Réponse au discours de réception de l’abbé de Chamillart

Le 23 septembre 1702

Jean GALLOIS

RESPONSE de Mr. L’ABBÉ GALLOIS, au Difcours prononcé par Mr. de Chamillart, Evefque de Senlis, le jour de fa reception.

 

MONSIEUR,

Le Difcours que vous venez, de faire avec tant d’éloquence, a rappellé le fouvenir de ce que l’on a ouï dire des harangues éloquentes que vous avez faites à la Cour il y a pas long temps, lorfque vous portaftes la parole au nom d’une des principales Provinces du Royaume. La modeftie qui vous a empefché de laiffer publier ces Harangues, n’a pû empefcher la Renommée d’en publier le fuccez. On a fceu par la voix publique avec quelle dignité vous avez parlé du zele de cette Province pour le fervice du Roy, & avec quelle délicateffe vous avez touché les loüanges de Sa Majefté : On a mefme appris que des perfonnes du premier rang ont fait de fortes inftances pour vous obliger de ne pas priver le Public du plaifir de lire des Difcours qui ont efté fi applaudis, mais qui n’ont pû eftre entendus que d’un petit nombre de perfonnes.

 

L’éloge que vous venez de faire de ce grand Cardinal à qui l’Académie Françoife eft redevable de fon eftabliffement, les loüanges que vous avez données au fçavant Académicien que nous regrettons, & les nobles expreffions que vous avez employées pour célébrer les actions heroïques du Roy, ont confirmé ce que l’on avoit ouï dire de la maniere folide & agréable dont vous fçavez traitter tous les fujets qui fe prefentent. Cet éloquent Difcours a fait connoiftre que la Renommée n’avoit rien ajoufté à la vérité ; & il a bien juftifié le choix que l’Académie Françoife a fait pour remplir la place du célébre Académicien à qui vous fuccedez.

 

C’eftoit un Homme d’un mérite tres-diftingué. Il avoit receu de la nature tous les talents néceffaires pour les Sciences & les belles Lettres, & il les avoit perfectionnez par l’eftude de ce qu’il y a de plus exquis dans tout ce que les grands Hommes ont efcrit en toutes fortes de Langues : car il ne poffedoit pas moins parfaitement les Langues eftrangeres que fa Langue naturelle. Il avait un génie univerfel : judicieux Critique, fçavant Philofophe, excellent Grammairien, bon Poëte, & parfait Orateur. Qui a mieux fouftenu que luy l’honneur de noftre Langue ? Peut-on la défendre avec plus de force, d’art, de jugement & d’érudition, qu’il n’a fait dans ces Livres admirables qui ne font pas moins d’honneur à leur Auteur, qu’à la Langue Françoife ? Mais ce zele qu’il a eu pour fa Langue naturelle, ne l’a pas empefché de rendre la juftice qui eft deuë aux Langues fçavantes, dont il a tousjours parlé en homme qui en connoiffoit l’utilité & les beautez.

 

Il n’a pas moins fait paroiftre de fageffe dans la fameufe difpute touchant le parallele des Anciens & des Modernes. Perfonne n’avoit plus d’intereft que luy à faire valoir le mérite des Modernes : auffi a-t-il fouftenu leur party avec beaucoup d’éloquence. Car il n’eftoit pas de l’humeur de ces idolatres des Auteurs anciens, de ces timides efclaves de l’Antiquité, qui fe contentent de ce que les Anciens ont fceu, & qui n’ofent rien produire de leur chef ; femblables à ces lafches mendiants, qui fe fiant fur la charité des autres au lieu de travailler, demeurent tousjours gueux & miferables. Mais il ne tomboit pas auffi dans l’autre excez de ceux qui s’imaginent que l’on dérobe aux Modernes toutes les louanges que l’on donne aux Anciens, & que pour faire honneur à leur fiécle, il faut décrier tout ce qui s’eft fait de plus beau dans les fiécles précédents. Nourri dans la familiarité des plus grands Génies de fon temps & dans la lecture de leurs excellents efcrits, il ne pouvoit avoir que des fentimens tres-avantageux des ouvrages de fon fiécle. Mais le commerce qu’il avoit auffi avec les anciens Auteurs Grecs & Romains, luy faifoit connoiftre que les beautez que l’on admire dans les Modernes, ne font tres-fouvent que des copies, & quelquefois imparfaites, des anciens originaux. Ainfi il avoit pris un fage tempérament entre la prévention des uns & des autres ; ennemy de ces gens paffionnez qui ne fçauroient garder de mefure ny dans leur mépris ni dans leur eftime. Cependant il avoit encore plus d’émulation que d’admiration pour les Anciens : il ne ceffoit de les louer, & il tafchoit tousjours de les furpaffer.

