Dire, ne pas dire

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Changement de genre

Le 5 janvier 2023

Expressions, Bonheurs & surprises

Aujourd’hui toutes les lettres de notre alphabet sont des noms masculins, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les six voyelles, et les consonnes dont le nom, à l’oral, se termine par une voyelle : b (prononcé [bé]), c d, g, j, k, p, q, t, v, w, mais aussi x et z, étaient du genre masculin et le sont restés. Les autres, celles dont le nom à l’oral est composé d’une voyelle suivie d’une consonne, c’est-à-dire f (prononcé [èf]), h, l, m, n, r et s, ont changé de genre. On le constate en lisant ce qui est dit, par exemple, de la lettre f dans les différentes éditions du Dictionnaire de l’Académie française. Dans les trois premières, elle est du genre féminin : une grande F, une double f, une f finale. Cela change dans les quatre éditions suivantes, où f est à la fois un masculin et un féminin. On y lit ceci : « substantif féminin suivant l’ancienne appellation qui prononçoit Effe ; & masculin suivant l’appellation moderne qui prononce Fe. Cette dénomination, qui est la plus naturelle, est aujourd’hui la plus usitée. » Le fait d’appeler cette lettre fe est sans doute lié à l’apprentissage syllabique de la lecture, pour que, de même que be et a font ba, fe et a fassent fa. F conserve ces deux genres jusque dans la huitième édition de notre Dictionnaire ; dans la neuvième, il n’est plus que masculin.

F se distingue ainsi un peu des autres lettres h, l, m, n, r, s, qui étaient des deux genres jusque dans la septième édition, féminines dans la huitième et masculines dans la neuvième. En ce qui concerne h, genre et aspiration (ou absence d’aspiration) sont liés : « Lorsqu’on l’appelle Ache, suivant la prononciation ancienne et usuelle, son nom est féminin. Une H (ache). Une grande H. Une petite h. Il est masculin, lorsque, suivant la méthode moderne, on prononce cette lettre comme une simple aspiration. Le H (he). Un grand H. » D’autres lettres ont d’intéressantes particularités : x a toujours été un substantif masculin, mais, de la quatrième à la septième édition, on nous donnait cette précision au sujet de sa prononciation : « Suivant l’appellation ancienne et usuelle, on la nomme Ics ; et, suivant la méthode moderne, on l’appelle Xe, en prononçant comme dans la dernière syllabe des mots Axe, fixe, luxe. »

En ce qui concerne la lettre j, qui, à l’oral s’appuie sur un « i », elle a toujours été un nom masculin, mais elle n’a été autonome qu’à partir de la quatrième édition. Auparavant, on le trouvait à la lettre « i » où on l’appelait « i consonne ».

W apparaît dans la septième édition, mais n’est pas encore considéré comme une lettre de notre alphabet, puisqu’on le définit ainsi : « Lettre consonne qui appartient à l’alphabet de plusieurs peuples du Nord, et qu’on emploie en français pour écrire un certain nombre de mots empruntés aux langues de ces peuples, mais sans en faire une lettre de plus dans notre alphabet ; on la nomme Double vé. » Ce qui fait qu’on lit dans cette même édition, à l’article Z : « Lettre consonne, la vingt-cinquième et dernière de l’alphabet. Suivant l’appellation ancienne et usuelle, on la nomme Zède, et suivant la nouvelle, on la nomme Ze, en prononçant comme dans la dernière syllabe des mots Onze, douze. »

Le nombre écrase le genre

Le 4 novembre 2021

Expressions, Bonheurs & surprises

Les catégories grammaticales du nombre, le singulier et le pluriel, nous semblent naturelles et paraissent rendre parfaitement compte de l’état du monde. Ce n’est pourtant pas entièrement exact. D’abord parce qu’il existe d’autres langues où il y a plus que deux nombres : le grec ancien, l’hébreu et le sanscrit connaissent aussi le duel, qui survit à l’état de trace en latin avec les formes ambo, duo et octo (« les deux », « deux », « huit [deux fois quatre] ») marqué par la désinence finale en o long, mais aussi en anglais et en allemand avec both et beide, mais aussi en italien avec le braccia, « les (deux) bras », le soppracciglia, « les (deux) sourcils », ou le labbra, « les (deux) lèvres ». De plus, notre langue, comme beaucoup d’autres, possède également des noms singuliers collectifs, comme, pour les équivalents du duel, paire et couple, et, pour le pluriel indéterminé, quantité, nombre, masse, etc. Ces derniers sont d’ailleurs source d’interrogations quant à l’accord du verbe qui suit. Bouvard et Pécuchet en avaient fait la réflexion, qui se demandaient si on doit dire « une troupe de voleurs survint ou survinrent ». Ce n’est pas tout, le genre des noms, on le sait, est arbitraire en synchronie. Au singulier, l’article, quand il n’est pas élidé, nous renseigne sur ce genre : un homme, masculin ; une femme, la femme, féminin. Mais cette distinction n’existe plus au pluriel, où la marque du nombre écrase celle du genre (l’allemand connaît le même problème quand d’autres langues, comme l’italien ou l’espagnol l’ignorent) : des hommes, des femmes, les hommes, les femmes. Mais, dira-t-on peut-être, le genre de ces mots est connu ; certes, mais il en est dont le genre semble parfois incertain parce qu’on ne les rencontre guère qu’au pluriel : ainsi, dans « la route est bloquée par les congères » ou encore, chez Maupassant, « les chants des glaires dans les larynx », le pluriel cache le genre féminin de congère et de glaire.

