Abel BONNARD Élu en 1932 au fauteuil 12

N°560
Officier de la Légion d’honneur
Croix de guerre 1914-1918
Homme politique
Essayiste
Poète
Romancier

Biographie

Né à Poitiers, le 19 décembre 1883.

Ce Corse d’origine fit ses études à Marseille, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Titulaire d’une licence de lettres, il fut élève de l’École du Louvre et membre de l’École française de Rome.

Très jeune, il publia un premier recueil de vers, Les Familiers, couronné par l’Académie française en 1906. Suivront rapidement deux autres volumes de poésie, Les Royautés et Les Histoires, puis un roman, La Vie et l’Amour (1913).

Abel Bonnard collabora par ailleurs à différents journaux : Le Figaro, Le Journal, Comœdia, Paris-Midi. Grand voyageur, il parcourut la planète à plusieurs reprises au cours de l’entre-deux-guerres, et rapporta d’un long voyage en Orient deux volumes de Notes de voyage: en Chine, de nouveau couronnés par l’Académie française, en 1924.

Esprit curieux et cultivé, Abel Bonnard a enfin donné de nombreux essais sur les sujets les plus divers : La Vie amoureuse d’Henri Beyle, La Vie de saint François d’Assise, Au Maroc, Rome, L’Enfance, Éloge de l’ignorance, L’Argent, L’Amitié, etc.

Son œuvre de poète, de romancier et d’essayiste exprime un nationalisme d’essence maurrassienne et développe une pensée marquée par l’antiparlementarisme et l’antisémitisme, pensée qui devait le conduire à signer, en 1935, le Manifeste pour la défense de l’Occident et de la Paix en Europe, et à adhérer à la fin des années 1930 au Parti populaire français de Doriot.

Pendant l’Occupation, Abel Bonnard se rangea d’emblée dans le camp des partisans de la Collaboration, écrivant dans la presse collaborationniste (La Gerbe, Le Cri du peuple, Aujourd’hui). Ayant fait paraître, en 1940, une série d’articles anglophobes, il succéda à Jérôme Carcopino au ministère de l’Éducation nationale. En 1944, il devait suivre les débris du gouvernement en exil à Sigmaringen. C’est de là qu’il gagna l’Espagne qui acceptait de l’abriter. Condamné à mort par contumace, il devait rentrer en France en 1960 pour y être rejugé, mais c’est en Espagne qu’il acheva ses jours.

Après un premier échec l’année précédente au fauteuil Porto-Riche, Abel Bonnard avait été élu à l’Académie française le 16 juin 1932, au fauteuil de Le Goffic, au troisième tour, par 20 voix, contre 8 à Francis de Croisset et 6 à Jérôme Tharaud. C’est Mgr Baudrillart qui l’avait reçu, le 16 mars 1933.

Reconnu coupable de collaboration, Abel Bonnard allait être exclu de l’Académie en 1944. Son fauteuil, déclaré vacant, devait être pourvu du vivant de son titulaire, à la différence de ceux de Charles Maurras et du maréchal Pétain, qui ne furent de nouveau attribués qu’après la mort de ces derniers.

Mort le 31 mai 1968.

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Œuvres

1906 Les Familiers

1908 Les Histoires

1908 Les Royautés

1913 La Vie et l’Amour

1914 Le Palais Palmacamini

1918 La France et ses morts

1924 En Chine - Notes de voyage (1920-1921). 2 vol.

1926 La vie amoureuse d’Henri Beyle

1926 Éloge de l’ignorance

1927 L’Enfance

1928 L’Amitié

1928 L’Argent

1929 Saint François d’Assise

1931 Rome

1936 Le drame du présent : Les Modérés

1937 Savoir aimer

1939 L’Amour et l’Amitié

1941 Pensées dans l’action

1992 Ce monde et moi (recueil d’aphorismes, posthume)

Mot attribué lors de l’installation

Père :