 

Le gouft exquis qu’il avoit, luy faifoit fentir l’excellence de certains Ouvrages anciens, dont plufieurs perfonnes, qui ont d’ailleurs du merite, ne font point touchées. Ce Recueil d’Épigrammes Grecques qui ont paru fi fades à des gens d’efprit de noftre temps, luy a tellement pleu, qu’il a pris la peine de le traduire en Vers françois : & il l’a fait fi heureufement, que certaines beautez qui ne font apperçuës dans l’original que par ceux à qui une longue eftude a donné une parfaite connoiffance des délicateffes de la Langue Grecque, font renduës fenfibles à tout le monde dans la traduction ; de mefme que les diamants, dont il eft difficile de connoiftre la beauté dans la mine d’où on les tire, eftant polis & taillez, font admirez de ceux qui n’en faifoient aucun cas auparavant.

 

Que ne m’eft-il permis de rapporter icy quelques unes de ces belles Epigrammes, qui n’ont point encore efté imprimées ? Mais aprés tout, quel danger y a-t-il d’en rapporter au moins une, qui eft fi courte qu’elle ne peut ennuyer, & fi belle qu’elle ne peut manquer de plaire ? Ce font ces quatre Vers à la louange d’Homere.

 

Auffi-toft qu’Apollon apperceut le Volume,

Qui fous le nom d’Homere enchante l’Univers ;

Je me fouviens, dit-il, que j’ay dicté ces Vers,

Et qu’Homere tenoit la plume.

 

Je ne fçay fi le zéle que j’ay pour la gloire de mon fçavant Confrére, ne m’aveugle point : mais je ne croy pas que l’on puiffe louer un Poëte plus noblement, plus délicatement & en moins de paroles.

 

L’exactitude que ce célébre Académicien avoit à remplir fes devoirs, l’a tousjours rendu tres-affidu à nos Affemblées. Il n’en manquoit aucune. Comme il aimoit l’Académie Françoife, il l’a tousjours efclairée de fes lumiéres ; & il ne s’y eft rien fait qu’il n’y ait eu beaucoup de part.

 

Les importants emplois qui vous occupent, MONSIEUR, ne nous permettent pas de nous flatter que nous puiffions jouir fi fouvent de voftre préfence dans nos Affemblées : Mais nous efperons que vous voudrez bien ménager quelques moments en noftre faveur. J’ofe mefme dire que deformais nous avons droit fur vos heures de loifir : Vous ne pouvez plus les donner à d’autres fans une efpece d’injuftice. Il n’y a point de divertiffement plus agréable ny plus honnefte. Vous aurez du plaifir à confidérer l’érudition avec laquelle chacun fouftient fon fentiment, la fubtilité avec laquelle on combat le fentiment des autres, l’honnefteté dont ces fçavantes conteftations font tousjours accompagnées, & la jufteffe avec laquelle la Compagnie décide. Je fuis perfuadé que vous en ferez content ; & j’ofe mefme vous en affeurer, aprés ce que j’ay entendu dire à un grand Minifire[1] qui a cité un des principaux ornements de l’Académie Françoife. Cet Homme illuftre ayant ménagé fur fes grandes occupations une heure de loifir pour affifter à une de nos Affemblées, admira la diverfité des avis, la folidité des raifons que l’on apporta pour les fouftenir, & la refpectueufe liberté avec laquelle ceux qui eftoient les plus attachez à fa perfonne, combattirent fon opinion. Il en fut fi charmé, qu’au retour il me fit l’honneur de me dire, ce qu’il a depuis dit à plufieurs autres, que fi fes affaires le pouvoient permettre, il n’auroit pas un plus grand plaifir que de venir fe délaffer dans nos Conférences, & qu’il n’en manqueroit aucune.

