Discours de réception de Bon-Joseph Dacier

Le 28 novembre 1822

Bon-Joseph DACIER

M. Dacier, ayant été élu par l’Académie Française à la place vacante par la mort de M. le duc de Richelieu, y est venu prendre séance le 28 novembre 1822 et a prononcé le discours qui suit :

 

Messieurs,

En me présentant, aujourd’hui au milieu de vous, pour prendre possession, dans cette réunion brillante et solennelle, du nouveau titre littéraire dont vous avez bien voulu honorer ma vieillesse, je me sens comme interdit, et par la faiblesse de mes droits à une distinction que je ne me permettais pas d’ambitionner, que je ne me serais jamais permis de solliciter, et par l’excès même de votre bienveillance. À mon âge, on s’accommode comme on peut du présent, on ne se promet plus d’avenir, et on ne sait guère vivre que de souvenirs. Il en est de bien chers à mon cœur ; et avec eux se confondront désormais et vos noms et ma reconnaissance. J’ai vu près de s’éteindre quelques-unes des lumières de la fin du grand siècle, l’éternel honneur de votre illustre compagnie ; j’ai connu leurs premiers successeurs ; ils furent mes premiers contemporains et mes modèles ; et leurs vœux bienveillants, comme les vôtres, semblèrent aussi, de tout leur charme, m’attirer au milieu d’eux, dans un temps où les hommes du plus haut rang, ainsi que les simples hommes de lettres, se pressaient aux portes du temple dont vous êtes les ministres, pour obtenir l’honneur d’y être admis. Je croyais avoir conservé seul le souvenir de cette honorable bienveillance ; je me trompais, Messieurs : vos suffrages m’ont prouvé qu’héritiers de toutes les gloires de l’ancienne Académie française, vous l’êtes aussi de son indulgence pour moi, et surtout de son estime pour l’Académie des belles-lettres. Ce sentiment m’est encore plus précieux que celui qui m’est personnel ; et, dût-il en coûter quelque chose à mon amour-propre, souffrez, Messieurs, que j’en fasse, en votre nom, l’entier hommage à la savante et illustre compagnie à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir depuis un demi-siècle, et dont je m’enorgueillis d’être l’interprète et l’organe depuis plus de quarante ans. C’est en effet, Messieurs, à la part que j’ai prise à ses doctes et importants travaux, et plus encore aux témoignages de bienveillance dont elle n’a cessé de me combler, que je dois celui que je reçois de vous en ce jour. Vous avez voulu renouveler cette ancienne et noble alliance de tous les genres de connaissances et de talents littéraires, qui, dans les deux derniers siècles, a donné aux lettres tant d’éclat et d’utilité, et a si puissamment contribué à leur gloire.

Placé plus près que vous, Messieurs, des chefs-d’œuvre de l’inépuisable antiquité, l’Académie des belles-lettres trouve avec joie, dans ses attributions, l’honorable devoir de conserver ces chefs-d’œuvre, et de les purger de la rouille du temps et de celle de l’ignorance, son auxiliaire assidue, lorsqu’il détruit les œuvres du génie. Avec autant de persévérance, l’Académie française s’applique à les imiter ou à les reproduire, en leur prêtant toutes les grâces, toute l’élégance, toutes les formes propres à dissimuler ou à compenser les pertes qu’ils doivent éprouver en passant dans notre langue. Vos ouvrages, Messieurs, leur donnent une nouvelle existence : les héros que célébrèrent les anciens animent encore vos pinceaux et notre scène ; les dieux de leur Olympe sont encore ceux de votre poésie ; fidèles à leurs leçons, vous savez nous arracher des larmes quand vous prêtez à un père, déchiré par la douleur, les plaintifs accents du vieux roi Priam, rachetant par d’humbles supplications le cadavre profané 1e son fils ; les règles, que leur goût se donna, d’abord par de beaux exemples, et ensuite par de bons préceptes, sont encore les vôtres ; et, comme la leur encore, notre langue s’enrichit des inventions du vrai talent, qui se forme et grandit par la méditation de ces antiques modèles, et qui créant à la fois les idées nouvelles et les mots nouveaux, perfectionne en même temps l’art de penser et l’art d’écrire. Dépositaires de toutes ces doctrines (salutaires encore pour notre temps, quoique déjà bien vieilles), vous les observez religieusement, parce que vous êtes convaincus de leur excellence, et que la France ne peut s’en écarter, sans porter atteinte à sa gloire littéraire. Non contens de la conserver pure, vous travaillez sans cesse à l’accroître. Vos ouvrages offrent partout la pratique de ces doctrines antiques et en multiplient les exemples, comme, pour la gloire des arts du dessin, la pierre docile reproduit et multiplie si vite et si bien les traits qu’un crayon inspiré confie à sa fidélité. Ainsi se réalisent chaque jour les grandes et libérales intentions de l’auguste fondateur de l’Académie française, et celles du cardinal, à jamais illustre, qui voulut être son premier protecteur.

