Le Havre, épître à madame Charles Persac, lue dans la séance publique

Le 2 mai 1842

Jacques-François ANCELOT

LE HAVRE,

ÉPITRE À MADAME CHARLES PERSAC,

LUE DANS LA SÉANCE PUBLIQUE DU 2 MAI 1842.

PAR M. ANCELOT.

 

 

Sur nos travers nouveaux, nos vices rajeunis,

Nos mœurs qui n’ont plus même un élégant vernis,

Sur ces honteux abus qui perdent les royaumes,

J’ai rimé bien des vers ! — J’aurais écrit des tomes !—

Mais je suis las ! Mon œil se fatigue à plonger

Dans l’abîme sans fond où, moutons et berger,

Tout doit rouler un jour, si quelque main puissante

N’arrête le troupeau dans sa route glissante.

 

Eh bien ! il est des murs, chers à mon souvenir,

Où la voix du passé m’enlève à l’avenir :

Ces lieux où, faible enfant, on s’essayait à vivre,

Ces lieux, où l’on naquit, sont comme un ancien livre

Qui de notre jeune âme a gardé des reflets,

Et je veux remonter jusqu’aux premiers feuillets.

Oui, je viens près de toi, chère et bonne Euphémie,

Toi, ma sœur par le sang, par le cœur mon amie,

Sur les bords que jadis notre enfance a foulés,

Ressaisir quelques-uns de mes jours écoulés.

 

J’entends bruire au loin la commerçante ville ;

Je vois se dérouler les coteaux d’Ingouville[1]

J’avance, et le passé, se dressant devant moi,

Me ramène à ces temps de tumulte et d’effroi,

Où, lasses de croiser, agiles sentinelles,

Et, comme des vautours, ouvrant leurs larges ailes

Six frégates venaient s’abattre près du port,

Et lançaient dans nos murs l’incendie et la mort[2] !

À ce seul cri : « L’Anglais ! soldats, aux batteries ! »

Femmes, enfants, vieillards, à travers les prairies,

De fardeaux précieux chargeant leurs faibles mains,

Fuyaient, et d’Ingouville inondant les chemins,

Spectateurs impuissants, allaient sur la colline

De leur vieille cité contempler la ruine.

Les rangs disparaissent dans le péril commun ;

Noble, artisan, bourgeois, riche ou pauvre, chacun,

Suivant de l’œil la bombe au vol incendiaire,

Tremblait pour son hôtel, sa maison, sa chaumière !

 

Mais quel soudain éclair de plaisir et d’orgueil

De tous ces fronts penchés illuminait le deuil,

Quand, dirigés de loin par un regard habile,

Aux vaisseaux balancés sur leur ancre immobile

Les canons du Perrey[3] renvoyaient le trépas,

Et sur le pont brisé faisaient crouler les mâts !

Nous battions tous des mains alors, et, dans notre âme,

De l’amour du pays naissait la sainte flamme !

Rappelle-toi, ma sœur, quels sentiments amers

S’éveillaient au seul nom de ces tyrans des mers

Qui courbaient nos marins sous leur lâche vengeance[4].

Et dans nos ports déserts enfermaient l’indigence !

 

À nous, enfants du Havre, à nous que si longtemps

L’Angleterre entoura de ses geôliers flottants,

À nous qui la trouvions dans toutes nos misères,

La raison crie en vain : « Tous les hommes sont frères ! »

Ces vieux germes de haine en nos cœurs déposés,

Un quart de siècle encor ne les a point usés :

Nos sanglants souvenirs sont-ils une chimère ?

Et peut-on oublier qu’on vit pleurer sa mère ?

 

Si la paix, resserrant des nœuds faibles encor,

Sur nos heureux enfants étend ses ailes d’or,

Peut-être de nos jours de haine et d’épouvante

Emportant avec nous la mémoire vivante,

Et balayant au loin les traces du passé,

Le temps achèvera ce qu’elle a commencé.

Alors d’un pôle à l’autre une voix solennelle

Chantera des humains l’union fraternelle !...

Mais ici, devant nous, tout renaît, tout revit !