 

Dans l’efperance dont je me flatte, MONSIEUR, que vous honorerez quelquefois de voftre prefence nos Affemblées, je croy qu’il eft necceffaire de vous informer de ce qui s’y paffe : ce que je feray fimplement & en peu de mots.

 

Depuis l’édition de ce Dictionnaire dont on à tant parlé, que l’on a fi long-temps attendu, & qui enfin a fi bien rempli l’attente du Public, l’Académie Françoife s’eft propofé, comme elle y eft engagée par fon eftabliffement, de compofer une Grammaire de la Langue Françoife : Entreprife plus difficile que ne s’imagine ceux qui ne fe font jamais appliquez à l’eftude de noftre Langue. Pour en concevoir l’eftendue & la difficulté, il n’y a qu’à confiderer le grand nombre de Remarques que Vaugelas & après luy plufieurs Auteurs célebres ont faites fur la Langue Françoife. Combien ont-ils propofé de doutes & de difficultez qui doivent entrer dans le deffein d’uen bonne Grammaire ? Combien refte-t-il d’autres difficultez à quoy ils n’ont pas touché, & qui ne font pas moins confiderables ?

 

La Compagnie ayant jugé à propos de ramaffer & d’examiner tout autant qu’elle pourroit de ces fortes de difficultez, qui doivent fervir de materiaux à la Grammaire, plufieurs Académiciens ont propofé des doutes qu’ils avoient eus en parlant & en efcrivant. On a examiné ces doutes dans les Affemblées ; & un Académicien[2] d’un grand merite a pris la peine de faire un Recueil des décifions de la Compagnie. Ce Recueil eft encore entre les mains d’une Perfonne illuftre, qui a voulu avoir le plaifir de le lire avant qu’il fuft imprimé ; & l’on ne peut douter que quand il fera rendu public, il ne foit auffi bien receu que les autres Ouvrages qui font de la main du mefme Auteur, & entr’autres cet agréable Journal du voyage de Siam, qui eft efcrit avec tant de vivacité & de politeffe, & qui a efté admiré de tout le monde.

 

L’examen de ces doutes fur noftre Langue fut trouvé fi utile & fi agréable, que l’on réfolut de le continuer. Chacun prit plaifir à propofer de nouveaux doutes, fur lefquels l’Académie prononça ; & un autre Académicien[3], fameux par les Difcours éloquents qu’il a fouvent faits en ce lieu, compofa un fecond Recueil des décifions de l’Académie. Ce fecond Recueil a efté imprimé ; il a elté tres-favorablement receu du Public, & il a fait fouhaiter que l’Académie Françoife donnaft fouvent de femblables Recueils de fes décifions fur d’autres doutes.

 

On trouve tousjours matiére à de nouveaux doutes en lifant nos meilleurs Auteurs ; & il n’y a point de lecture qui en fourniffe tant que celle des Œuvres de Balzac, car il a une matiére hardie & extraordinaire. C’eft pourquoy la Compagnie s’eftant déterminée à examiner les Ouvrages françois qui ont le plus de réputation pour l’élégance du difcours, commença par ceux de ce fameux Auteur.

