Discours de réception de Fabio Brulart de Sillery

Le 7 mars 1705

Fabio BRULART de SILLERY

DISCOURS prononcé le Septiéme Mars 1705, par M. BRULART DE SILLERY, Evêque de Soiffons, lorfqu’il fut receu à la place de M. Pavillon.

 

MESSIEURS,

Où trouveray-je des termes pour vous marquer ma reconnoiffance ? Vous m’affociez à une Compagnie compofée de tout ce qu’il y a de Gens recommandables par les talents de l’Efprit, & par la réputation que donnent les excellents Ouvrages : annoblie par un grand nombre de Perfonnes tirées des premiers Ordres de l’Eftat.

 

La vanité n’eft que trop naturelle à l’homme, & comment voulez-vous que je m’en défende dans une occafion comme celle cy ? Puis-je croire que vous vous foyiez trompez dans voftre choix ? j’ay peine à me le perfuader, quelque retour que je faffe fur moy-mefme.

 

Et au lieu que vous auriez deu me faire acheter bien cher une marque de voftre eftime fi précieufe & fi diftinguée, vous avez, MESSIEURS, prévenu en cela jufqu’à mes defirs. Auffi ma furprife a-t-elle efté extrême, lorfque contre mon attente je me fuis trouvé placé tout d’un coup, par vos fuffrages dans le Temple de la Gloire.

 

Qu’y a-t-il en moy qui me rende digne de tant de faveurs ? Quelques effais d’Ouvrages, efchappez de mon cabinet à mon infceu, & fans aucun prix par eux-mefmes, auroient-ils pu m’attirer voftre eftime ?

 

Vous n’avez pas penfé non plus que je vous promettrois une affiduité exacte à vos Affemblées : car inftruits, comme vous eftes, des devoirs de chaque eftat, vous fçavez qu’eftant ce que je fuis, il ne peut m’eftre permis d’admirer que de loin feulement, ce que vous faites pour l’avancement des Lettres & pour la perfection de noftre Langue.

 

Mais vous avez confideré, fans doute, qu’outre l’honneur que le Roy m’a fait de m’admettre dans une Académie qui configne à la poftérité fur le bronze & fur le marbre, la mémoire de fes hauts faits, que vous luy tranfmettez par les efcrits & par la parole ; vous avez une Fille dans la Ville où fes Regles faintes de l’Eglife m’ordonnent de fixer mon fejour, une Académie qui s’y forme fous vos yeux, & que cette Académie ne tirant fa fubfiftance que de vos fonds, pour ainfi parler, vous eftiez en quelque forte obligez de pourvoir à fes befoins.

 

Et quel moyen plus court d’y pourvoir que celuy de placer au milieu d’elle un de vos Eleves ! qui deformais attentif à vous mediter & à vous fuivre, fera continuellement à portée de l’affifter de vos confeils, en un mot de luy faire part de toutes vos richeffes.

 

Je m’efforceray, MESSIEURS, de remplir à cet égard les obligations que vous m’impofez. Et inftruifant par les exemples, je diray à noftre Académie ce que c’eftoit que 1’homme excellent à qui vous me faites fucceder.

 

Je parleray de ce fonds d’efprit qui le rendoit capable de traiter heureufement toutes fortes de fujets. Je diray comment fon genie eftoit à la fois & fertilei & exact ; par quel fecret les productions de fon efprit eftoient tout enfemble & galantes & folides ; pourquoy fes Vers eftoient faciles bien qu’ils fuffent nobles ; fes compofitions de Profe coulantes & délicates bien que pompeufes & ornées. Que de vivacité, que de fageffe dans fes Ouvrages ! que d’enjouëment ! que de ferieux !

 

Mais Monfieur Pavillon, MESSIEURS, n’eftoit pas feulement un bel efprit, c’eftoit un homme de bien. Y eut-il jamais dans aucun homme un plus grand fonds de probité ? La Verité, la Vertu, la Religion faifoient fon caractere.