Le problème se complique quand l’article se contracte avec la préposition à. On peut avoir une sauce à la moutarde ou au vin blanc, une soupe aux orties ou aux choux, ce qui fait que dans trois combinaisons sur quatre, c’est « au(x) » que l’on entend. C’est pour cette raison que, en cas d’hésitation, quand un nom sera précédé de l’article « au(x) », on sera facilement amené à penser qu’il s’agit d’un masculin. On le voit avec la sauce aux câpres, que nombre de gastronomes supposent être faite à l’aide de délicieux câpres, quand de délicieuses câpres en sont l’ingrédient principal, le nom du fruit du câprier étant, comme celui du pommier ou du poirier, féminin. Se rattacher à un hyperonyme ne nous aide guère : colchique est un nom de fleur, ellébore un nom de plante, fleur et plante sont des noms féminins ce qui n’empêche pas colchique et ellébore d’être des masculins ; l’araire est une charrue, mais son nom est bel et bien masculin. Le nom trille a beau rimer avec quille, aiguille, goupille ou fille, il est masculin. On rapproche du nom scorpion le nom scolopendre, et ce n’est pas sans raison puisque tous deux sont des arthropodes venimeux dont les noms commencent par sco- ; mais on arrêtera là le parallèle et on se souviendra que si l’on dit un scorpion, c’est une scolopendre que l’on doit dire.

De plus, comme le pluriel, l’élision cache le genre. Qu’en est-il de l’asphodèle, que dans Booz endormi, Victor Hugo fait rimer avec solennelle ? Voilà un nom qui semble bien féminin, et nous sommes d’autant plus portés à le croire aujourd’hui que nous n’avons plus, pour nous détromper, le secours de cet exemple que l’on pouvait lire dans les 6e et 7e éditions de notre Dictionnaire : « [La plante] qui croît naturellement dans le midi de la France, et qu’on nomme Asphodèle rameux, a des racines charnues et nourrissantes… »

Qui entend l’akène, l’alvéole, l’ambre, l’albâtre, l’antidote, l’astragale, l’ocelle ou l’haltère et l’italique peut ne pas savoir qu’il s’agit de noms masculins, de même que l’on ignore parfois qu’alcôve, anagramme, ébène, écritoire ou épitaphe sont des féminins.

Il en est enfin que l’on croise essentiellement comme complément de nom sans déterminant. C’est le cas de jute, que l’on rencontre le plus souvent dans toile de jute, lequel est souvent considéré, par contamination avec toile, comme un nom féminin, alors que c’est « du jute » que l’on doit dire.

Drôle de genre

Le 2 septembre 2021

Bloc-notes

Chacun sait qu’il suffit de passer du singulier au pluriel pour qu’un mot change de sens. On ne confondra pas, par exemple, la vacance d’un poste, quand il n’est plus occupé par quelque employé, avec les vacances d’été ; pas plus que le ciseau du sculpteur qui taille sa pierre avec les ciseaux de la couturière ;    ni l’assise d’un tabouret avec les assises qui attendent l’accusé. Et je n’oublie pas d’enlever mes lunettes pour regarder dans une lunette astronomique. Le français possède aussi des mots qui n’ont pas de singulier (comme mœurs, agissements, vivres, funérailles ou honoraires). Enfin, nous avons tous appris que trois substantifs (amour, délice et orgue) sont masculins au singulier et féminins au pluriel. Face à l’anglais qui ignore le genre grammatical, avouons que ces nuances peuvent paraître bizarres. Mais elles font le charme de nos expressions.