 

Enfuite l’on a examiné les Ouvrages d’un autre Auteur qui n’a pas moins de réputation, & dont le ftyle eft plus chaftié : C’eft le célébre d’Ablancourt. L’Académie a efté longtemps occupée à décider fur plufieurs expreffions qui ont paru douteufes dans ces Traductions auffi eftimées que les Originaux pour l’élégance du difcours.

 

La belle Traduction de Quinte Curce, bien qu’elle ait efté faite avec la derniere éxactitude, n’a pas laiffé de fournir matiére à plufieurs doutes, que l’on a auffi examinez.

 

Mais rien n’eftoit plus néceffaire que de revoir exactement les Remarques de Vaugelas, qui paffent pour les régles de la pureté de noftre Langue. L’Académie a examiné avec foin cet excellent Ouvrage. Elle a confirmé la plufpart de ces Remarques ; elle en a modifié quelques-unes qui paroiffoient trop générales ; & elle a condamné plufieurs mots & plufieurs phrafes qui ont vieilli & ne font plus du bel ufage. Le fçavant & laborieux Académicien[4] qui de fon chef avoir desja fait fur ce livre des notes tres-judicieufes qui ont efté imprimées & qui font fort eftimées, ayant efté prié de rédiger par efcrit les Obfervations de l’Académie fur cet Ouvrage de Vaugelas, en a fait un Recueil que l’on donnera inceffamment au Public.

 

Enfin, comme l’on va faire une nouvelle édition du Dictionnaire, l’Académie eft depuis plufieurs mois occupée à revoir cet Ouvrage. Car il n’y a point de Dictionnaire fi parfait, qu’il n’y ait tousjours quelque chofe à changer ou à ajoufter, particulierement aux Dictionnaires des Langues vivantes, qui ne font jamais fi bien fixées que le temps d’y apporter du changement.

 

Je ne parle point de quantité d’autres chofes à quoy la Compagnie, pour des raifons qui feroient trop longues à déduire, s’eft incidemment occupée. Cependant ces chofes incidentes ont emporté prefqu’autant de temps que celles qui devoient faire l’occupation principale. Entr’autres on a employé beaucoup de temps à examiner les Obfervations faites fur les plus belles Pieces de Malherbe & de Racan par l’éloquent Académicien qui a donné au Public le fecond Recueil, dont j’ay parlé, des décifions de 1’Académie. Ces Obfervations, qui regardent, principalement la Poëfie Françoife, feront une partie de l’Art poétique, à quoy l’Académie doit travailler après avoir achevé la Grammaire.

 

Voila, MONSIEUR, quelles ont efté jufqu’icy les occupations de l’Académie Françoife. Vous ferez fans doute furpris qu’elle ait pû faire tant de chofes dans des Affemblées qui ne fe tiennent que trois fois par femoine, qui ne durent que deux heures, & où tant de perfonnes opinent l’une après l’autre fur les difficultez qui fe préfentent. Mais vous cefferez de vous en eftonner, lorfque vous aurez veu avec quelle ardeur on s’applique au travail dans ces Affemblées.

 

Les exercices Académiques ont leurs attraits & leurs charmes. Vous vous en ferez fans doute un plaifir, à l’exemple du Magiftrat illuftre qui vous a donné la naiffance. Je me fouviens d’avoir veu cet Homme illuftre honorer de fa préfence l’Affemblée de l’Académie Royale des Sciences. Je l’ay vu prendre plaifir à s’entretenir avec les Sçavants de cette celebre Académie, fur les nouveaux phénomenes qui avoient paru dans le Ciel, fur les machines nouvellement inventées, & fur les nouvelles découvertes que l’on avoit faites dans la Phyfique. Comme je tenois alors la plume dans cette fçavante Compagnie, c’eftoit à moy qu’il faifoit l’honneur de s’addreffer pour s’informer des noms & des emplois de chaque Académicien, & pour avoir des extraits de ce que l’on avoit dit de plus remarquable.

