Jean-François MARMONTEL Élu en 1763 au fauteuil 17

N°235
Essayiste
Philosophe
Jean-François Marmontel

Biographie

Né à Bort-les-Orgues (Limousin), le 11 juillet 1723.

Disciple de Voltaire, poète médiocre, traducteur, auteur dramatique, grammairien et philosophe, il avait été tonsuré. Il fréquenta les salons de Mmes Tencin, Geoffrin, Lespinasse, Necker, et collabora à l'Encyclopédie, épousa une nièce de Morellet (en 1796). En 1758, il fit onze jours de Bastille pour une satire insérée dans le Mercure qu'il dirigeait et dont il ne voulut pas nommer l'auteur ; il fut trois fois lauréat du prix de poésie. Candidat à l'Académie, il se retira, devant Radonvilliers, dans l'espoir de se rendre la cour favorable, car il avait beaucoup d'adversaires et son ouvrage, la Poétique française faillit l'empêcher d'y entrer. L'habileté de Mme Geoffrin, chez qui il habitait, la protection de Mme de Pompadour, l'appui du prince de Rohan, le remarquable désintéressement de Thomas, eurent raison des brigues contraires et de l'opposition du duc d'Aumont. Marmontel fut élu le 24 novembre 1763 en remplacement de Jean-Pierre de Bougainville, et reçu le 22 décembre suivant par Armand-Jérôme Bignon.

Lors de la visite du prince de Brunswick à l'Académie, en 1766, Marmontel donna une lecture de Bélisaire ; cet ouvrage fut condamné par l'archevêque de Paris en 1768, ce qui provoqua la colère et une polémique de Voltaire. Marmontel fut élu secrétaire perpétuel — le dernier de l'ancienne Académie — le 27 novembre 1783, remplaçant d'Alembert ; il reçut La Harpe et prépara avec d'Alembert la 5e édition du Dictionnaire. Ses deux tragédies lyriques, Didon et Pénélope, furent le point de départ de la querelle des piccinistes et des glückistes ; il fut le chef des premiers. C'est sur son opinion en musique qu'il fut élu secrétaire perpétuel, car il avait pour concurrent un autre philosophe, Suard, qui était le chef des glückistes. Il fut nommé membre non résident de l'Institut le 13 février 1796.

Pendant la Révolution : Marmontel, qui lui fut hostile, se retira à Gaillon ; il fut historiographe de France (1772), professeur d'histoire au Lycée ; membre du Conseil des Anciens, il en fut exclu au 18 fructidor ; il fut membre du Caveau. Ses principaux ouvrages sont : les Contes moraux, Bélisaire, les Incas, les Éléments de littérature, Sainte-Beuve dit que Marmontel « est au premier rang parmi les bons littérateurs du XVIIIe siècle » et il estime que son meilleur ouvrage est ses Mémoires, très intéressants pour l'histoire des mœurs et de la Société française à cette époque.

Mort le 31 décembre 1799.

Signature de Jean-François Marmontel

Œuvres

1748 Denys le tyran - tragédie

1749 Aristomène - tragédie

1755 Contes moraux

1760 Épître aux poètes

1763 Poétique française

1767 Bélisaire

1770 Sylvain - opéra-comique

1771 Zémire et Azor - opéra-comique

1773 La voix des pauvres, épître au roi, sur l’incendie de l’Hôtel-Dieu

1773 Céphale et Procris - tragédie lyrique

1775 La Fausse Magie - opéra-comique

1777 Les Incas

1783 Didon - opéra

1785 La Fausse Pénélope - opéra-comique

1785 Pénélope - tragédie lyrique

1787 Éléments de littérature

1788 Mémoire sur la régence du duc d’Orléans

1792 Nouveaux contes moraux

Discours et travaux académiques