locutions qui ont un sens équivalent à ceux de roots.

Le verbe est-il un tyran ? Grammaire contre Lexique

Le 6 mai 2021

Expressions, Bonheurs & surprises

Dans sa Réponse à un acte d’accusation, Victor Hugo raconte le combat qu’il a mené pour instituer l’égalité entre les mots :

« … un mot / Était un duc et pair, ou n’était qu’un grimaud ; / Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes, / Les Méropes, ayant le décorum pour loi, / Et montant à Versaille aux carrosses du roi / Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires, / Habitant les patois ; quelques-uns aux galères / Dans l’argot ; dévoués à tous les genres bas / Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas, / Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ; / Populace du style au fond de l’ombre éparse ; / Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef / Dans le bagne Lexique avait marqué d’une F ; / Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. / Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier ! »

Il ajoute plus loin « … et je criai dans la foudre et le vent : / Guerre à la rhétorique et paix à la syntaxe ! »

Il est à craindre que cette chute, « paix à la syntaxe », ne vienne réduire à néant la profession de foi qui précède ; la syntaxe, n’est-ce pas le retour de la féodalité dans la phrase ? C’est la hiérarchie entérinée, puisque celle-ci veut qu’en majesté trône le verbe ; le verbe occupe, grâce à la syntaxe, une place que l’on dirait de droit divin. Aujourd’hui, toutes les grammaires, anciennes ou modernes, qu’elles nous parlent de compléments ou de constituants, reconnaissent au verbe la primauté dans la phrase. Et comme tout tyran dispose de janissaires ou séides, exécuteurs des basses œuvres, le verbe a à sa disposition une armée réduite, mais fort efficace, de prépositions. Celles-ci, dont le nom signifie « qui est placé avant », renvoient étymologiquement les compléments à une place et à un rôle secondaires. Et que dire des conjonctions de subordination ? Subordination, tout est dit avec ce mot, que la sixième édition du Dictionnaire de l’Académie française définissait ainsi : « Certain ordre établi entre les personnes, et qui fait que les unes dépendent des autres. La subordination maintient la discipline dans les armées. Les différents degrés de subordination. Un État ne peut subsister sans subordination. » À l’opposé, l’immense théorie des noms, ceux dont Victor Hugo avait réclamé qu’ils fussent égaux et qu’il avait en quelque sorte sanctifiés avec le fameux nomen, numen, lumen des Contemplations, semble pourtant bien inférieure.

Cette supériorité du verbe sur le nom se manifeste aussi par le fait que le verbe peut devenir nom sans avoir à changer de forme : les infinitifs en sont la preuve ainsi que les participes, plus nombreux encore, tandis que l’inverse n’est pas permis au nom.

Peut-être objectera-t-on qu’il existe aussi des phrases nominales dans lesquelles c’est précisément le nom qui régit les autres éléments ; c’est vrai, mais, comme le cousin Pons ou la cousine Bette, elles sont les parents pauvres de la comédie grammaticale, que l’on tolère du bout des lèvres et dont on moque en secret les prétentions à s’égaler aux phrases verbales.

