Dire, ne pas dire

Déposition pour Dépôt

Le 7 janvier 2021

Extensions de sens abusives

Le nom dépôt désigne le fait de placer quelque chose en un lieu (le dépôt d’une gerbe), mais aussi ce qu’on dépose (un dépôt bancaire), le lieu où l’on dépose quelque chose (les poudrières étaient des dépôts de munitions ; les autobus sont rentrés au dépôt) et enfin ce qui se dépose quelque part (un dépôt de tartre). C’est ce mot, entendu dans son sens premier, que l’on emploie dans le vocabulaire de la politique, pour désigner la procédure consistant à soumettre un texte législatif au Parlement : on dit le dépôt d’une proposition de loi (ou d’un projet de loi si le texte émane du gouvernement). Il convient de ne pas confondre ce terme avec déposition, qui n’a pas les mêmes sens, puisque ce nom peut désigner la destitution d’un haut personnage (la déposition de l’empereur Henri IV par le pape Grégoire VII, en 1076) ou la déclaration faite par un témoin devant l’autorité judiciaire (le témoin a signé sa déposition). Enfin, dans la langue religieuse, l’expression déposition de croix s’emploie pour désigner le moment où le corps du Christ, descendu de la croix, est déposé sur les genoux de Marie et, par métonymie, un tableau représentant cette scène. On veillera à conserver à chacun de ces mots les sens qui lui sont propres et l’on évitera donc l’expression déposition d’une proposition de loi puisque c’est dépôt qu’il faut employer.

on dit

on ne dit pas

Le dépôt d’un projet de loi par le gouvernement

La déposition d’un abbé par le pape

 

La déposition d’un projet de loi par le gouvernement

Le dépôt d’un abbé par le pape