Son nom, Messieurs, me rappelle à un pieux devoir, que, par respect pour vos souvenirs, et par le sentiment de mon insuffisance, je chercherais en vain à me dispenser de remplir. Comment, en effet, parler dignement de M. le duc de Richelieu, à qui je succède, après l’éloquent et respectable historien de Bossuet et de Fénélon, astres brillans de l’Église de France, pour lesquels notre admiration était déjà sans bornes, et que M. le cardinal de Bausset nous a tant appris à chérir. Ami des hommes, comme Fénélon, M. le duc de Richelieu fut aussi, comme Bossuet, l’intime conseiller d’un Roi législateur, qui, de plus que le grand Roi, son auguste bisaïeul, évoquant la sagesse des siècles antiques, et consultant les lumières et les besoins des siècles nouveaux, a su les combiner habilement, dans sa royale prudence, pour en tirer les bases durables du droit et du bonheur publics, marquant de sa main puissante le terme de nos dissentions intestines, et voyant expirer aux pieds de son trône toutes les ligues, sans les combattre autrement que par ce bienfait.

Effrayé par les premiers symptômes de ces dissentions, et voyant qu’il ne pouvait plus servir utilement sa patrie et son roi, M. de Richelieu alla porter dans le nord de l’Europe l’illustration de son nom et les rares qualités qui distinguaient sa personne. Accueilli à la cour de l’empereur Joseph II, le jeune chevalier français, aux agrémens de la société, à des plaisirs sans gloire, préféra bientôt les hasards d’une guerre contre les Turcs ; volontaire dans l’armée moscovite, il fit ses premières armes au mémorable siège d’Ismaïlow, où sa valeur et ses services furent honorés d’une épée d’or et de l’ordre de Saint-Georges. Après la paix de Jassy, il se rendit à Saint-Pétersbourg ; attaché désormais au service de Russie, il trouva dans les bienfaits de l’illustre Catherine quelques adoucissemens à son sort ; et, bientôt admis dans l’intimité du grand duc Alexandre, ce charme si puissant, qui naît de l’union de deux ames élevées, dont la seule ambition est de travailler au bonheur de l’espèce humaine, sans éteindre en lui l’amour de sa patrie, le consola d’être obligé de vivre loin d’elle.

