Claude FARRÈRE Élu en 1935 au fauteuil 28

N°567
Commandeur de la Légion d’honneur
Croix de guerre 1914-1918
Essayiste
Historien
Romancier
Officier de marine

Biographie

Né à Lyon, le 27 avril 1876.

Fils d’un colonel d’infanterie coloniale, Claude Farrère entra en 1894 à l’École navale. Enseigne de vaisseau en 1899, il obtint en 1906 le grade de lieutenant. Affecté à l’artillerie d’assaut pendant la Première Guerre mondiale, il était capitaine quand fut signée la paix ; il démissionna en 1919 pour se consacrer à sa seconde passion : les lettres.

Il avait publié, dès avant la guerre, plusieurs romans (Fumée d’opium, L’Homme qui assassina, Mlle Dax, jeune fille, La Bataille, Les Petites Alliées, Thomas l’Agnelet) dont l’un,Les Civilisés, lui avait obtenu le prix Goncourt en 1905. Durant l’entre-deux-guerres, Claude Farrère devait poursuivre cette œuvre plus qu’abondante, puisant à la double source du réalisme et de ses souvenirs d’officier de marine en Extrême-Orient. On pourra citer encore : La Maison des hommes vivants, Dix-sept histoires de marins, Quinze histoires de soldats, Bêtes et gens qui s’aimèrent, Les Condamnés à mort, La Dernière déesse, Les Hommes nouveaux, Mes voyages, La Marche funèbre, Le Chef, Loti, Les Quatre dames d’Angora, L’Inde perdue, Forces spirituelles de l’Orient, L’Europe en Asie, etc. On lui doit également une Histoire de la Marine française.

N’étant pas démuni de bravoure, il s’illustra le 6 mai 1932 en s’interposant entre le président Doumer et son assassin, ce qui lui valut deux balles dans le bras.

Après deux échecs — au fauteuil Richepin enlevé par Émile Mâle en 1927, et au fauteuil Jonnart qui échut à Maurice Paléologue en 1928 — Claude Farrère fut élu à l’Académie française le 28 mars 1935, par 15 voix au second tour, au fauteuil de Louis Barthou. Il arrachait son fauteuil à un concurrent de choix, puisqu’il s’agissait de Paul Claudel, qui n’obtint que 10 voix.

Sur cette élection qu’il jugeait « la plus scandaleuse qui se soit jamais perpétrée quai Conti », François Mauriac a laissé, dans son Bloc-notes, quelques lignes pour le moins âpres : « La honte que je ressentis me déniaisa d’un seul coup. J’ouvris les yeux, je regardai autour de moi, j’observai de plus près cette assemblée auguste, et je compris. C’était notre Pierre Benoît, si gentil, si rusé, né pour l’intrigue, et qui en quinze jours avait noué les fils... c’était l’élection de Charles Maurras que ses disciples préparaient dans un climat politique fiévreux, en ces années d’avant le désastre. »

C’est le même Pierre Benoit qui recevait Claude Farrère sous la Coupole, le 23 avril 1936.

Mort le 21 juin 1957.

Signature de Claude Farrère

Œuvres

1902 Le Cyclone

1904 Fumée d’opium

1905 Les Civilisés

1906 L’homme qui assassina

1906 Pour vaincre la mer

1907 Mademoiselle Dax, jeune fille

1909 La Bataille

1909 Trois hommes et deux femmes

1910 Les petites alliées

1911 La maison des hommes vivants

1911 Thomas l’Agnelet

1914 Dix-sept histoires de marins

1916 Quatorze histoires de soldats

1917 La veillée d’armes (en collaboration avec L. Népoty)

1920 La vieille histoire

1920 Les condamnés à mort

1920 Roxelane

1920 Bêtes et gens qui s’aimèrent

1920 La dernière déesse

1921 L’extraordinaire aventure d’Achmet Pacha Djemaleddine

1921 Contes d’Outre-Mer et d’autres mondes

1921 Croquis d’Extrême-Orient

1922 Les hommes nouveaux

1922 Lyautey l’Africain

1922 Stamboul

1923 Histoires de très loin et d’assez près

1923 Trois histoires d’ailleurs

1924 Mes voyages. I, La promenade d’Extrême-Orient

1925 Combats et batailles sur mer (en collaboration avec le commandant Chack)

1925 L’Afrique du Nord

1925 Une aventure amoureuse de Monsieur de Tourville

1925 Une jeune fille voyagea

1926 Le dernier dieu

1926 Mes voyages. II, En Méditerranée

1927 Cent millions d’or

1928 L’autre côté

1929 La porte dérobée

1929 Loti

1929 La marche funèbre

1930 Le Chef

1931 Shahrâ sultane et la mer

1932 Deux combats navals, 1914

1932 L’Atlantique en rond

1933 La quadrille des mers de Chine

1933 Les quatre dames d’Angora

1933 Sur mer, 1914

1934 Histoire de la Marine française

1935 L’Inde perdue

1936 L’homme qui était trop grand (en collaboration avec P. Benoît)

1936 Sillages, Méditerranée et navires

1937 Visite aux Espagnols

1937 Les forces spirituelles de l’Orient

1938 Le grand drame de l’Asie

1938 Les Imaginaires

1940 La onzième heure

1942 L’homme seul

1943 Fern-Errol

1945 La seconde porte

1946 La garde aux portes de l’Asie

1946 La gueule du lion

1947 Escales d’Asie

1947 La sonate héroïque

1949 Job, siècle XX

1950 La sonate tragique

1951 Je suis marin

1951 La dernière porte

1952 Le Traître

1952 L’élection sentimentale

1952 La sonate à la mer

1953 Les petites cousines

1953 Mon ami Pierre Louïs

1954 Jean-Baptise Colbert

1954 Le juge assassin

1955 Lyautey créateur

Discours et travaux académiques