Tout parle des combats que tant de deuil suivit !

Là, de Napoléon se lève la grande ombre !

Un jour, je l’ai vu là[5] ! Son œil ardent et sombre

Sur les vaisseaux anglais dardait un long regard,

Et l’Aigle s’irritait de voir le Léopard !

Qui dira la tempête en son cœur amassée,

Lorsque sur l’horizon s’attachait sa pensée,

Et qu’elle y découvrait ce rivage assassin

Où veillait le vautour qui lui rongea le sein ?

 

Mais bientôt son regard, ramené vers la plage,

Caresse en y tombant une plus douce image.

Souris, cité normande, à tes destins futurs !

Tu grandis sous ses yeux, tu recules tes murs,

Tu sèmes de maisons ces champs, ces prés, ces rives :

L’Océan s’est rouvert à tes voiles captives ;

Et, des trésors du monde inondant leurs marchés,

Paris, Rouen, le Havre, unis et rapprochés,

Ne sont, dans l’avenir où se plonge sa vue,

Qu’une ville, et la Seine en est la grande rue.

 

Ces temps sont arrivés ! De vingt peuples divers

Les mille pavillons rayonnent dans les airs,

Et les vents, sur le front de la cité que j’aime,

Balancent mollement son flottant diadème.

Comme, de fleur en fleur voltigeant le matin,

L’industrieuse abeille amasse son butin,

Cette foule qui court, va, vient, se précipite,

Qui tressaille d’espoir, ou de crainte palpite,

Ces piétons affairés encombrant les trottoirs,

Des quais aux magasins, de la Bourse aux comptoirs,

Ces lourds et longs haquets où les ballots s’entassent,

Cette vapeur qui gronde, et ces voiles qui passent,

Tout vers un but commun s’élance, et devant moi

Bourdonne un peuple actif dont l’argent est le roi !

 

Des quartiers où s’agite une avide cohue

Je m’éloigne, et je vais chercher la vieille rue

Témoin de mes douleurs, quand, maudissant le grec,

De mes larmes d’enfant j’humectais mon pain sec.

 

Murs par le temps noircis, vous abritez encore

Un juvénil essaim, heureux, car il ignore !

Que j’aime, après trente ans, à revoir cette cour,

Ces classes, ces dortoirs, où, dès le point du jour,

La cloche sans pitié tourmentait notre oreille !

Enfants, qu’au même lieu le même son réveille,

Ainsi que nous bercés par des songes riants,

Sans doute, ainsi que nous, de vœux impatients

Vous pressez aujourd’hui le vol de ces années

Par d’austères devoirs l’une à l’autre enchaînées !...

Et, comme nous aussi, d’un triste et long regard

Vous les rappellerez !... mais il sera trop tard !

 

Eh bien ! je ne veux point vous ôter un doux rêve :

L’instant vient assez vite où la douleur l’achève !

Rêvez donc la fortune, et la gloire, et l’amour ;

Dans le cercle éternel roulez à votre tour :

Que les illusions, compagnes de votre âge,

Vous offrent du bonheur le fugitif mirage !...

Ce bonheur (s’il est vrai qu’on l’atteigne ici-bas)

Par combien de tourments ne le paierez-vous pas ?

Dieu lui-même, soumis à cette loi sévère,

Pour remonter au ciel passa par le Calvaire !

 

Enfants, pardonnez-moi si j’ose rembrunir

Les couleurs dont l’espoir pare votre avenir !

Fiers en sortant du port, plus d’un navire sombre :

La vie a ses écueils... et l’horizon est sombre !

Rêvez, enfants, rêvez !... Aux lieux où je reviens,

Vous êtes plus heureux que moi qui me souviens !

 

Vois-tu courir, ma sœur, cette foule joyeuse

Qui, de plaisirs avide, et des maux oublieuse,

Longe en chantant les murs de ce séjour de deuil[6]

Dont nous franchirons tous l’inexorable seuil ?

Ne devines-tu pas où sa course s’adresse ?

La Hève est devant nous, et voilà Sainte-Adresse !