En montant sur le trône de Paul Ier, Alexandre n’oublia pas le digne confident qui partageait ses vues généreuses ; l’Empereur n’avait abdiqué aucune des vertus du Grand-Duc ; des provinces dont l’étendue était presque sans bornes, des nations nombreuses, différentes de langue, de mœurs, d’usages, de culte, demandaient tous ses soins et toute sa philantropie. Heureusement, le génie de l’Europe moderne avait d’avance formé ce prince à une si noble mission. Il voulut la commencer par une contrée de ses vastes états où tout restait encore à créer, les hommes, la vie sociale, l’industrie qui la conserve et la féconde, et les arts, qui l’embellissent. Le jeune monarque délégua cette grande tâche à M. de Richelieu, plus confiant, sans doute, dans son généreux caractère tout français, et dans les nobles ambitions de sa philantropie, que dans le pouvoir sans limites qu’il venait de lui conférer Le nouveau gouverneur partit presque aussitôt, autant comme missionnaire de civilisation, que comme revêtu d’une grande autorité, et se rendit dans cette antique Tauride, dont l’ancienne renommée dormait ensevelie dans le silence de ses déserts, avec les vieilles colonies de Milet et d’Athènes, qui l’avaient habitée ; insensible à toutes les libéralités du climat et du sol, comme à tous les souvenirs de l’histoire, impuissante d’action et de pensée, ayant tout oublié, l’insulte aussi facilement que les bienfaits, et le nom des Goths, comme celui du grand Mithridate.

M. de Richelieu trouva cette vaste contrée telle que l’avaient laissée ces peuples barbares, quinze siècles auparavant. Une population oisive et malheureuse, rare et disséminée sur des steppes arides, ignorant les avantages de l’esprit d’association, restait asservie aux volontés capricieuses de mille maîtres, et courbée sous le poids du plus affreux despotisme : des côtes d’une immense étendue où le commerce trouvait autrefois des ports sûrs et commodes, lui offraient à peine un abri précaire et passager ; et ces villes opulentes dont la Grèce, brillante de toute sa splendeur, inscrivait les noms des principaux citoyens sur ses marbres civiques, étaient ensevelies par l’effet de cette ignorance armée qui flétrit et dessèche la civilisation, sous le sable infécond d’où les avaient fait sortir le génie de l’homme et la lumière des arts. M. de Richelieu voulant les faire renaître, se transporta sur ce sol désolé ; et les ruines qui le couvraient, ranimées en quelque sorte, par sa seule présence se prêtèrent, comme par enchantement à une nouvelle création. Cette contrée connut enfin, après tant de siècles de misère et d’abaissement, qu’il est des pouvoirs protecteurs et des hommes qui ne les exercent que pour le bien de leurs semblables. Elle reçut avec reconnaissance celui qu’on lui offrait, et vit bientôt éclore et se développer tous les germes d’une prospérité nouvelle. Une administration éclairée s’occupant sans relâche de hâter ces développemens ; de sages règlemens de police, de commerce et de marine, créant pour le pays de nouveaux intérêts ; des travaux publics qui les favorisaient tous et les agrandissaient encore ; d’immenses défrichemens faisant naître l’agriculture ; le commerce naissant avec elle, et transportant au loin le superflu des productions d’un sol si longtemps stérile ; Kiayabey reprenant, avec la civilisation, son antique nom d’Odessa ; et Kherson s’élève et s’anime auprès d’elle, rappellant, sur les côtes septentrionales du Pont-Euxin, la marine marchande de l’Europe, qui les avait presque oubliés ; ces intérêts nouveaux excitant chaque jour de nouveaux efforts dans cette société nouvelle ; les devoirs et les avantages de la vie civile la pénétrant de toutes parts, multipliant les rapports entre les individus et les sources de leurs prospérités communes, la population d’Odessa et celle de la province s’accroissant d’un million d’hommes : tels furent les prodiges opérés dans la nouvelle Russie en dix ans, et par un seul homme, tant l’autorité morale que donnent un grand amour des hommes, de grandes vues et de grandes vertus, ajoute de puissance à l’autorité des lois ; et M. de Richelieu n’est peut-être guère plus digne d’admiration pour tant et de si importans succès, que pour le choix et l’emploi qu’il sut faire des moyens propres à les produire et à les assurer.