 

J’expoferay aux yeux de noftre Académie les veuës qu’eut autrefois le célébre Cardinal de Richelieu en eftabliffant voftre Compagnie. Qui louëra jamais affez la penetration d’efprit de ce grand Perfonnage ? Il acheva de monftrer dans cette occafion, combien fes lumières eftoient fuperieures à celles des autres hommes.

 

Ce genie vafte, & à qui rien n’efchapoit, conceut qu’il n’eft pas moins neceffaire dans un Eftat bien policé, de pourvoir à tout ce qui peut aider à perfectionner les efprits, qu’à tout ce qui peut fervir à entretenir les Corps. Et par où y pourvoirait-on mieux, qu’en imaginant une forte d’eftabliffement feul capable de jetter dans les Efprits une louable émulation ? On ne fçauroit trop exciter, trop mettre en mouvement ce que dans les hommes on appelle talent & genie.

 

Il s’eftablit des focietez pour l’avancement de toutes fortes d’arts, mefme des plus mechaniques. L’art de bien penfer, de bien efcrire, de bien parler fera-t-il le feul pour l’avancement duquel il ne s’en eftablira point ?

 

Si un homme a receu de la nature d’heureufes difpofitions ou à la Poëfie, ou à l’Éloquence, ou à la compofition de l’Hiftoire, il les perfctionnera infiniment dans une affemblée Académique, où l’efprit s’ouvre & s’affeure, le gouft s’affermit, les connoiffances fe multiplient : & un feul homme qui aura excellé dans l’un de ces genres d’efcrire ne fuffit-il pas pour acquerir à fon pays une gloire immortelle ?

 

Quels Ouvrages furmontant les obftacles que le temps oppofe à leur durée, font parvenus jufques à nous ? y en a-t-il d’autres que ceux qu’une plume élegante & polie a fceu efcrire ? voudra-t-on après cela qu’enfeigner à s’énoncer parfaitement foit une chofe indifferente ?

 

D’ailleurs, c’eft une entreprife qui demande & beaucoup de temps & beaucoup de travail, que celle de défricher une Langue, s’il eft permis de s’exprimer ainfi, que celle de luy donner une confiftance permanente. Dans quels détails, dans quelles minuties mefme une telle entreprife n’obligera-t-elle pas d’entrer ? & y a-t-il rien de fi ennuyeux, de fi degouftant que la difcuffion de ces fortes de minuties. C’eft toutefois un préliminaire neceffaire abfolument. De quelle utilité eft donc une Compagnie qui fe charge du foin de débrouiller ce chaos, & qui n’en craint point l’embarras ?

 

Enfin, il ne peut eftre que beau, fans doute, qu’une Nation qui excelle autant que fait celle-cy, & en prudence de gouvernement, & en capacité militaire, excelle auffi en tout ce qui peut appartenir & à la beauté de l’efprit & à la politeffe du langage.

 

Telles furent, MESSIEURS, au moins en partie, les veuës du Grand Armand, lorfqu’il forma le deffein d’eftablir voftre Compagnie. L’execution fuivit de prés le projet. Avouëz que depuis, le fuccez a de beaucoup furpaffé l’attente.

 

Le premier foin de l’Académie Françoife, lors qu’elle fe vit eftablie, fut de connoiftre en quoy confiftoit précifement fon objet. Elle vit que c’eftoit à donner à noftre Langue toute la perfection, dont elle peut eftre capable, & à traiter généralement de tout ce qui appartient à l’art de bien dire.

 

Pour juger fi vous avez travaillé avec fuccez, à l’eftabliffement de noftre Langue, il ne faut, MESSIEURS, que comparer l’eftat auquel elle eftoit lors que vous vouluftes commencer à en regler l’œconomie, avec l’eftat auquel elle eft aujourd’huy. Certes, rien alors n’eftoit ni plus groffier ni plus informe.

