Robert d’HARCOURT Élu en 1946 au fauteuil 14

N°589
Commandeur de la Légion d’honneur
Croix de guerre 1914-1918
Essayiste
Historien

Biographie

Né à Lumigny (Seine-et-Marne), le 23 novembre 1881.

Neveu du comte Albert de Mun, Robert d’Harcourt eut très jeune la passion des lettres anciennes. Maîtrisant le latin comme le grec, il traduisit deux traités de Cicéron, un livre des Géorgiques de Virgile, le Catilina de Salluste, le Phédon de Platon, l’Anabase et la Cyropédie de Xénophon.

Après une licence à l’Institut d’études catholiques, il séjourna quelque temps en Allemagne, puis passa sa thèse de doctorat sur le romancier et poète suisse Conrad Ferdinand Meyer.

Versé dans l’infanterie comme sergent pendant la Première Guerre mondiale, il fut grièvement blessé à deux reprises. Fait prisonnier, il devait raconter son expérience dans Souvenirs de captivité et d’évasions. 

Après la guerre, il se vit confier la chaire de littérature et de langue allemandes à l’Institut catholique de Paris.

Germaniste émérite, il publia plusieurs études sur Schiller et Goethe. Il devait également mettre en garde les Français contre ce qu’il avait observé en Allemagne des dangers du nazisme dans plusieurs livres et brochures, dont L'Évangile de la force, paru en 1936. 

Passé en zone libre pendant l’Occupation pour fuir les persécutions, il enseigna à l’Université catholique de Lyon, mais choisit de regagner Paris afin de s’engager aux côtés de la résistance intellectuelle.

Robert d’Harcourt fut élu à l’Académie française le 14 février 1946, par 15 voix au fauteuil du maréchal Franchet d’Espèrey. Deux de ses enfants ayant été déportés en Allemagne, il avait attendu qu’ils fussent libérés pour poser, comme on l’y invitait, sa candidature.

Il fut reçu le 28 novembre 1946 par Mgr Grente. Fait commandeur de la Légion d’honneur en 1961.

Mort le 18 juin 1965.

Œuvres

1913 Conrad Ferdinand Meyer, sa vie, son œuvre

1922 Souvenirs de captivité et d’évasions

1928 La Jeunesse de Schiller

1929 L’Esprit de la liturgie, de Romano Guardini - traduction

1930 Intrigue et Amour, de Schiller - traduction

1931 L’Éducation sentimentale de Goethe

1935 Goethe et l’art de vivre

1936 L’Évangile de la force : le visage de la jeunesse du IIIe Reich

1938 Catholiques d’Allemagne

1939 Ambitions et méthodes allemandes

1941 Le Sens de la honte

1941 Dignité française

1944 Poèmes philosophiques de Schiller - traduction

1946 Le Nazisme peint par lui-même

1946 Comment traiter l’Allemagne

1948 Les Allemands d’aujourd’hui

1949 La Religion de Goethe

1950 Visage de l’Allemagne actuelle

1954 L’Allemagne est-elle inquiétante ?

1955 Dix Ans d’efforts pour unir l’Europe (avec, entre autres, D. de Rougemont et J. Tessier)

1955 Konrad Adenauer

1958 L’Allemagne d’Adenauer

1960 L’Allemagne et l’Europe

1964 L'Allemagne d'Adenauer à Erhard

Mot attribué lors de l’installation

Asymptote :

n. f. XVIIe siècle. Emprunté du grec asumptôtos, « qui ne s'affaisse pas, qui ne coïncide pas ». géom. Ligne droite qui, indéfiniment prolongée, s'approche continuellement d'une courbe sans jamais la toucher. Les asymptotes de l'hyperbole.