Discours prononcé lors de la visite du ministre de la justice et de la langue française du Québec, M. Simon Jolin-Barrette

Le 23 juin 2022

Xavier DARCOS

 

DISCOURS PRONONCÉ PAR

M. Xavier DARCOS

Chancelier de l’Institut de France

le jeudi 23 juin 2022

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Monsieur le Ministre,

Je suis heureux, au nom de tous mes confrères, de vous accueillir ici à l’Institut de France, vous-même et ceux qui vous accompagnent.

Vous vous en doutez, la France a suivi avec intérêt l’adoption de la « Loi sur la langue officielle et commune du Québec », votée fin mai 2022 par votre Assemblée nationale. Nous devons à cette décision législative votre présence parmi nous, puisque qu’elle a créé, le 1er juin, le nouveau ministère de la Langue française, dont vous êtes le premier titulaire dans l'histoire du Québec, cher M. Simon Jolin-Barrette. Ainsi, votre gouvernement s'assure que la pérennité du français demeure une priorité d'action permanente et invariable pour le Québec et pour tous les gouvernements qui s’y succéderont.

Trois semaines plus tard, vous êtes déjà ici parmi nous. Cette rapidité nous honore doublement. Et elle nous oblige. Certes la communication que vous allez prononcer intéresse particulièrement l’Académie française, gardienne du bon usage. Mais les cinq académies abritées à l’Institut de France sont toutes soucieuses de l’avenir du français et de la francophonie, dans un monde globalisé, soumis à une communication américanisée et numérisée.

Vous allez nous donner un exemple de fidélité et d’ardeur. Nous pourrons sans doute nous inspirer de votre volonté de promouvoir, valoriser et protéger notre langue, ce patrimoine que nous avons en commun. J’ai eu moi-même, naguère, l’honneur d’être ministre en charge de la francophonie et de me rendre plusieurs fois au Québec et dans les régions francophones du Canada. Je garde un souvenir vivace de mes rencontres, chaleureuses et stimulantes. J’ai vu combien l’émulation et la coopération sur ces sujets sont essentielles.

Nous faisons cause commune.

Merci donc de nous éclairer et, plus encore, de nous infuser un peu de votre détermination. Un vieil alexandrin, que Corneille place à la toute fin du Cid, résume notre devoir partagé, fondé sur notre vieil héritage et sur votre énergie qui lui redonne sens et vigueur :

Espère en ton courage, espère en ma promesse…

Soyez le bienvenu parmi nous, c’est-à-dire chez vous.