 

Mais aujourd’huy quelle Langue eft & plus polie & plus conftruite que la Langue Françoife ? ni la Romaine ne l’eftoit pas plus du temps d’Augufte, ni la Grecque du temps de Philippe & d’Alexandre. Car telle eft, MESSIEURS, la deftinée des Langues, elles n’arrivent jamais à leur entiere perfection que fous certains Princes dont le régne plein de merveilles fert enfuite d’Époque aux Hiftoriens.

 

Vous avez mefme fait, MESSIEURS, de la Langue Françoife une Langue riche & de reffource. Car enfin, où eft la chofe, à quelque précifion de penfée ou de fentiment qu’on la reduife, qu’elle n’exprime pas heureufement ? & cela fans le fecours, ni des termes compofez, ni des figures hardies, qu’on fçait qu’elle ne fouffre qu’avec une extrême peine, ni mefme de certains termes qui abondent dans les Langues fort riches, & par le moyen defquels elles expriment fi nettement les differences prefque imperceptibles que l’on peut mettre entre les chofes.

 

Tout ce qu’on vient de marquer n’eft l’ouvrage au plus que de cinquante années de travail. Ainfi, MESSIEURS, ce que les Nations les plus fpirituelles & les plus polies n’ont qu’à peine achevé en plufieurs fiecles, l’Académie l’a achevé en moins de la moitié d’un fiecle.

 

Mais combien avez-vous rectifié nos idées, corrigé nos jugements fur tout ce qui appartient à l’art de bien dire ? Et n’eft-ce pas vous, qui nous avez les premiers découvert que tout ce que jufques au temps prefque de l’eftabliffement de l’Académie on avoit appellé Eloquence, à en bien juger, n’eftoit rien moins qu’Éloquence ?

 

En effet, à quoy eft-ce que jufques-là on avoit donné le nom d’Eloquence ? à un certain art faux & mauvais, qui confiftoit à mettre enfemble beaucoup de raifons peu convenables au fujet ; à préférer les penfées efloignées & qu’on ne rencontre qu’avec peine, à toutes celles qui s’offrent naturellement à l’efprit ; à s’échauffer de commande, fi l’on peut parler de la forte, & fans qu’on peuft dire pourquoy on le faifoit ; à entaffer des expreffions vuides de fens, & qui n’avoient pour tout merite que l’enflure ; à faire par tout fans neceffité un vain & inutile étalage d’érudition.

 

Mais aujourd’huy l’on fçait, & c’eft par vous, MESSIEURS, qu’on le fçait, que la vraye Éloquence confifte à n’employer que des raifons prifes du fujet mefme que l’on traite ; à n’admettre que des penfées juftes & naturelles ; à ne s’échauffer qu’à propos, & feulement quand le fujet le demande ; à avoir foin que les expreffions tirent tousjours leur principale grandeur de la folidité du fens ; à ne monftrer de l’érudition, que quand la neceffité de donner du jour à la matiere que l’on traite, le requiert abfolument, & femble comme y forcer.

 

Ces mefmes regles, vous les eftendez à l’autre forte d’Eloquence qui ufe d’un langage, plus fublime, je parle de la Poëfie.

 

Peut-on croire en effet, que ce foit là où vous permettiez de s’écarter des régles feveres que prefcrivent la Raifon & le Bon Sens, & de s’abandonner aux caprices d’une imagination vive & déréglée ? Quelle erreur ! il n’y a genre de compofition au contraire où vous exigiez plus de retenuë, plus de fageffe que dans la Poëfie.

 

Auffi vous gardez-vous bien d’accorder voftre eftime à ces Ouvrages de Poëfie, qui fans eftre fouftenus d’aucun ordre dans les penfées & dans les chofes, ne marchent que par faillie, pour le dire ainfi, & n’ont d’appuy qu’une verve qui languit à chaque inftant. Ce n’eft qu’éclat pourtant, que feu d’efprit dans ces Ouvrages ; mais tout ce brillant, au lieu d’éclairer, ne fait qu’éblouïr ; il en eft de ces lueurs d’efprit comme de ces feux trompeurs qui égarent au lieu de conduire.