 

Et quelles eftoient les fuites de cette noble curiofité ? Le lendemain, après avoir entretenu de plufieurs importantes affaires ce Miniftre[5], dont le nom eft auffi célébre fur le Parnaffe que celuy de Mecenas, il prenoit occafion de luy recommander quelque Sçavant qui avoit plus de mérite que de fortune : Et fes recommandations n’eftoient jamais inutiles. Car ce grand Miniftre, qui après le zèle ardent qu’il avoit pour la gloire du Roy & pour le bien de l’Eftat, n’avoit point de plus forte paffion que celle de faire fleurir les beaux Arts, eftoit bien aifé de fe voir prié de ce qu’il avoit envie de faire de luy-mefme ; il voyoit avec joye dans un autre la noble ardeur qu’il fentoit en fon cœur ; & il eftoit ravi de trouver une perfonne qui fecondaft fi bien fes bonnes intentions. Ainfi ces deux grands Hommes s’animoient à l’envi à ne jamais laiffer fans récompenfe le mérite de ceux qui negligeoient leur fortune pour travailler à l’avancement des Sciences.

 

Cette inclination à favorifer ceux qui cultivent les beaux Arts, eftant hereditaire & comme naturelle à toute voftre illuftre Famille, MONSIEUR ; faut-il s’eftonner de l’accueil favorable que leur fait ce fage Miniftre qui exerce maintenant luy feul les emplois aufquels deux des plus laborieux Miniftres qui ayent jamais efté, pouvoient à peine fuffire ? Comme il a fuccedé à leurs emplois, il a réuni en luy toutes leurs grandes qualitez. C’eft le propre du Roy de communiquer à ceux qui ont l’honneur de le fervir, tous les talents dont ils ont befoin pour executer fes ordres. Ces grandes qualitez que l’on a tousjours admirées dans fes Miniftres, font, pour ainfi dire, des réfléxions des lumières de ce Prince incomparable ; çomme la lumière des Planètes qui tournent autour du Soleil, eft une participation de celle de ce bel Aftre : Et c’eft principalement en cela que le Soleil eft le fymbole du Roy.

 

Heureux ceux qui font employez à éxécuter les ordres de ce Heros, qui réfifte fi glorieufement à tant d’Ennemis formidables que l’envie a liguez contre luy. Quel a efté le fuccez de tous leurs grands projets ? à quoy ont abouty leurs menaces ? quel a efté le fruit de tous ces grands préparatifs ? Comme ces vagues orgueilleufes, qui s’étant eflevées jufqu’aux nuës menacent les campagnes & retombant avec un bruit effroyable femblent les aller inonder, viennent fe brifer au pied d’un petit monceau de fable, laiffant feulement un peu d’écume fur le rivage ; ainfi ces nombreufes Armées qui menaçoient la France, font venuës efchouer devant une bicoque[6]. Elles fe flattoient de l’emporter en paffant. Mais le Commandant qui la défendoit, digne rejetton de l’illuftre Famille qui a donné à la France tant de vaillants Hommes, leur a fait chèrement acheter ce monceau de terre, qu’il ne leur a abandonné qu’après un long fiège, & encore aux conditions qu’il luy a pleu de leur prefcrire.

 

Que l’on ne vienne plus dire que le courage des François eft incomparable lorfqu’ils attaquent ; mais que leur valeur impatiente n’eft pas propre à faire une longue réfiftance. L’experience fait aujourd’huy connoiftre à toute la terre qu’ils ne font pas moins braves en défendant qu’en attaquant, lorfque leur ardeur martiale eft reglée par la conduite de ce grand Prince qui a autant de prudence que de valeur. Que le Ciel continuë de refpandre fur luy de nouvelles graces, & qu’il couronne fes victoires par une glorieufe & longue Paix.

 

[1] M. Colbert.

[2] M. l’abbé de Choisy.

[3] M. l’abbé Tallemant.

[4] M. de Corneille.

[5] M. Colbert.

[6] Keyfervers.