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Il me semble qu’il y a une coquille dans l'article Acousmate, dans lequel on peut lire instrumens au lieu d’instruments.
On ne parlera pas ici de coquille, mais de trace d’une ancienne orthographe. Cette définition est tirée de la 5e édition de notre Dictionnaire, parue en 1798.
À l’époque, les noms et adjectifs en -ent et en -ant avaient leur pluriel en -ens et en -ans. Certaines personnes ont d’ailleurs conservé cet usage jusqu’au début du siècle passé. Jean d’Ormesson aimait ainsi rappeler que, jusqu’à la fin de sa vie, son père écrivit les enfans et non les enfants.
Écrit-on deux plus deux égale quatre ou deux plus deux égalent quatre ?
Les deux formes sont possibles. On peut en effet considérer deux plus deux comme un tout et, dans ce cas, le verbe sera normalement au singulier, mais on peut aussi considérer que plus joue le même rôle que la conjonction de coordination et, ce qui fait que le verbe se met au pluriel. Il n’en va pas de même pour les autres opérations. En effet, si l’on écrit quatre multiplié par deux, quatre divisé par deux ou quatre moins deux, c’est le chiffre quatre qui est le sujet, et le verbe reste donc au singulier, comme dans quatre est divisible par deux.
Quelle est l’étymologie du mot oncologie ? Pourquoi disons-nous aussi cancérologie et carcinologie ?
Le mot oncologie, apparu en 1934, est formé à l’aide du grec ogkos, « crochet » et « tumeur », et logos, « discours, étude, traité ». C’est un synonyme de cancérologie, apparu en 1920 et formé, lui, à l’aide du latin cancer, proprement « crabe », mais qui est aussi à l’origine du français « chancre ». Quant au nom carcinologie, il a, au xixe siècle, désigné l’étude des crustacés. Depuis 1960 on l’emploie comme l’équivalent de cancérologie ; il a pour base le grec karkinos, un nom de même origine que le latin cancer et qui, comme lui, signifie en effet « crabe » et « cancer ».
J’ai lu dans La Fille aux yeux d’or, de Balzac, ce passage : « Aussi, dès qu’il [le patron de la boutique] arrive, agace-t-il les demoiselles de comptoir, dont les yeux vifs attirent force chalands ; se gaudit au sein des parures, des fichus, de la mousseline façonnée par ces habiles ouvrières ; ou, plus souvent encore avant de dîner, il sert une pratique, copie une page du journal ou porte chez l’huissier quelque effet en retard. » Je ne comprends pas le sens du verbe se gaudir. Pouvez-vous me dire ce qu’il signifie ?
Se gaudir est ainsi glosé dans notre Dictionnaire : « Vieilli. Se réjouir, se moquer ». Ce verbe est emprunté du latin ecclésiastique gaudire, une forme altérée de gaudere, « se réjouir ». On le trouve dans notre Dictionnaire depuis la quatrième édition, en 1762, et il y était déjà accompagné de cette remarque « Il est vieux ». Gaudir est une forme savante dont le doublé étymologique de langue populaire est le verbe « jouir ».
J’aimerais connaître la différence qui existe entre les expressions être sous l’emprise de et être sous l’empire de. Ai-je raison de croire que l’on est sous l’empire de quelque chose mais sous l’emprise de quelqu’un ?
Les grammairiens sont nombreux à essayer de délimiter les emplois d’empire et ceux d’emprise, qui ne cesse de gagner du terrain, et à y renoncer !
On aimerait que la langue fût aussi logique que vous le dites (être sous l’empire de quelque chose mais être sous l’emprise de quelqu’un), mais cela ne correspond pas aux emplois et le Dictionnaire de l’Académie française reconnaît que, dans bien des cas, on peut employer l’un ou l’autre. Regardez ce que l’on peut lire à l’entrée Empire :
« Influence exercée sur une personne, ascendant. Elle a pris sur lui beaucoup d’empire. Garder l’empire de soi-même. Par extension. Agir sous l’empire de la colère, de la passion. Être sous l’empire de la boisson. Se soumettre à l’empire de la raison. (Dans certains emplois, on dit aussi Emprise.) »
Il n’y a donc pas de règle rigide. Mais on gagne à bien cerner le sens du mot Emprise. Et sur ce point, comme souvent, la lecture de l’Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain, de Dupré, est riche d’enseignement. Voici la définition qu’il donne du mot Emprise :
« Domination intellectuelle ou morale s’exerçant sous forme d’une sorte d’étreinte paralysante. » Il ajoute : « Dans ce sens précis, il est irremplaçable ; empire, domination n’évoquent pas bien l’idée d’étreinte. »
Ces remarques peuvent vous guider dans le choix que vous faites : en ayant en tête l’idée d’étreinte paralysante, vous saurez sans doute mieux choisir s’il faut parler d’emprise ou d’empire.