Hameau délicieux, poétique vallon,

Qu’un bon mot hérétique a doté de sors nom[7].

 

Quel magique tableau sous ces riants ombrages !

Ici, la vaste mer où grondent tant d’orages ;

Là, ce cap dont les feux à l’œil des matelots

Comme un céleste espoir rayonnent sur les flots[8] ;

Près de nous, mille fleurs par la côte abritées,

Que des vents de la mer le souffle a respectées ;

Plus loin, les verts tapis où de ses grappes d’or

Le suave genêt sème le doux trésor ;

Le ruisseau qui se plaint en fuyant la prairie ;

Puis, des heureux buveurs la longue causerie,

Leurs modestes festins sous ces berceaux touffus[9] ;

Des oiseaux babillards les ramages confus ;

Dans la main du pêcheur le poisson qui frétille :

Près du homard pourpré le cidre qui pétille ;

Et l’Océan, jaloux du calme de ces bois,

Aux murmures joyeux mêlant sa grande voix ;

Tout, dans ce frais vallon, séduit l’âme ravie,

Et c’est là qu’on voudrait recommencer sa vie !

 

Mais, pour moi, quel attrait profond, mystérieux,   

Le souvenir ajoute au charme de ces lieux !

Là-bas, sur ce coteau qui domine la grève,

Nest-ce pas de Sanvic le clocher qui s’élève ?

Oui, je l’ai reconnu !... mon cœur bondit ! Je cours...

Mais non plus comme au temps des premières amours !

Dès que la nuit montait en déployant ses voiles,

Quand ses fleurs, scintillant ainsi que des étoiles,

S’ouvraient, et que du soir les astres gracieux

Comme de blanches fleurs se groupaient dans les cieux,

Alors, il m’en souvient, je désertais la ville,

Je dévorais l’espace, et, dans ma course agile,

Franchissant et la plaine et la côte, souvent

J’allais jetant un nom aux caprices du vent !

Voici le pavillon, et la persienne verte

Qu’une timide main a parfois entrouverte,

Quand je passais tremblant sous le regard furtif

Qu’envoyait à mon âme un œil doux et craintif !

Puis, un seul mot !... Un seul !... Et, regagnant la plaine,

J’emportais du bonheur pour toute une semaine !

 

La voix était si tendre ! Et de cet œil si pur

Tant de candeur voilait l’éblouissant azur !

Le dimanche, à l’église, on la trouvait si belle !

La fleur de nos pommiers était moins blanche qu’elle ;

Les épis mûrs moins blonds que ces anneaux flottants

Autour d’un front serein comme un jour de printemps ;

Le lis moins gracieux que sa taille élancée !...

Et voilà que du temps la main lourde et glacée,

Chassant les doux plaisirs et les tendres aveux,

Mêle des fils d’argent à l’or de ses cheveux !

Des yeux qui l’adoraient bien peu la reconnaissent !...

L’ormeau peut reverdir, et ses feuilles renaissent ;

Mais la beauté qui fuit, et les jours révolus,

Sur l’arbre de la vie ils ne reviennent plus !

 

Tu voudrais de ces lieux écarter ma pensée,

Ma sœur ?... Eh bien, allons !... Sur les flots balancée

La barque du pêcheur passe et revient au port ;

Déjà, le long du mât, la voile tombe et dort ;

Un homme tient la rame, et l’autre est à la barre ;

Ils doublent la jetée ; on attache l’amarre ;

Et la foule, couvrant les glissants escaliers.

Interroge de l’œil les filets nourriciers.

 

Oh ! laisse-moi, ma sœur, joyeux et l’âme émue,

De ce tableau vivant rassasier ma vue !

Voilà mon Havre, à moi ! mon vieux Havre !... Voilà

Cette ville que j’aime, et qui n’est plus que là !

Je retrouve ses mœurs, sa langue, son costume !

Plus loin, ces omnibus ; ce pavé de bitume ;

Ces élégants chapeaux, insignes du bon ton,

Que fabriquaient hier Barenne et Mariton[10] ;

Ces brillants magasins ; ces salons littéraires

Où mentent cent journaux pour vingt partis contraires ;

Ces cafés dont le luxe a doré les lambris ;

Ces toilettes, ce gaz, ces fiacres... c’est Paris !