Parfois la confusion finit par régner et l’usage flotte. Par exemple, orbite est féminin, mais son emploi au masculin est attesté dans toute la littérature, comme on le lit chez Proust : « Quand sa maîtresse du moment était […] une personne qu’une extraction trop humble ou une situation trop irrégulière n’empêchait pas qu’il [la] fît recevoir dans le monde, alors pour elle il y retournait, mais seulement dans l’orbite particulier où elle se mouvait…[1] » De même, sans qu’on sache trop pourquoi, hymne, qui est usuellement masculin, s’emploie au féminin quand il s’agit des cantiques d’un office religieux. On verse sa solde à un militaire, ce qui lui permettra de vérifier à sa banque le solde de son compte, c’est-à-dire ce dont il dispose. S’il a des dettes, il est à la merci de son banquier, mais il lui dira un grand merci, si ce dernier lui fait crédit. La publicité vante les lessives « aux enzymes gloutons », même si le Dictionnaire de l’Académie estime qu’enzyme est féminin. Bref, les hésitations ne sont pas si rares et elles ont évolué au cours de l’histoire de la langue, tel amour qui s’employait surtout au féminin jusqu’au xvie siècle, par exemple dans les Rondeaux de Charles d’Orléans : « Ma seule amour, ma joie et ma maitresse, / Puisqu'il me faut loin de vous demeurer, / Je n'ai plus rien, à me réconforter, / Qu'un souvenir pour retenir liesse[2]. »

Le passage d’un genre à l’autre permet surtout un changement de sens, comme dans un aide (d’ordonnance, de camp) et une aide (une personne ou une action qui apporte quelque assistance). La langue française compte quelque trois cents de ces homonymes, qui changent de sens selon le genre, et, pour la plupart, ils sont bien identifiés dans le langage courant. Personne ne confondra un vase, où l’on pose des fleurs coupées, avec la vase, cette boue des eaux stagnantes ; ni la trompette avec le trompette qui en joue ; ni le plastique dont est fait un objet quelconque avec la plastique d’une belle personne ; ni le pendule du professeur Tournesol ou celui de Foucault avec la pendule dont le balancier oscillait dans les maisons d’autrefois. Il y a peu de chance qu’un cuisinier confonde sa poêle avec le poêle sur lequel il va la poser. Et, face aux imprécateurs qui vous font la morale, vous gardez le moral. Vous pouvez travailler un mi-temps et être retenu tard au bureau, au point d’avoir raté la première mi-temps du match à la télévision. Du coup, vous regarderez peut-être la retransmission d’une classique de golf, en écoutant, plutôt que les commentaires bavards, du classique. Ou vous lirez la critique d’un grand critique.

Mais, dans la fluidité du langage parlé, il peut arriver que la différence de genre, donc de sens, ne soit plus perçue si facilement, comme dans une phrase de ce type : « La vie de Chateaubriand restera dans nos mémoires (féminin), d’autant qu’il en fit la relation dans ses mémoires (masculin). » Ou encore : « Napoléon choisit l’aigle (masculin) comme un des symboles de l’Empire et ses armées marchaient derrières les aigles (féminin) impériales, peintes aussi sur ses drapeaux. » Plus difficile : « Laissez une espace (féminin) entre vos paragraphes, pour que votre lettre ait plus d’espace (masculin) dans la page. » Lisons aussi La Fontaine : « Sans cela toute fable est un œuvre imparfait[3]. » Il distingue l’œuvre au féminin (l’activité, le labeur, le travail, l’écrivain en train d’écrire) de l’œuvre au masculin (le résultat global, l’ensemble fini, quand « le gros œuvre » est achevé). On voit dans cet exemple que la différence entre les deux genres permet d’exprimer plus que des nuances.

Cette recherche de précision explique que certains mots semblent hésiter. C’est le cas de foudre qui, jusqu’au milieu du xixe siècle, était tantôt féminin (pour désigner le phénomène météorologique lui-même) et tantôt masculin dans ses emplois imagés : « tomber comme un foudre » ; « Quels foudres lancez-vous quand vous vous irritez[4] » ; « un foudre de guerre » (le canon puis, par extension métaphorique, un guerrier qui foudroie l’ennemi) ; « un foudre d’éloquence » (un orateur qui impressionne), etc. On dit parfois que ces mots sont « épicènes », mais c’est une erreur, car un épicène est un nom binaire, qui peut concerner un mâle ou une femelle (comme animal, âme, créature, être, parent, personne, individu…) : « un élève studieux, une élève studieuse ; un enfant heureux, une enfant heureuse ». De même, le nom générique des animaux est épicène : il désigne un représentant de l’espèce, quel que soit le sexe (une perdrix, une écrevisse, une girafe, une hirondelle, un hippopotame).

Les cas d’ambivalence grammaticale que nous examinons n’ont donc rien à voir avec l’épicène. L’exemple le plus connu reste l’emploi de gens, qui arrive à cumuler les deux genres dans une même phrase. On peut dire : « il y a certaines gens qui sont bien sots » ou « les vieilles gens sont souvent méfiants ». Ce qui entraîne ces autres absurdités : « quelles gens as-tu rencontrés ? » ; « il faut rendre heureux les gens qu’on aime ». En fait, gens est le pluriel d’un ancien nom féminin gent (« la gent féminine »), mais l’usage du masculin prédomine (« les gens sont méchants ») sauf quand l’adjectif est placé avant le nom (« des bonnes gens », « de petites gens »). Rien n’est plus arbitraire et plus déconcertant, avouons-le, d’autant que les choses se compliquent encore avec l’accord de voisinage, l’adjectif placé immédiatement avant le nom commandant son genre : « de bons et braves gens… de braves et bonnes gens… ».

