Dire, ne pas dire

Niky A. (Orange)

Le 29 août 2013

Courrier des internautes

Je vous écris par rapport à l’orthographe d’un certain mot. Ce mot est le mot « manga ». En effet, on ne le répète pas assez souvent, mais il me semble qu’en France ce mot d’origine japonaise a été quelque peu modifié. Parfois, certains Français(es) disent : un manga, des mangas.

Cependant, au Japon, que ce soit au singulier ou au pluriel la terminaison reste la même, à savoir pas de « s ». La raison de ce message est que ce serait bafouer l’honneur japonais de mettre un « s » sur ce mot. […] En tant qu’admirateur de ce pays, j’aimerais que l’on respecte cette culture et que l’on ne mette pas une marque du pluriel à ce mot car il désigne un nom propre et non pas un nom commun.

Merci d’avoir lu ce message. Niky A. un Français qui demande que les mots étrangers soient respectés dans leurs orthographes d’origine.

Niky A. (Orange, 20 mai)

L’Académie répond

Manga est un emprunt au japonais manga, nom masculin pluriel (et donc nom commun, et non pas nom propre, comme vous le suggérez), « images comiques, fantaisistes », « esquisses ».

Quoiqu’il ne soit pas entré dans la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française, on écrira des mangas, car, en accord avec les recommandations formulées en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française et approuvées par l’Académie française, les mots d’origine étrangère prennent les marques normales du français (accents, pluriels) quand ils sont intégrés à notre langue. On écrit ainsi des spaghettis, des scénarios, des forums, des chichekébabs et, pour les mots d’origine japonaise, des bonzaïs, des geishas, des haïkus, des ikebanas, des kamis, des mousmées.

Manga est déjà un pluriel en japonais, mais arme (arma) l’est aussi en latin, Touareg l’est en arabe, Taliban l’est en afghan, lazzi, panini, ravioli le sont en italien, etc.