 

Vous ne l’accordez pas non plus, voftre eftime, à ces productions dont le merite confine uniquement dans l’harmonie que la rime donne à la Profe, & dans une je ne fçay quelle legereté de flyle. Si vous ne voyez dans ces productions de l’art & du genie, du piquant & du fel, j’ofe dire que vous les mefprifez.

 

En un mot, vous voulez aujourd’huy que celuy-là feul puiffe eftre honoré du grand nom de Poëte, qui joint à un difcernement exquis, & à un jugement folide, la fublimité du genie, la force & la nobleffe de l’imagination, la grandeur des idées, la pompe & la variété des images, la fineffe de l’invention, le bel ufage des figures, la délicateffe des penfées, l’agrément des tours, le choix des beaux mots, l’exactitude & la politeffe du langage.

 

Je jetteray des fleurs fur voftre tombeau, illuftre Chancelier, qui recueilliftes les Mufes errantes, & noftre Académie célébrera à jamais la gloire d’un Magiftrat qui fceut connoiftre que ces Filles du Ciel font muettes fi elles ne travaillent en repos, & que pour leur procurer ce repos, une protection puiffante eft neceffaire. Tant de qualitez eftimables qui acquirent à cet Homme célébre la veneration de fon fiecle, tant de chofes qu’il a glorieufement achevées à l’avantage de cet Eftat, feront paffer fon nom à la derniere poftérité. Mais quelle main l’y conduira, fi ce n’eft celle des Mufes ? Que la Mufe qui préfide à l’Hiftoire grave aujourd’huy le nom de SEGUIER fur un airain durable, & puiffe l’empreinte qu’elle y fera n’eftre jamais effacée !

 

Mais, MESSIEURS, l’inclination, le devoir, la reconnoiffance, l’ufage mefme de nos Affemblées, tout cela exigera de moy que j’entretienne noftre Académie des vertus du Roy voftre augufte Protecteur. Et combien me fera-t-il difficile de trouver des expreffions qui refpondent à la dignité du fujet !

 

Une feule chofe me raffeure, c’eft que bien que quand on parle de ce Prince, ce qu’on en dit foit tousjours infiniment au deffous de ce qu’on en devroit dire ; cela mefme néanmoins eft tousjours infiniment au deffus de tout ce qu’on peut dire des autres hommes.

 

Toutefois me fieroit-il bien à moy, Miniftre des Autels que je fuis, de célébrer par préférence à toutes fes autres actions, celles que le monde admire davantage, & qu’en effet on ne peut regarder que comme autant d’eftonnants prodiges. Provinces conquifes, Batailles gagnées, Villes prifes, Armées nombreufes & formidables, aguerries par fes foins, & rendues invincibles par fa prefence ; Flottes maiftreffes des Mers, & dans la derniere Campagne contraignant de nouveau l’Angleterre & la Hollande de ceder à leur effort : L’Europe, toute jaloufe qu’elle eftoit de fa grandeur, forcée plus d’une fois à accepter la Paix aux conditions qu’il la vouloit ; fon alliance recherchée par des Peuples puiffants, des extrémitez de la terre ; Ambaffades receuës des climats les plus efloignez. Grand Prince, tant d’éclat m’éblouît & me feroit appréhender pour Vous, fi je ne fçavois que depuis long-temps la Pieté a eftabli fon Throne dans voftre cœur.

 

Qu’il eft beau de la voir cette Pieté facrée faire en toute occafion un Chreftien obéiffant & docile, d’un Prince accouftumé à ne rien trouver qui ne plie fous fes volontez. En effet, ne fçavons-nous pas qu’il fuffit de faire connoiftre au Roy que Dieu parle, pour qu’il obéïffe ? Ce n’eft point flatterie, c’eft verité, de dire que jamais Prince à cet égard n’eut une volonté plus foumife, ni des intentions plus fimples & plus pures.