Et je cherche, en fuyant la grande capitale,

Tout ce qui reste encor de ma cité natale.

 

Le temps vient où, muets comme un livre effacé,

Les lieux n’auront plus rien à dire du passé :

Sur ses ailes de flamme emportant la distance,

Et des modes partout promenant l’inconstance,

La vapeur mêlera les peuples et les mœurs !

Différentes encore et de goûts et d’humeurs,

Bientôt les nations, ensemble confondues,

Oublieront à jamais leurs coutumes perdues,

Et, le front incliné sous le fatal niveau,

Vivront dans un vieux monde où tout sera nouveau :

Des types disparus, au mélange des races

La poésie en vain demandera les traces !

Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Que répondre aujourd’hui ?

Montaigne eût dit : Que sais-je ?... Et je fais comme lui.

 

Puisque de la vapeur le règne immense approche,

Usons de ses bienfaits : j’entends tinter la cloche ;

Un épais tourbillon monte aux cieux qu’il ternit,

Et, prêt à s’élancer, le paquebot hennit.

À coups égaux battu par une double roue,

Le flot gronde, s’entr’ouvre, et blanchit sous la proue,

Tandis que la vapeur dans l’espace azuré

Jette un long voile noir par les vents déchiré ;

Partons ! — Déjà se perd dans un lointain bleuâtre

De nos riants coteaux le vaste amphithéâtre :

Comme tout fuit, bassins, édifices, clochers,

Et la haute falaise où pendent les rochers !

Saluons du regard cette côte fertile ;

Le Hoc, cher aux marins, Harfleur, Orcher, Grâville,

Hâtons-nous !... Dans la brume ils semblent s’enfoncer,

Et, comme un jour heureux, ils ne font que passer !

 

Mais, par ici, ma sœur, d’autres coteaux verdissent ;

Des arbres devant nous se dressent et grandissent ;

Des sommets onduleux découpent l’horizon :

N’as-tu pas vu briller le toit d’une maison ?

N’entends-tu pas au loin des bruits confus et vagues

Qui viennent se mêler au murmure des vagues ?

Oui, tout prend une forme, un corps, une couleur,

Et, du milieu des eaux, je vois jaillir Honfleur !

Honfleur, qui dans la mer allongeant ses jetées,

Aux voiles du pêcheur, par l’ouragan fouettées,

Semble tendre les bras, et promet son secours,

Comme un fidèle ami qui nous attend toujours !

 

Nous entrons !... Sur ce quai, vivante fourmilière,

Du Véry de ces lieux la porte hospitalière

Nous invite : déjà l’éperlan argenté,

Le large carrelet, de pourpre tacheté,

Et la grise crevette, aux dédains exposée

Quand s’offre à nos regards sa rivale rosée,

Viennent, du voyageur aiguisant le désir,

Aux plaisirs qu’il prévoit joindre un premier plaisir !...

Quoi ! tu passes, ma sœur !— Un autre soin t’appelle !

Notre-Dame de Grâce, et sa vieille chapelle,

Sur la haute colline, au cœur religieux

Font oublier la terre en lui parlant des cieux ?...

Tu passes !... Je te suis !... Et parfois je m’arrête,

Vers le seuil regretté tournant encor la tête :

Pardonne ! Dans mon cœur je n’ai pas, comme toi,

Gardé brillant et pur le flambeau de la foi ;

À sa vive clarté tu marches, et le doute

A jeté quelquefois ses ombres sur ma route !

Pardonne ! Ce flambeau, par le temps obscurci

Il peut auprès de toi se rallumer ici,

Et mon cœur incertain retrouvera peut-être

Ses croyances d’enfant au lieu qui les vit naître.

 

Quelle église, en effet, quel temple, quels autels

Seraient plus éloquents à l’âme des mortels

Que la simple chapelle où tant de ferveur prie,

Dont les vieux murs, parés du saint nom de Marie,

Font revivre à nos yeux, en de naïfs tableaux

Ces navires, perdus sur l’abîme des flots,

Que disputa la Vierge aux fureurs de l’orage,

Et qui, sauvés par elle, ont touché son rivage ?