Quoique très-jeune encore, quand il quitta la France, il avait observé et apprécié la salutaire influence des lumières et des arts sur l’espèce humaine ; il ne crut pas pouvoir confier l’exécution de ses généreux projets à des agents plus sûrs et plus fidèles ; il ne voulut fonder le bonheur de cette nouvelle famille européenne, que sur le développement de ses facultés intellectuelles. L’enseignement religieux concourut à hâter ce développement par ses divins préceptes et sa morale douce et consolante. Des temples s’élevèrent pour tous les cultes ; des écoles se multiplièrent pour tous les enfants, de quelque religion qu’ils fussent. Un grand collége, dirigé par un français habile et digne de sa confiance, compléta bientôt leur instruction. Des hôpitaux s’ouvrirent pour le soulagement de l’humanité pauvre et souffrante. Enfin, un théâtre vint présenter le plus noble et le plus agréable délassement à cette jeune société, et la civilisait encore en l’amusant. Aussi offrit-elle le rare phénomène d’un accroissement subit, et d’une virilité précoce, qui déjà peut-être renferme, les destinées futures de l’Orient ; et ces prodiges ont été opérés par la volonté ferme et persévérante de M. de Richelieu, éclairée par la connaissance des temps, des lieux et des hommes, et surtout par ce rare esprit de tolérance qui n’exclut que le mal ; car M. de Richelieu ne bannit de sa nouvelle famille que l’oisiveté et l’ignorance, qui suffisent seules pour corrompre tous les dons du ciel et ceux de civilisation.

La Tauride renaissant ainsi à son antique splendeur, bénissait le nom français qu’il lui avait appris à chérir et à respecter par ses bienfaits et par la protection toute particulière qu’il accordait, avec le zèle le plus affectueux, à tout ce qui se rapportait à la France. L’amour de sa patrie ne cessa jamais d’occuper la première place dans son cœur, et de se rattacher à tous ses sentimens, comme à toute son existence. Toujours français, à Saint-Pétersbourg, il préférait, pour ses transactions particulières, la chancellerie de France aux autorités du pays. Lorsqu’en 1806 un ukase foudroyant et inattendu ordonna, malgré la rigueur de l’hiver, que tous les Français sortissent des états soumis à la domination du czar, ceux qui se réfugièrent en Crimée trouvèrent tous dans M. de Richelieu un compatriote empressé de les secourir ; et, protégés par son crédit, ils purent y attendre en sûreté des temps moins contraires.

La connaissance de tout ce que M. de Richelieu avait opéré de bien dans la Russie, la renommée de son grand et noble caractère avaient précédé son retour en France ; et il s’y montra en 1814 aussi français et le même que s’il ne 1’avait pas quittée, avec cette seule différence qu’il avait enrichi son esprit d’une multitude d’observations et de connaissances administratives qui donnaient beaucoup de poids et d’intérêt à ses paroles, et à ses vues l’autorité de la pratique et de l’expérience. Appelé par le roi à ses conseils, la versatilité des systèmes et des influences lui fit sans doute bientôt reconnaître qu’il est moins facile de calmer l’effervescente agitation où se trouvent, après trente années de tourmens et d’évènemens inouïs, les intérêts aussi divers qu’opposés et exigeans d’une vieille nation, que d’en créer une toute nouvelle, et d’assurer sa prospérité par de sages et durables institutions : aussi peut-on dire que M. de Richelieu fut moins heureux en France, malgré son amour pour elle, et peut-être par cet amour même, que dans la contrée qu’il venait de civiliser.

