Compliment fait à M. le Chancelier Séguier

Le 6 janvier 1656

Paul PELLISSON

COMPLIMENT fait par M. PELISSON à M. le Chancelier Séguier le 6 janvier 1656, lorsque les Sceaux lui furent remis pour la troisième fois.

 

MONSEIGNEUR,

L’ACADÉMIE FRANÇAISE est trop sensible à toutes vos grâces, pour ne l’être point à toutes vos prospérités. Le respect que nous avons pour votre Grandeur ne peut à la vérité, ni augmenter ni diminuer. En cela tous les temps nous sont égaux comme ils le sont à votre vertu ; mais quant à notre satisfaction et à notre joie, nous confessons MONSEIGNEUR, qu’elle dépend de votre fortune. Ce que le Roi vient de rendre à vos grands services, nous pensons l’avoir reçu ; votre gloire est la nôtre. Si vous la regardez sans émotion, nous vous admirons, MONSEIGNEUR, mais nous ne saurions vous imiter. Souffrez que nous en soyons plus touchés que vous, et qu’on reconnaisse à cette marque, à quel point nous sommes tous en général et particulier, vos, etc.