À table, pour la grammaire comparée

Le 4 octobre 2018

Expressions, Bonheurs & surprises

Le mot table est polysémique en français. Dans son sens le plus courant, il désigne un meuble composé de pieds et d’un plateau, sur lequel on mange, on écrit, on travaille. Ce nom nous vient du latin tabula, dont le sens premier est « plateau, surface plane ». C’est de ce sens que viennent des expressions comme tables de la loi ou lois des douze tables. On a, dans ces deux cas, des surfaces planes, de pierre dans les premières, de bronze dans les secondes, mais destinées à être présentées verticalement, par opposition à la table évoquée plus haut, dont l’emploi réclame l’horizontalité. De ces tables supports de texte, on est passé, chez les apprentis mathématiciens, aux tables de multiplication et, chez ceux qui étaient plus avancés dans cette science, aux tables de logarithmes. Dans d’autres domaines on parlait plutôt de tableau. C’était le cas avec les tableaux de conjugaisons ou les tableaux de déclinaisons chez les grammairiens, sans oublier le fameux Tableau périodique des éléments, cher au cœur des chimistes. Comme il fallait aussi une surface plane aux peintres, on appela également tableau le support sur lequel ceux-ci peignaient. Les tablettes désignaient, quant à elles, les petites planches enduites de cire qui servaient d’écritoires aux enfants. Aujourd’hui ce nom s’emploie essentiellement pour désigner une plaque de chocolat et, par analogie, des abdominaux joliment dessinés. Dans cette famille on se gardera d’oublier la tôle et le tabellion, ce dernier étant le nom donné jadis aux notaires. En résumé, notre table est un nom féminin désignant un objet plat. Qu’en est-il chez nos voisins ? Si nous passons le Rhin, notre objet s’appelle Tisch et est un nom masculin, der Tisch. Pourquoi ce changement ? Parce que, dans l’imaginaire germanique ancien, l’essence de cet objet n’est plus d’être plat, mais d’être circulaire. Tisch est en effet issu du latin discus, un nom masculin lui aussi. Nous avons également hérité ce discus, dont nous avons fait disque, palet utilisé dans les compétitions d’athlétisme mais aussi galette sur laquelle on enregistre musique et chansons. Nos amis anglais ont pris, sans le modifier le mot discus comme terme de sport, mais, pour le support des enregistrements, ils ont utilisé record ; on ne s’intéressait plus à l’objet, mais à l’enregistrement lui-même, au témoignage qu’il représente. Ce record est tiré de l’ancien français recorder, « se souvenir de », lui-même issu du latin recordari, qui a la même signification, et auquel on doit encore l’italien ricordarsi et l’espagnol recordarse. Tous mots remontant, in fine, au latin cor, cordis et renvoyant à l’idée de conserver dans son cœur, idée que l’on retrouve dans les locutions apprendre par cœur et savoir par coeur. On conclura ce voyage outre-Manche en rappelant une autre forme issue de discus : dishes, « la vaisselle » et, proprement, « les assiettes et les plats ronds ».

Si nous franchissons les Pyrénées, nous trouvons une table appelée mesa. Cette forme est issue du latin mensa, qui désigne la table où l’on prend ses repas. Mais avant de prendre, par métonymie, ce sens, mensa a d’abord désigné un gros gâteau rond sur lequel on plaçait la nourriture offerte aux dieux.

De mensa viennent aussi quelques noms français : la mense, la portion des biens qui fournissent un revenu à une communauté ecclésiastique ou à un prélat, ces biens étant essentiellement à l’origine des denrées alimentaires ou le produit de la vente de ces dernières ; il y a aussi la moise, qui désigne, dans la langue de la charpenterie, chacune des deux pièces plates et jumelles que l’on fixe par des boulons de part et d’autre de certaines autres pièces, faibles ou rompues, afin de les renforcer ou de les rendre solidaires. Mais la forme la plus connue est une forme savante, il s’agit du commensal. Ce nom, emprunté du latin médiéval commensalis, « compagnon de table », a d’abord désigné un officier de la Couronne ou des maisons royales ; c’est aujourd’hui une personne qui partage ordinairement les repas avec un autre convive et enfin un animal associé à la vie d’un autre et qui profite de sa nourriture sans lui porter préjudice. On dit ainsi que le rémora est le commensal du requin. Ajoutons enfin un nom venant cette fois directement de l’espagnol, la mesa, qui, en géologie, désigne un plateau formé par les restes d’une coulée basaltique.

Si nous passons les Alpes, nous retrouverons cette mensa. C’est le nom italien, lié là encore à l’idée de repas pris en commun, de la cantine. Quant à notre table, elle s’appelle tavola, mot qui peut aussi désigner une planche. Cette même langue a également conservé une forme identique à l’étymon latin, tabula, dans l’expression fare tabula rasa, « faire table rase ».

Il est temps d’achever notre voyage. Quand il est question de langue, un détour par la Grèce s’impose. Dans ce pays, table se dit trapeza, une forme abrégée de tetrapeza, où l’on reconnaît tetra, « quatre », et peza, une forme signifiant « pied ». Dans l’imaginaire grec, ce qui caractérise la table, ce n’est ni qu’elle soit plate, comme en latin ou en français, ni qu’elle soit ronde, comme chez nos amis allemands, ni que ce soit le lieu des repas, comme chez nos amis espagnols, mais qu’elle ait quatre pattes. Par la suite trapeza désigna tout type de meuble à quatre pattes, en particulier les étals des changeurs, puis, par métonymie, les banques. Nous n’avons pas retenu ces sens quand nous avons emprunté ce mot sous la forme trapèze, ce dernier n’étant pour nous qu’une figure géométrique à quatre côtés ou un agrès utilisé dans les gymnases et les cirques.

La maire

Le 10 juin 2014

Emplois fautifs

Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler, quelque temps après les élections municipales, que maire est un nom masculin, que la personne qui exerce cette fonction soit un homme ou une femme, et qu’il convient de distinguer le sexe d’une personne qui exerce une fonction du nom qui désigne cette fonction. Il en va de même pour les autres fonctions comme ministre et préfet ou, pour d’autres termes plus généraux, comme témoin ou professeur. À l’inverse, et sans qu’aucun lien n’unisse ces différents mots, crapule et vedette sont des noms féminins, que les personnes que l’on qualifie ainsi soient des hommes ou des femmes. On dira donc : Madame X est le maire de la commune, Monsieur Y est une grande vedette, mais son frère est une crapule.