Vous connaissez, Messieurs, les obstacles qu’il eût à vaincre ; vous savez avec quel noble caractère il parut dans ces augustes assemblées de souverains, représentant lui seul tous les intérêts de sa patrie humiliée et souffrante, et moins comme son défenseur que comme un loyal arbitre et un médiateur entre toutes les prétentions et les intérêts divers ; espèce d’ascendant dont la source était dans la confiance sans bornes dont le Roi l’avait fait le dépositaire, dans la franchise, peu ordinaire en politique, qu’il mettait dans ses relations avec les gouvernements étrangers, et qui donnait à ses négociations un ton et une couleur qui n’appartenaient presque pas à la diplomatie ; enfin, dans cette probité, dans cette droiture trop rares dans la discussion des grands comme des petits intérêts, qui ont fait dire à un homme d’état également célèbre comme guerrier et comme négociateur, que la parole du duc de Richelieu valait un traité. Élevé deux fois à la présidence du conseil des ministres, et toujours dans des circonstances difficiles et impérieuses, il déposa cette autorité avec le calme d’une ame pure qui a la conviction d’avoir fait tout le bien qu’elle pouvait ; mais il voulait l’opérer pour tous ; et par le seul ascendant de la justice, sans aucun sentiment d’intérêt personnel et de prévention de parti : bien loin de prendre pour modèle la politique du cardinal, premier ministre, son grand oncle, il aimait mieux prévenir et persuader, que poursuivre et punir ; et l’on peut croire que si la Providence lui avait réservé, comme une dernière épreuve pour son cœur éminemment français, la douleur de voir la France en proie à des guerres intestines qui eussent obligé le gouvernement à employer la force des armes, M. de Richelieu aurait commencé les hostilités par des édits de pacification.

L’histoire contemporaine a déjà recueilli religieusement le souvenir des services que la France heureuse et libérée et rendue à son antique dignité, a reçus de M. de Richelieu. Je n’essayerai pas de les retracer. Les cœurs français ne peuvent les oublier. Je ne rappellerai pas non plus cette récompense nationale si unanimement votée, que la modicité de sa fortune lui rendait nécessaire pour soutenir l’éclat de son rang et de son nom, et qu’il consacra si noblement à doter l’indigence ; ni ces intentions si fortement prononcées d’associer à jamais les principes salutaires de la monarchie aux pratiques régulières des libertés publiques, intentions qui se manifestèrent jusques dans les regrets qu’il eut le courage d’exprimer publiquement, lorsque les circonstances l’obligèrent de quitter le conseil pour la dernière fois. Sa douleur était celle d’une ame aimante et vertueuse profondément affligée de ne pouvoir plus concourir à la tranquillité et à la gloire de son roi et au bonheur de sa patrie.

M. de Richelieu revêtu d’une des premières charges de la couronne, membre du premier corps de l’état, et l’un des plus éminens personnages de notre temps, crut encore, Messieurs, que votre gloire pouvait ajouter quelque chose à la sienne, et il vint avec joie occuper parmi vous cette place héréditaire que vos suffrages lui auraient décernée, si la bonté du Roi ne les avait prévenus.

La véritable gloire des lettres est sans doute, Messieurs, dans le bien qu’elles répandent sur l’espèce humaine en l’éclairant, et dans le développement de ses facultés intellectuelles qui est leur ouvrage, qui rend l’homme plus digne de sa famille, de sa patrie, de l’auteur de son existence, qui rend en quelque sorte la vertu plus savante et la bienfaisance plus ingénieuse, et qui est à la fois la source des bons ouvrages et des bonnes actions. L’Académie honora toujours les uns et les autres ; et les bienfaiteurs des hommes trouvèrent toujours dans ce sanctuaire des lettres de dignes panégyristes : M. le duc de Richelieu y trouvera aussi le sien, et dans cette séance même une voix plus éloquente acquittera ma dette envers lui ; car je l’avoue, avec quelque amertume, sentant mon impuissance à célébrer dignement ses vertus et ses services, je déplore que ma destinée me place parmi vous pour succéder à un citoyen illustre à tant de titres.

Si quelque chose peut adoucir ce sentiment pénible, c’est la certitude que les regrets de la France et de l’Europe civilisée, et le deuil de ces contrées lointaines si nouvelles encore à l’état social, et déjà si florissantes par les institutions et les soins de M. le duc de Richelieu, parlent plus haut que nos éloges, et feront éternellement vénérer et chérir sa mémoire.