Georges de PORTO-RICHE Élu en 1923 au fauteuil 6

N°541
Grand officier de la Légion d’honneur
Auteur dramatique
Poète
Georges de Porto-Riche

Biographie

Né à Bordeaux, le 20 mai 1849.

Fils d’un armateur bordelais, Georges de Porto-Riche s’installa très tôt à Paris où il accomplit des études de droit avant de travailler quelques temps dans une banque. Après la publication de plusieurs recueils de vers (Prima verba, Tout n’est pas rose, Bonheur manqué), il se tourna vers le théâtre où il donna plusieurs pièces, essentiellement consacrées à l’analyse des rapports sentimentaux et passionnels du couple, et qui le firent comparer à une « sorte de Racine bourgeois ». On lui doit notamment Amoureuse, créée le 28 avril 1891, qui fut un très grand succès.

Après un premier échec au fauteuil de Ludovic Halévy en 1909, et trois tentatives au fauteuil de Jean Aicard, en 1921, 1922 et 1923, contre Abel Hermant et Louis Madelin, tentatives qui se soldèrent par trois élections blanches, il fallut vingt tours de scrutin à Porto-Riche, un record sans doute, pour être élu à l’Académie française, le 24 mai 1923, au fauteuil d’Ernest Lavisse, par 16 voix contre 13 à Louis Bertrand.

Son poste de bibliothécaire à la Mazarine avait fait de Porto-Riche un familier du quai Conti et des académiciens qui l’admirent parmi eux, à 75 ans. Mais son élection fut, aux dires du duc de Castries, l’une des plus mauvaises que connût l’Académie. En effet, s’étant contenté de survoler l’œuvre de son prédécesseur, auquel il n’avait consacré que quelques lignes dans son discours de réception, Georges Porto-Riche se vit enjoindre par l’Académie, lors de la lecture en commission, de revoir sa copie. Loin d’obtempérer, il ne voulut jamais modifier son discours, et il devait mourir sept ans après son élection, sans avoir été reçu officiellement.

Julien Benda brosse de lui un portrait rien moins que flatteur dans Un régulier dans le siècle : « C’est Porto-Riche, avec son monopole des choses d’“amour“, ses forfanteries de sous-off, la bassesse de son œuvre, d’ailleurs pénétrante, la religion qu’en avait tout un monde de jeunes juifs de théâtre, son dénuement de tout style, son incroyable ignorance, voire, du français, ses glorioles de bohème. Il se vantait d’avoir fait Amoureuse en huit jours sur une table de café. Je me tenais de répondre qu’on s’en apercevait. » Il méritait assurément mieux que ce jugement, et son œuvre reste le témoignage de la sensibilité d’une époque.

Mort le 5 septembre 1930.

Signature de Georges de Porto-Riche

Œuvres

1872 Prima verba

1873 Le Vertige

1875 Un drame sous Philippe II

1877 Tout n’est pas rose

1878 Les deux fautes

1878 Vanina

1888 La chance de Françoise

1889 Bonheur manqué

1890 L’infidèle (reprise de Vanina)

1891 Amoureuse

1897 Le Passé

1904 Les Malefilâtre

1911 Le vieil homme

1912 Zubiri

1915 Quelques vers d’autrefois

1917 Le marchand d’estampes

1929 Les vrais dieux