Ajoutons pour conclure qu’il n’y a pas de majuscule au nom commun maire : cet honneur est réservé au nom de la commune dont il est le premier magistrat.

On dit

On ne dit pas

Madame le maire préside le conseil

Dans la municipalité précédente le maire s’occupait de la petite enfance

Madame la maire préside le conseil

Dans la municipalité précédente la maire s’occupait de la petite enfance

 

Glamour, charme et grammaire

Le 3 avril 2014

Expressions, Bonheurs & surprises

Dans un ouvrage paru en 1928 et intitulé Mes Modèles, le peintre Jacques-Émile Blanche, petit-fils du célèbre aliéniste, écrit : « “Glamour” est sans équivalent dans notre langue. Nos lexiques donnent : Magie. »

Que le nom anglais Glamour signifie d’abord « magie » n’a rien d’étonnant ; ce mot est en effet issu du français grimoire, et ce dernier désigne un livre recelant des formules à l’aide desquelles on peut charmer et envoûter qui l’on veut.

En passant du français à l’anglais, grimoire s’est donc transformé en glamour. Ainsi to cast a glamour over someone signifie « jeter un sort à quelqu’un ». Le sens de ce mot s’est ensuite affaibli comme s’est d’ailleurs affaibli le nom charme en français : dans l’un et l’autre cas, on est passé de la formule incantatoire à ce qui plaît dans une personne ou dans une chose.

Grimoire, l’ancêtre de glamour, apparaît en français au xiie siècle et signifie donc « livre de magie », mais ce qui nous intéresse particulièrement, c’est qu’il s’écrit alors « gramaire ». À cette époque en effet, la grammaire, en tant qu’objet concret, désignait presque uniquement des livres de grammaire latine qui, naturellement rédigés en latin, étaient inintelligibles pour le commun des mortels qui, pour cette raison, les soupçonnait de contenir nombre de formules magiques.

Quant au nom Grammaire, l’ancêtre de grimoire, il est issu du latin grammatica, lui-même emprunté du grec grammatikê. Ce dernier est un adjectif substantivé qui désigne l’art de lire et d’écrire, c’est-à-dire la grammaire.

Si grammaire, grimoire et glamour sont liés, c’est parce que les formules magiques, qui permettent à qui les connaît de se concilier l’aide de puissances supérieures, ne sont agissantes que si elles sont parfaitement énoncées, correctement articulées, que si elles ne contiennent pas de fautes qui leur feraient perdre toute efficacité.

Mais ce n’est pas le seul exemple de la puissance « magique » des mots. Grimoire et glamour sont liés, pour le sens, on l’a vu un peu plus haut, au nom charme. Ce dernier est issu du latin carmen, altération de can-men, dans lequel on reconnaît la racine can-, que l’on a dans canere, « chanter », verbe qui appartient d’abord à la langue magique et augurale comme le prouvent d’autres mots de la même famille, tels incantation, enchanter ou enchanteur.

Pour conclure, rêvons un peu. Puisque glamour et grammaire sont parents, ne peut-on espérer lire bientôt dans nos magazines des rubriques de grammaire, annoncées par des formules un peu glamour du type : Cet été j’ose l’imparfait du subjonctif. Déterminative ou explicative, nos trucs et astuces pour mieux reconnaître et mieux choisir vos relatives. Vaugelas et Ménage, pourquoi ils se querellent. Avec la catachrèse, je rehausse l’éclat de ma conversation ?

 

Au plaisir des mots, au plaisir de la grammaire

Le 6 janvier 2014

Bloc-notes

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De concert ou de conserve

Les deux expressions existent et ont à peu près le même sens.

La première vient de la musique et indique que, comme les instruments, les violons ou les flûtes s’accordent soigneusement pour sonner juste, des personnes travaillent de concert et elles organisent bien leur collaboration.

La seconde vient de la marine. C’est un vieux mot indiquant le soin que prenaient les navires de rester à juste distance l’un de l’autre et de profiter du vent sans se gêner : ils naviguaient de conserve pour « se conserver » et éviter les dangers…

Comme toujours l’étymologie est intéressante, puisqu’elle nous raconte l’histoire des mots.

Si de concert vient de la musique, c’est qu’il faut bien que les musiciens qui jouent ensemble se concertent pour que leurs instruments soient accordés et qu’ils suivent le même tempo.

