Dire, ne pas dire

Matthieu M. (France)

Le 4 décembre 2014

Courrier des internautes

Suite à une discussion avec quelques amis, nous avons eu un doute sur la prononciation du mot « dégingandé ». Compte tenu de l’écriture du mot et de l’écriture phonétique associée dans le Petit Robert, le « gin » semble se prononcer comme « jeun ». Or, il semble que dans le langage courant, la forme phonétique en « guin » soit davantage usitée. Est-ce un abus de langage généralisé ou une exception de la langue française non reflétée dans les dictionnaires ?

Matthieu M. (France, 3 mars)

L’Académie répond :

Croyez bien que nous sommes ravis que ce service vous donne satisfaction et vous soit utile ; c’est sa raison d’être.

J’en arrive maintenant à votre question.

Dans dégingandé, gin se prononce comme j’in dans j’invite. Ce n’est pas exactement la même prononciation que jeun ; on a les mêmes différences qu’entre brun et brin.

Si l’on entend souvent, trop souvent, dé-gain-gandé, c’est à cause d’un phénomène phonétique appelé assimilation régressive. La prononciation gu- de gan influe sur la consonne g qui précède et, inconsciemment, la personne qui parle prononce parfois gain pour ne pas avoir à produire deux articulations différentes. Il s’agit d’un phénomène phonétique très fréquent.