 

Heureux, que nous fommes, que Dieu ait mis ainfi dans fa main le cœur de ce Prince ! Delà, comme d’une fource benigne, vont couler vers nous toutes fortes de biens. La Paix fur tout, ce prefent du Ciel, fi defiderable, nous le recevrons bien-toft. Dieu conduira bien-toft ce Prince dans les fentiers de la Paix, & pour me fervir des paroles du Roy Prophete, Il marquera la paix pour fes frontieres ; il le fera jouir du fruit de fes longs & glorieux travaux : & le plus doux fruit pour luy, MESSIEURS, c’eft de procurer à fes Sujets des jours heureux & tranquilles.

 

Et que n’a-t-il fait jufques icy, ce Prince pieux, pour porter fes ennemis à recevoir la Paix à des conditions raifonnables ? Que n’eft-il pas preft de faire encore ? Un fuccez impréveu peut- eftre les flatte & les enorgueillit : c’eft une forte de joye qu’ils n’avoient pas encore gouftée, elle a pour eux tout le charme de la nouveauté, ils s’y abandonnent fans mefure. Mais cette efpée redoutable, qui jufqu’ici n’avoit porté que des coups certains, penfent-ils qu’elle foit émouffée ? Attendons, MESSIEURS, de la prudence du Roy, de fa grande experience dans l’art de la guerre, & encore plus de la protection dont Dieu l’accompagne, qu’encore une fois il confondra les projets de fes Ennemis, & les forcera de fouhaiter un repos qui leur eft fi neceffaire.

 

Alors nous le verrons s’appliquer à reparer ces brefches, que la neceffité d’une défenfe legitime contraint quelquefois un Prince jufte de faire à fon Eftat. Il oubliera en luy le Héros pour fe fouvenir du Pere ; & confiderant à quelle fin Dieu a donné des Rois aux Nations, il ne travaillera qu’à faire regner avec la Paix, la Verité & la Juftice.

 

C’eft-là fans doute, quelque illufion que l’orgueil humain s’efforce de nous faire à ce fujet, ce que les Rois peuvent executer en leur vie de plus glorieux & de plus grand. Les trophées qu’on efleve en leur honneur dans le champ de la Victoire à dire vray ont une forte d’éclat ; mais que les Rois ceffent de s’y méprendre, il n’y a de trophées veritables, il n’y en aura de durables que ceux que Dieu de fa propre main daignera leur élever dans le Ciel, après que parmi les hommes, l’amour & la reconnoiffance les auront élevez en leur honneur dans le fond des cœurs.

 

Ces folides veritez, MESSIEURS, le Roy les connoift parfaitement ; & ne doutons pas qu’en ces moments où nous le voyons profterné devant les Autels, fa plus ardente priere ne foit de demander au Diftributeur des dons, celuy de pouvoir remplir les obligations à quoi ces veritez l’engagent.

 

Vivez donc, Prince jufte, grand, magnanime ; vivez pour procurer le bonheur de la Terre, & que deformais toutes chofes refleuriffent par vos foins dans voftre Eftat. Le Ciel vous comble de fes benedictions les plus particulieres. Vous voyez les Enfants de vos Enfants, &, ce qui peut-eftre n’a point d’exemple dans l’Hiftoire, une troifiéme generation vous a efté encore accordée. Aimé, refpecté au dedans, craint & redouté au dehors, vous jouïffez d’une fanté vigoureufe qui vous promet de longues années. Voftre felicité eft parfaite ; puiffiez-vous conformément à vos defirs & à l’exemple de Dieu, devenir de plus en plus la confolation des hommes, l’efperance & la joie de vos fidelles Sujets !