De conserve, c’est qu’il faut bien que les marins prennent garde de ne pas se heurter, pour se conserver.

 

La concordance des temps

La concordance des temps n’est pas sans poser quelquefois de petits problèmes…

Quand la proposition principale est au passé, il est d’usage que les subordonnés qui la suivent s’installent dans le temps de la principale et se mettent donc, elles aussi, au passé. Ce n’est pas sans susciter quelques ambiguïtés.

« On m’a dit, Madame, que vous étiez une excellente cuisinière… »

La dame va-t-elle sursauter et répondre avec un peu d’aigreur :

« Mais je le suis toujours, Monsieur… »

Car cet imparfait peut exprimer le présent du temps où l’on parle, aussi bien que le passé révolu…Si cette personne avait déclaré « On me dit, Madame, », elle aurait évidemment terminé sa phrase par « que vous êtes ». Mais celui qui a prononcé ces mots avait un grand respect de la concordance des temps. C’était d’ailleurs une personne de grand talent, et pas seulement pour la cuisine : il s’agissait de Maurice Edmond Sailland, plus connu sous le nom de Curnonsky. Le fameux gastronome parlait très bien notre langue, et en goûtait toutes les saveurs. Il a donc dit : « On m’a dit, Madame, que vous étiez… »

 

Ils se sont battus à cor et à cris

On imagine deux malandrins en train de se donner des coups « sur le corps » en hurlant ; mais l’orthographe serait tout à fait inexacte et nous empêcherait de comprendre le vrai sens de cette expression.

Elle est très ancienne et nous vient de la chasse à courre. Lorsque les chasseurs cavalcadaient ici et là dans la forêt, sans se voir, ils communiquaient par des cris, mais surtout par des cors de chasse : cet instrument n’avait d’autre utilité que de donner à entendre des renseignements précis : à chaque situation correspondait une sonnerie, un air particulier.

On sonnait « La Royale » pour un cerf dix cors (un grand adulte) « Le Bien allé », si on le suivait, « Le Débuché », et enfin « L’Hallali ».

Ils se sont donc battus « à cor et à cris ».

 

Avant qu’il fût né et après qu’il fut grand…

Un simple accent circonflexe ici, mais pas là…

Est-ce bien grave ?

Eh bien, oui : c’est la justesse de ce que nous disons, c’est-à-dire ce que nous pensons, qui est en cause quand nous l’écrivons.

Avant que quelque chose existe, ou ait lieu, on use du subjonctif, puisque cela n’existe pas encore, n’a pas eu lieu :

Je voudrais que cela soit, je souhaite que cela ait lieu, je rêverais que cela se produisît

Et donc :

Avant qu’il fût né…

Et puis le réel s’est installé, les choses désormais sont vraies : il est né, il a grandi, c’est un vrai petit homme ; et quand il fut grand… Le réel s’écrit à l’indicatif.

On peut même aller plus loin, de manière encore plus précise. Puisqu’il n’existait pas encore avant qu’il ne fût né, on peut renforcer cette irréalité à l’aide de ne.

Ce ne est facultatif, peut-être met-il en valeur l’impatience avec laquelle vous attendiez : Avant qu’elle n’arrive, je suis dans l’angoisse

Voltaire écrit « Le roi voulut voir le chef d’œuvre avant qu’il fût achevé. » : accent circonflexe, mais pas de ne. Sa majesté était peut-être moins impatiente qu’on ne le disait. Mais après qu’il l’eut vu, le roi manifesta sa gratitude.

Philippe Beaussant
de l’Académie française

Intérim et intérimaire pour remplacement et remplaçant

Le 4 avril 2013

Extensions de sens abusives

L’usage contemporain tend à confondre les termes remplaçant et intérimaire, remplacement et intérim. Il arrive que ces termes soient synonymes. Le remplaçant peut être une personne qui occupe un poste pendant une vacance, c’est alors un intérimaire, mais le remplaçant peut aussi être une personne qui devient le nouveau titulaire d’un poste. On pourra dire « Avant de prendre sa retraite, il a choisi son remplaçant », et non « il a choisi son intérimaire ». On veillera donc bien, avant d’opter pour l’un ou l’autre de ces termes, à savoir s’il s’agit d’une succession durable ou d’une situation par essence temporaire.

 

On dit

On ne dit pas

Le président du Sénat assure l’intérim du président de la République

Un ministre intérimaire

Pourvoir au remplacement d’un employé démissionnaire

Le président du Sénat assure le remplacement du président la République

Un ministre remplaçant

Pourvoir à l’intérim d’un employé démissionnaire