Dans les débats linguistiques actuels, où l’on fait le procès de la prédominance du masculin, supposée prouver que la norme résulte de l’intention des classes dirigeantes, majoritairement masculines, on oublie souvent que le genre des mots ne résulte que d’une pratique totalement incohérente, voire aléatoire : pourquoi un fauteuil et une chaise, un gâteau et une tarte, plutôt que l’inverse ? Faut-il vraiment y voir la main virile de quelque personne influente, ce qu’on nomme « une grosse légume » ?

Xavier Darcos
de l’Académie française

 

[1] Du côté de chez Swann, p. 192 de l’édition Pléiade.

[2] Ce poème a été mis en musique par Laurent Voulzy en 2019.

[3] Le Chat et les Deux Moineaux.

[4] Corneille, Horace, III, 1.

Scènes de genre

Le 6 juin 2019

Bloc-notes

Au fil du temps, nombre de féminins ont pris leur indépendance et ne rejoindront pas les supposés conjoints. La fourrière, où sont enfermés les animaux abandonnés et les véhicules encombrant la voie publique, s’est radicalement séparée du fourrier, chargé du cantonnement des troupes. La cantonnière, bande d’étoffe garnissant l’encadrement d’une porte, d’une fenêtre, du cantonnier, préposé à l’entretien des routes. La chauffeuse, chaise basse pour s’asseoir au coin du feu, a divorcé du chauffeur, elle préfère rester à la maison ! Côté métiers, il serait inconvenant d’apparier l’entraîneur sportif et l’entraîneuse des trottoirs. Le féminin de « marin » est débordé : bateaux, voiliers, navires, gens de mer, bords de mer, la « marine » en peinture, la couleur bleu foncé, bref, pas la moindre place. Quant au féminin de « matelot », il reconduit illico aux fourneaux. La matelote, « composée de plusieurs sortes de poissons d’eau douce, cuits à l’étuvée avec du vin et des aromates ».

Chicanons. Supposons qu’une femme veuille exercer le métier de plombier, elle se heurte à la plombière(s) : « entremets glacé à base de crème anglaise au lait d’amandes, additionné de fruits confits parfumés au kirsch », selon notre Dictionnaire, qui précise que le « s » provient de Plombières, station thermale des Vosges où cette glace a été inventée et servie à Napoléon III.

Les genres se font des scènes. Au regard du moissonneur, la moissonneuse n’est qu’une machine, la moissonneuse-batteuse. Les grands glaciers ignorent la modeste glacière. Le poudrier de nos sacs à main renie la poudrière et la poudre à canon. Enfin si l’Église catholique tarde à accepter les femmes, c’est encore un problème de grammaire : quel féminin trouver à curé, si la curée est une « pâture constituée par les bas morceaux de l’animal de chasse qu’on abandonne aux chiens après la prise » ? Et à aumônier, si l’aumônière est « une petite bourse complétant une robe de mariage ou de première communion » ?

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas se presser, féminiser à outrance, tout abréger en langage enfançon… genre, j’te fais un p’tit coucou, bisous, bye.

Florence Delay
de l’Académie française

Genre

Le 4 octobre 2012

Emplois fautifs

Genre s’entend souvent employé à la manière d’un adverbe, comme il en est allé de Style qu’il supplante aujourd’hui dans cet usage relâché.

Que signifie Genre dans de telles phrases ? Il introduit une comparaison approximative, situe dans une catégorie, module ou atténue un propos en servant en quelque sorte de précaution oratoire. Ainsi Il est plutôt genre sérieux est un raccourci de Il est plutôt du genre, du style, du type sérieux, Je l’ai croisé genre

14 heures ou Il était genre 14 heures quand je l’ai croisé, un raccourci de Je l’ai croisé vers 14 heures, Il était environ 14 heures quand je l’ai croisé. Un tissu genre velours est Un tissu qui ressemble au velours, proche du velours. Il m’a répondu genre j’en sais rien, phrase d’où toute syntaxe a disparu, pourrait se dire Il m’a répondu à peu près, approximativement, en gros qu’il n’en savait rien.

Enfin, en tête de phrase, Genre peut n’avoir qu’une valeur exclamative, en quelque sorte rhétorique : Genre, tu le connais vraiment ? Genre, c’est pas vrai ! Genre est alors l’équivalent de Pas possible ! Sans blague, Blague à part et de sa forme populaire Blague dans le coin.