Là, de rudes marins en priant sont venus,

Un cierge dans la main, recueillis et pieds nus,

Suspendre leur offrande ; et cette dalle usée

Sous des pieux genoux s’est lentement creusée !

Devant l’ardente foi qui rayonne en ce lieu,

Le cœur ému se trouble et se tourne vers Dieu.

Peut-être, Vierge sainte, en ce montent encore,

Jouet de la tempête, un naufragé t’implore ?

Il cherche dans les cieux si ton étoile a lui ?

Notre-Dame de Grâce, intercédez pour lui !

 

Hélas ! le jour pâlit et va bientôt s’éteindre.

Au sommet du coteau que nous venons d’atteindre,

Reposons-nous, ma sœur, et, sur la pierre assis,

De nos vieux souvenirs écoutons les récits :

Pour parler à notre âne, ils s’élancent en foule

De l’immense tableau qui là-bas se déroule !

Dives, aux prés fleuris ; Lisieux, vieille cité,

Fière de son commerce et de son député[11] ;

L’opulente vallée, aux verdoyants herbages[12] ;

Pont-l’Évêque, étalant l’orgueil de ses fromages ;

Caen, où fouillant des lois le poudreux magasin[13],

Le Normand vient s’instruire à duper son voisin ;

Et Cherbourg, des Anglais surveillante fidèle,

Qui sur les flots domptés planta sa citadelle !

Ces villes, ces coteaux, ces vallons, autrefois

Souriaient à nos jeux ; et, le long de ces bois,

Nous courions, le cœur gai, l’œil vif, la jambe leste !...

De tout cela, ma sœur, dirons-nous ce qui reste ?

 

Vois rouler lentement, dans cet étroit sentier,

La charrette pesante amenant au grenier

Les foins longtemps pressés sous le pied des faneuses

S’accrochant, dans sa marche, aux branches épineuses,

Massive, elle se traîne, et sur chaque arbrisseau

Elle laisse en passant un peu de son fardeau.

Nous avançons ainsi que la lourde charrette ;

Comme elle, à chaque pas, un buisson nous arrête ;

Et nous arrivons tous au jour sans lendemain,

En laissant quelque chose aux ronces du chemin.

 

[1] Faubourg du Havre, terminé par un coteau qui domine la ville.

[2] Pendant la guerre, les frégates anglaises, qui croisaient constamment sur la rade, sont venues souvent bombarder le Havre.

[3] Faubourg du Havre qui longe la mer, et où sont placées les batteries destinées à protéger le port.

[4] Tout le monde se souvient des odieux traitements subis par nos marins prisonniers sur les pontons d’Angleterre.

[5] Voyage de Napoléon au Havre, avec Marie-Louise, en 1810.

[6] Pour se rendre au hameau de Sainte-Adresse, on passe à côté du cimetière du Havre.

[7] Emporté par les courants, et près de se briser sur la Hève, un vaisseau allait périr ; les matelots avaient abandonné la manœuvre et invoquaient tous les saints, lorsque le capitaine s’écria : « Ce n’est pas aux saints du paradis qu’il faut se recommander, c’est à sainte Adresse, car elle seule peut nous sauver. » Les marins reprirent courage, le navire doubla le cap, et depuis ce temps le nom de Sainte-Adresse est resté à cette partie de la côte.

[8] Le cap la Hève, l’ancien promontoire des Calètes, est une des jetées de la grande embouchure de la Seine ; son élévation au-dessus du niveau de la mer est de 150 mètres. Deux phares y sont allumés tous les soirs pour guider les navires qui viennent du large.

[9] Une excellente auberge est établie à Sainte-Adresse ; c’est un lieu de réunion et de plaisir pour les habitants du Havre.

[10] Célèbres marchandes de modes, à Paris, naguère associées et maintenant rivales.

[11] M. Guizot est député de Lisieux.

[12] La vallée d’Auge.

[13] Il y a une école de droit à Caen.