Hector Bianciotti est né le 18 mars 1930, de parents piémontais, dans cette région de l’Argentine que les écrivains appellent la Pampa. Il a été élevé dans la crainte de ne pas parler assez bien la langue du pays. Ses parents avaient souffert de ne pas posséder l’espagnol et si, entre eux, ils utilisaient le dialecte piémontais, ils en interdisaient l’usage à leurs enfants. Ainsi peut-on dire qu’il n’a pas eu de langue maternelle, car elle lui fut interdite, et l’espagnol, imposé.
Il avait douze ans quand il est entré au séminaire ; dix-huit lorsqu’il en est sorti. Il y avait commencé, en 1945, à étudier la langue française en confrontant quelques textes en prose de Paul Valéry à leur traduction espagnole.
Il quitta l’Argentine en février 1955. S’arrêta à Rome. Y connut la faim. Il vécut quatre ans en Espagne, avant d’arriver à Paris, en février 1961. Un an plus tard, il commençait à rédiger des rapports de lecture pour les éditions Gallimard. En 1969, à la demande de Maurice Nadeau, son premier éditeur, il publiait un article dans La Quinzaine littéraire ; d’autres allaient suivre et, trois ans plus tard, il devenait journaliste littéraire au Nouvel Observateur. Au bout d’une quinzaine d’années et de nombreux articles, il se mit à rêver en français. Entre-temps, il avait écrit quatre romans, une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles, traduits en français par Françoise Rosset. À partir de 1982, très conscient des différences d’esprit entre les langues, il n’écrit plus qu’en français. Il est par là fidèle aux admirations de son adolescence, parmi lesquelles Valéry, Claudel et Jouhandeau. Le passage à la langue française marque le dernier temps de ce qui a été vécu comme un retour en Europe.
Après être entré d’abord aux éditions Gallimard, qu’il quitte en 1989, il devient membre du comité de lecture des éditions Grasset et Fasquelle. Il est en outre critique littéraire au journal Le Monde.
Hector Bianciotti a été naturalisé français en 1981. Il a reçu le prix Médicis étranger, en 1977, pour Le Traité des saisons, ainsi que le prix du Meilleur livre étranger, en 1983, pour L’Amour n’est pas aimé ; en 1985, le prix Femina, pour son premier roman français, Sans la miséricorde du Christ. Le prix Prince Pierre de Monaco lui a été décerné, en 1993, pour l’ensemble de son œuvre, et, en 1994, le Prix de la langue de France.
Il a été élu à l’Académie française, le 18 janvier 1996, au fauteuil d’André Frossard (2e fauteuil).
Mort à Paris le 12 juin 2012.