n. m. Xe siècle, paire, « Dieu » ; XIe siècle, au sens de « celui qui a engendré des enfants ». Issu du latin pater, de même sens.
1. Homme qui a engendré un ou plusieurs enfants. Il est père de famille, père de quatre enfants. Se montrer bon père et bon époux. Un mauvais père, un père indigne. L'amour, la tendresse d'un père pour ses enfants. L'autorité du père sur ses enfants. Honorer, respecter son père. Cet enfant a perdu ses père et mère. Hériter de son père. Grand-père, Arrière-grand-père, Beau-père, voir ces mots. • Spécialt. droit. Père légitime, qui a eu et reconnu un enfant. Père naturel, s'employait pour désigner un homme dont l'enfant est né hors mariage. Père putatif, qui est réputé légalement comme le père d'un enfant. Un enfant né de père inconnu, dont la filiation paternelle n'est pas établie par l'état civil. • En apposition, après un nom de famille, pour distinguer quelqu'un de son fils. Crébillon père. Alexandre Dumas père. Dans la dénomination d'une société, d'une entreprise. Maison Dupont père et fils. • Loc. et expr. De père en fils, par succession directe et ininterrompue. Habiter un appartement en bon père de famille, en prendre soin et l'occuper sans provoquer de troubles de voisinage. Gérer des biens en bon père de famille, en faisant preuve d'économie et de prudence. Un placement de père de famille, dont le rapport est modéré, mais sûr et régulier. Il tuerait père et mère, il est capable de tout. Il est, il est bien le fils, le digne fils de son père (souvent en mauvaise part), voir Fils. théâtre. Père noble, dans la tragédie et la haute comédie, rôle de père, âgé et plein de dignité ; dans une troupe, emploi correspondant à ce genre de rôle. • Prov. On ne peut contenter tout le monde et son père, voir Contenter. Tel père, tel fils. À père avare, fils prodigue, voir Fils. • Par anal. En parlant d'un animal domestique, mâle qui a eu un petit, des petits. Le père de ce cheval est un percheron. Le père et la mère quittent le nid en quête de nourriture pour leurs oisillons. • Fig. Inventeur, créateur ; fondateur. Hérodote a été appelé par Cicéron le « père de l'histoire ». Gregor Mendel est le père de la génétique, Arnold Schönberg le père du dodécaphonisme. Loc. Le père du mensonge, le diable, par allusion à une formule du Nouveau Testament. Les pères fondateurs, ceux qui sont à l'origine d'une constitution ou d'une construction politique. • Titres célèbres : Le Père de famille, de Denis Diderot (1761) ; Pères et fils, d'Ivan Tourgueniev (1862).
2. Homme qui tient le rôle d'un père, qui se comporte comme un père ; protecteur. Père adoptif. Le père nourricier d'un enfant, se disait jadis du mari de la nourrice et désigne aujourd'hui celui qui élève un enfant dont il n'est pas le père biologique. • Père spirituel, directeur de conscience ou personne qui exerce une forte influence morale sur une ou plusieurs autres personnes. François de Sales fut le père spirituel de Jeanne de Chantal. Pour Marie de Gournay, Montaigne fut un père spirituel. • Les soldats désignaient familièrement leur colonel comme le père du régiment. Louis XII a été surnommé le « père du peuple », François Ierle « père des lettres » . Le petit père des peuples, surnom donné à Staline. • antiq. rom. Père de la patrie, titre honorifique d'abord décerné à des citoyens qui avaient rendu des services exceptionnels à l'État, puis ajouté aux titres portés par l'empereur. Cicéron et Auguste reçurent le titre de « père de la patrie » .
3. Ascendant, à quelque degré de parenté que ce soit ; fondateur d'une lignée. Le père des hommes, notre premier père, Adam. Le père des croyants, Abraham. • Au pluriel. Les aïeux, les ancêtres. Telle était la coutume de nos pères. La religion de ses pères. La terre de ses pères. • Par ext. Titre de respect donné à un homme vénérable, dont on reconnaît l'autorité. antiq. rom. Les Pères conscrits, les membres du Sénat. – relig. Les Pères du concile ou les Pères conciliaires, les membres d'un concile œcuménique. Les Pères de l'Église ou, simplement, les Pères, appellation donnée à des théologiens et auteurs des six premiers siècles, qui se distinguèrent par leur vie exemplaire et leurs écrits (est parfois étendue à d'autres auteurs antérieurs au XIIIe siècle). Les Pères de l'Église grecque, de l'Église latine. Les Pères orientaux ou Pères syriaques. Origène, saint Jean Chrysostome, saint Grégoire et saint Basile comptent parmi les Pères grecs, Tertullien, saint Jérôme, saint Augustin et saint Grégoire le Grand parmi les Pères latins. Les Pères du désert, voir Désert II. Les écrits des Pères, dont l'Église reconnaît l'autorité, font l'objet de la patristique. Nom donné dans certaines communautés aux religieux qui sont prêtres, pour les distinguer de ceux qui ne sont pas ordonnés. Le père supérieur, le père abbé, le père prieur, le père provincial. Le père économe, le père hôtelier d'un monastère. Les pères maristes, les pères de la Trappe. Un père dominicain. Les bons pères (parfois par antiphrase), les Jésuites. Un père missionnaire. Père blanc, voir Blanc. Le père La Chaise fut le confesseur de Louis XIV. Le père Bouhours ou, par abréviation, le P. Bouhours. Le révérend père Lacordaire ou, par abréviation, le R. P. Lacordaire. En apostrophe. Titre de respect employé pour s'adresser à un religieux. Père, Révérend Père, Mon Père. Pour s'adresser au supérieur d'un ordre. Révérendissime Père, Très Révérend Père, Mon très Révérend Père. Père s'emploie aussi pour parler d'un prêtre séculier ou s'adresser à lui, et s'utilise en apostrophe. Le Saint-Père, le pape. En apostrophe. Très Saint-Père.
4. Désigne familièrement un homme d'un certain âge, que l'on traite généralement avec une affectueuse bonhomie, parfois avec une légère condescendance. Le père Grandet. Le père Ubu. Le père Bugeaud. Le père la Victoire, surnom de Georges Clemenceau. Le père Noël, voir Noël. Le père Fouettard, voir Fouettard. Le Père Duchesne, nom pris par le journal fondé par Jacques Hébert en 1790. • En apostrophe. Mon petit père. Au travail, mon petit père ! • Loc. Un père tranquille, qui tient à son confort et à sa quiétude. Un père la pudeur, un père la vertu, un homme pudibond et moralisateur. Pop. Vivre en père peinard, sans se fatiguer, sans s'inquiéter. Un gros père, un homme ou un enfant rond et placide. Argot. Le coup du père François, voir Coup. • Expr. fam. Se servir de la fourchette du père Adam, du peigne du père Adam, se servir de ses doigts pour manger, pour se coiffer. • Titre célèbre : Le Père Goriot, d'Honoré de Balzac (1834-1835).
5. relig. chrétienne. Avec la majuscule. Dieu le Père ou, simplement, le Père, la première personne de la Trinité. Le Père éternel. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le « Notre Père », la prière que Jésus enseigna à ses disciples. Loc. La maison du Père, le paradis.